Le monde orthodoxe vit, depuis 200 ans, sous l’impulsion que lui ont donnée divers Grands de la Tora, insistant sur le fait qu’il fallait étudier les ouvrages de morale, de « moussar », afin d’apprendre comment se conduire.
L’histoire est connue, celle du Juif s’adressant au père du marié, le soir du mariage, à présent riche, mais auparavant simple cordonnier, pour lui demander face à tout le public combien cela lui coûterait de réparer ses chaussures ? Histoire de bien lui faire bien honte aux yeux de tout le monde, en ce jour si marquant de la vie des gens, le mariage d’un enfant… Rabbi Israël Salanter, qui était témoin de la scène, en a conclu qu’il fallait provoquer une révolution dans les mœurs, et amener le public à se plonger dans cette matière, la « morale ».
Des fois, certaines situations publiques peuvent avoir le même effet sur nous, ou, au moins, devraient nous inciter à corriger nos conduites et à revoir notre fidélité aux grands principes que le Judaïsme a érigés en notre faveur, ainsi que l’on peut voir dans la Tora et dans les autres ouvrages de la Bible, en particulier les Proverbes : respect de l’autre, recherche de la paix entre les hommes, œuvrer pour le bien public, et autres.
La situation actuelle, telle qu’elle est près d’un an, pourrait nous servir aussi de leçon : deux hommes sont en prise à une lutte sans fin et sans limites entre eux, sur le dos du peuple, à prouver que chacun a raison… De quoi, au fait ? Nul ne le sait ! Qu’est-ce que Gantz a à vendre (bien que, dans ce domaine, il vient oui de dévoiler le fond de sa « pensée » : un gauchiste, démissionnaire, pensant comme tous ses pairs qu’il faut se plier devant cet ramassis de gens que l’on appelle palestiniens, alors que, justement, Trump et Netaniahou viennent de prouver face au monde entier que c’était une erreur stratégique totale…) de plus que Netaniahou ? Juste son groupe, en décomposition complète, juste son message réel, tout mais pas Bibi… C’est cela votre programme ? La honte… (enfin, on le savait…).
Nous pensons que Netaniahou a une meilleure face, quelque chose à proposer, une certaine conception politique locale et internationale – si les temps étaient normaux, il serait déjà candidat au Prix Nobel de la Paix…
Mais, au lieu de tenter de vivre ensemble, selon les conditions qu’ils ont tous les deux mises en place, ils ne cessent de se chamailler ! Incapables d’arriver à une vie commune paisible.
Du reste, ce qui se passe face à Netaniahou avec Sa’ar, et, auparavant, avec Bennet, provient exactement de cet immense défaut dans la conduite de Netaniahou : quand il sent qu’un homme politique risque de prendre de l’importance, et surtout contre lui, il ne peut s’empêcher de lutter contre lui et de l’envoyer dans le décor (en général, avec succès) afin qu’il ne dérange pas son pouvoir et sa place. Au lieu de savoir les prendre avec lui, de leur donner un strapontin, afin que le jour venu ils ne se révoltent pas. Son manque dans ce domaine est flagrant, et il se retourne à nouveau contre lui (exception : le dirigeant du Mossad, Cohen, auquel il semble laisser de la place, et même de le désigner comme étant son successeur).
Là, ils sont devant la barrière : si l’on continue, mardi, tout s’effondre. Or pour Gantz, c’est la fin de sa carrière, car qui va-t-il voter pour ce groupe en totale décomposition ? Et pour Netaniahou, l’avenir n’est pas du tout évident, avec Sa’ar et Bennet qui prennent une partie importante de l’électorat de Droite pour eux. Vont-ils savoir trouver une issue à leur dernière dispute ? Tout le monde est à l’attente.
Mais nous pouvons déjà en déduire une vérité importante : comme le disait en particulier le rav Steinmann, à se désister face à l’autre, on ne sort jamais perdant – par contre… Des personnes qui n’en font qu’à leur tête, ou, plutôt, à leurs sentiments et leurs pulsions, peuvent commettre les plus grandes erreurs. Il se peut que nous allons assister sous peu à l’une des erreurs historiques de cet ordre, provenant tout simplement de « mauvaises midoth », de personnes qui ne savent pas se contrôler et qui se laisser diriger par leurs mauvaises pulsions.
A noter.
