Deror Okavi, de père yéménite et de mère bulgare, a connu une jeunesse quelque peu respectueuse des fêtes, mais sans plus, dans un mochav de la région de Netanya. En outre, son intérêt pour le développement du corps ne l’a pas tellement aidé à se rapprocher des sources juives – loin de là. Les muscles et la force. A l’âge de 21 ans, à deux reprises, il est devenu champion en sport d’Israël. Il s’est également spécialisé en médecine parallèle, et en cours de culture physique, non sans conclure : « J’ai compris avec le temps que je m’enfermais dans une bulle de matérialisme ».
A l’armée également, il s’est vu proposer une formation d’éducation physique, afin d’en faire profiter ses camarades. Il accepte l’initiative.
Puis, à 24 ans, sentant la Terre sainte trop petite pour lui, il prit la direction de Los Angeles… Il chercha à s’y installer, et à trouver de quoi vivre dans son domaine – celui de la mise en forme. Un jour qu’il effectuait ses achats dans une grande surface, un photographe professionnel l’aborda et lui proposa de poser comme modèle. Il travaillait avec l’un des grands fournisseurs de photographies, et Deror fut rapidement adopté pour figurer dans plusieurs magazines américains. La gloire, en quelque sorte. Il vivait alors sur la ligne Los Angeles-New York, et sa photo apparaissait dans plusieurs grands journaux. La fortune suivait également. l’armée également, il s’est vu proposer une formation d’éducation physique, afin d’en faire profiter ses camarades. Il accepte l’initiative.
En même temps, il fonda sa propre affaire, se destinant à enseigner aux gens comment bien se nourrir et carriver à modifier leur mode de vie, tant sur le plan physique que mental. « A cette période, je me sentais comme un superman, pouvant tout faire – et gagnant beaucoup d’argent ».
Au départ, ce qui ressemblait à une sorte de jeu, finit par s’implanter en lui, dans la lignée directe de la culture grecque. « Je me suis retrouvé dans des soirées avec des célébrités, qui vivent et respirent face aux projecteurs. Au fond de moi-même, je sentais le vide. J’ai alors cherché à rejoindre des sectes « spirituelles », telle que la scientologie. Cela m’intéressait. Or, jamais je n’y ai adhéré : quoi que j’y apprenais restait extérieur à moi. »
Le changement eut lieu grâce au rav Yossi Gordon, le fils du Grand rabbin de Los Angeles ! En fait, c’est l’un de ses clients juifs qui les mit en contact, ouvrant devant Deror une voie nouvelle.
Le fils du rav demanda à notre sportif son aide pour l’aider à retrouver la forme. Deror accepta, et un courant de sympathie se développa entre eux. Le fils du rav l’invita à prier dans sa communauté le Chabbath. Deror répliqua : « Cela ne me parle pas… » Une fois, le rav Gordon parvint tout de même à l’y traîner. « Quand la communauté a chanté le psaume « Lekhou neranena« , j’ai senti une certaine chaleur m’envahir. Comme je n’avais jamais eu le moindre contact avec une telle expérience, je n’ai pas compris d’où ce sentiment provenait. » Après l’office, le rav l’invita évidemment à prendre le repas chez lui. Là aussi, le choc fut grand : « J’ai regardé les enfants, et j’ai ressenti la sainteté qui émanait d’eux. Tout me semblait tellement pur et spécial. Ce Chabbath me laissa la sensation qu’il fallait continuer. Et, après plusieurs Chabbatoth de cet ordre, durant lesquels je me rendais en voiture à la synagogue, j’ai décidé de faire mon propre Chabbath. »
Comment passe-t-on de l’autre côté de la barrière ?
« Plusieurs événements surprenants m’y ont mené.
« On m’a fixé un rendez-vous important pour ma carrière Chabbath matin. J’ai demandé au rav ce qu’il en pensait. « Rien de bon ne peut en sortir », a-t-il répondu. Bon, mais je ne me trouvais pas encore assez engagé pour accepter son conseil, et je me suis rendu à l’endroit du rendez-vous… pour m’entendre dire que la personne que je devais rencontrer avait eu un empêchement !
« J’ai écopé un procès-verbal de quelque 480 dollars, qui m’a passablement énervé. Cela ne m’était jamais arrivé. Je me suis rendu au tribunal pour tenter de le faire sauter, tout en implorant l’Eternel d’accomplir un miracle en ma faveur. Quand mon tour est arrivé, on s’est rendu compte de l’absence du gendarme qui m’avait donné l’amende. J’étais dispensé de payer… »
Il parle également de la découverte des cours du rav Zamir Cohen de Hidabrouth, qui l’ont très fortement impressionné : « Ces cours sont un don du Ciel pour notre génération ».
Plus tard, après de nombreux autres cours de Tora, il est arrivé à sa conclusion : « Tout le monde dans lequel je vivais ne tournait qu’autour du matériel. En quête de la vérité, et désireux de me conduire selon elle dans tous les sens possibles, j’ai cessé de voir l’intérêt à me laisser photographier : j’ai trouvé la vraie voie ».
Un an plus tard, il se dit qu’il avait terminé avec tout le pan matériel de sa personnalité : plus de photos, plus de sortie. Désormais, il y aurait le Chabbath et un travail normal. Il avait alors 29 ans et décida de revenir en Terre sainte, sur les conseils de son rav. Il intégra une Yechiva, tout en passant un diplôme dans son domaine – la nutrition et la naturopathie. Il y insiste en particulier sur la vision du Rambam : « Dans ces écoles, on trouvera de nombreuses approches, mais celle qui me parle le plus est celle du Rambam, qui emprunte la voie moyenne. »
Aujourd’hui, il prie trois fois par jour, en général, en minian ; il porte un talith qatan, une kipa, et il est marié.
Une drôle de voie tout de même, quittant les Unes des magazines de sport, symbole de la matérialité la plus forte, pour arriver à une vie spirituelle engagée ! •