NEW YORK (Reuters) – La promesse historique faite par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in de travailler à la dénucléarisation de la péninsule coréenne est un atout pour Donald Trump afin de renégocier l’accord sur le nucléaire iranien, a déclaré le ministre israélien du Renseignement.
Si elle devait se concrétiser, la dénucléarisation de la péninsule coréenne pourrait avoir un impact plus large et permettre de limiter la course à l’armement nucléaire au Moyen-Orient, a confié Israël Katz dans un entretien à Reuters.
Conclu en 2015 par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne, l’accord sur le programme nucléaire iranien – ou JCPOA -, auquel Israël s’était fermement opposé, a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée progressive des sanctions contre Téhéran.
Donald Trump a donné aux signataires européens jusqu’au 12 mai pour « réparer les affreuses erreurs » de ce texte, faute de quoi il refuserait de prolonger l’assouplissement des sanctions américaines contre la République islamique.
Le président américain « aura une position renforcée face à l’Iran et peut-être pour convaincre l’Union européenne de ne pas être le maillon faible de la coalition », a déclaré le ministre israélien du Renseignement et des Transports.
« Ce sera une bonne chose si la Corée du Nord met fin à son programme nucléaire. Ce sera une bonne chose aussi pour notre région, parce qu’il y a un lien », a ajouté Katz.
« Nous avons des preuves » d’une coopération entre l’Iran et la Corée du Nord pour le développement de missiles balistiques, a-t-il dit, sans donner de précisions.
La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, qui oeuvrent pour sauver le JCPOA, estiment que cet accord est le meilleur moyen d’empêcher l’Iran de développer l’arme nucléaire.
« Nous devons être très durs avec l’Iran », a déclaré Katz.
Il a affirmé de nouveau que son pays resterait vigilant face aux activités de Téhéran en Syrie.
La tension est montée d’un cran dans la région le 10 février quand Israël a affirmé avoir abattu un drône iranien qui survolait son espace aérien. Tsahal a mené des raids contre des positions d’éléments pro-iraniens en Syrie et des batteries antiaériennes syriennes ont abattu un avion F-16 israélien.
Sept Gardiens de la Révolution iranienne sont morts le 9 avril lors d’une frappe contre la base aérienne syrienne de Tiyas. L’Iran accuse Israël d’être à l’origine du bombardement.
« Les Iraniens n’ont rien à faire en Syrie. Dire que nous allons attaquer tous les soldats iraniens en Syrie est exagéré, mais les bases militaires (…) et autres, oui », a dit Katz.
(Daniel Bases, Jean Terzian pour le service français)
Source www.challenges.fr