Le rav David Moché Lieberman était le rav de la Kehila Chomré Hadat d’Anvers et le doyen des rabbins d’Europe. Il est décédé à l’âge de 97 ans.
Le rav Lieberman est né en 1925 dans la ville de Cologne, en Allemagne. Son père était un Juif d’origine galicienne qui connaissait le Shas – un ‘Shas Yid’, ce qui était fort exceptionnel en Allemagne à l’époque. Le jeune David Moché avait un an quand sa famille a déménagé à Anvers, où il a étudié dans le Talmud-Tora ‘Yessodé HaTora’. Ses hautes capacités l’ont amené à rejoindre en 1936 la Yechiva ‘Ets ‘Hayim’, dirigé par le rav Shraga Feibel Shapira.
Déjà à cette période, il avait déjà étudié avec rav Mordechaï Rotenberg zatsal, l’un des rabbanim d’Anvers, le père de celui qui deviendra par la suite, après la Shoah, le rav de la communauté de la rue Pavée, lequel a constaté qu’il avait un grand avenir devant lui.
Lors d’une visite de rav Ye’hezkel Abramsky à la Yechiva de Haide en ces années-là, il a donné un cours aux jeunes. Après, il demanda au Roch Yechiva s’il pensait que les jeunes avaient compris ce qu’il avait dit, et il lui répondit : « Je ne sais pas pour tout le monde, mais il y a ici un garçon de 11 ans qui doit avoir saisi ». Il y a quelques mois, quand on a rappelé cette histoire au rav Lieberman, il a dit : « J’ai juste entendu d’un de mes amis de l’époque, qui des années plus tard a rencontré le rav Abramsky et lui a rappelé la visite à la Yechiva. Le rav lui a demandé: ‘Et qu’est-il advenu du jeune Lieberman ?' »
Pendant la Shoah, le destin de la Yechivath ‘Ets ‘Haim fut tragique. Au début de 1942, un accord secret a été conclu pour faire passer le Roch Yechiva et les étudiants en France, mais lorsque le plan devait être exécuté, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une arnaque impliquant des agents doubles qui travaillaient pour la Gestapo. Le Roch Yechiva et des dizaines de ces élèves furent pris et envoyés au camp de Maidanek, où ils ont disparu.
Le destin de rav Lieberman – alors un jeune homme de 15 ans – a été différent, grâce au Ciel. Immédiatement au début de la guerre, la famille s’est scindée. Le père s’est enfui en Angleterre. La mère et les enfants – en France, mais elle fut attrapée par la Gestapo. Deux de ses enfants parvinrent à fuir en Amérique.
Rav Lieberman resta seul. Il fut envoyé à la Yechiva du rav Shneur Zalman Schneerson, laquelle a sauvé de nombreux jeunes durant cette période. Il découvrit alors la ‘hassidouth ‘Habad, et y a adhéré dans une très large mesure. Au cours de ces années, le rav Lieberman se rapprocha du Rayats (le 6e rabbi de ‘Habad, rav Yossef Yits’hak Schnersohn, 1880-1950), et ne cessa depuis lors de parler de sa grandeur. Son futur beau-père, le rav Yehouda ‘Hitrik (1899-2006 – décédé à l’âge de 106 à Montréal), a demandé au rabbi à propos de ce jeune homme, et il l’a fortement encouragé à cela.
À la veille de Pessa’h de l’année 1946, le jeune David Moché Lieberman débarqua du navire qui l’amenait sur les côtes de New York. Il prit un taxi pour se rendre directement chez rav Yits’hak Hutner, auprès duquel il passe une première période d’adaptation. Rav Hutner tenta de le diriger vers la Yechivath rabbi ‘Haim Berlin, mais lui était décidé de se rendre à Lakewood, où il étudia auprès de rav Aharon Kotler. Après cela, il se rendit à Crown Heights, pour étudier à la Yechiva de Loubavitch.
Son mariage avec la fille de rav Yehouda Hitrik eut lieu deux ans plus tard. Il se rendit par la suite à Chicago pour diriger la communauté ‘Habad de la ville, ce qu’il fit à partir de l’année 1955 pendant 10 ans. Il se rendit alors à la ville de Détroit, où il siégea dans une communauté et dirigea une école juive.
En 1980, il fut appelé à remplacer le rav Hillel Medalia zal à Anvers. Il desservit la communauté de Chomré hadath, ainsi que celle de Ma’hziké hadath, tout en veillant à développer le Comité des rabbins européens.
Ces dernières années, il a perdu la vue, mais cela n’interrompit pas son étude, ce qu’il faisait au moyen d’appareils le lui permettant.
Son épouse est décédée voici neuf ans, en ce même jour que lui, le 25 Chevat 2011.
Il est revenu de l’hôpital en ce 25 Chevath, a prié Min’ha et ‘Arvith, a demandé un verre d’eau et a prononcé la bénédiction, et est décédé…
Il va être enterré en Terre sainte.
« … Le Roch Yechiva et des dizaines de ces élèves furent pris et envoyés au camp de Maidanek, où ils ont disparu.
Le destin de rav Lieberman – alors un jeune homme de 15 ans – a été différent, grâce au Ciel. »
Ya un truc que je ne comprends pas en matière de positif et de négatif: pourquoi dans le cas positif ajoutez-vous la mention « grâce au Ciel » et dans le cas négatif, rien ? Le Ciel était-il absent dans le cas négatif ?
Si le Ciel est partout présent, la logique voudrait que dans les 2 cas, on n’ajoute aucune mention soit la mention « grâce au Ciel », soit « à cause du Ciel » …
La remarque est juste sur le plan logique. En revanche, bien que nous ayons la même obligation de remercier l’Eternel pour tout ce qu’Il fait, le positif et le négatif, il est tout de même difficile HUMAINEMENT de Le remercier pour cette terrible période qu’Il nous a accordée…
Nous ne cessons pour notre part de rappeler l’expression du rabbi de Gour (ce me semble), disant à celui qui sera plus tard le Grand rabbin d’Israël, le rav Israël Méïr Lav, « L’as-tu vu au sommet des cheminées d’Auschwitz ? », voulant dire : le Maitre du monde. Il était là, totalement, sans le moindre doute. Tout dépend de Lui.