Décès de Pr Gérard Nahon

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Signalons ici le décès du Pr Gérard Nahon : spécialiste de l’histoire juive, il a notamment été directeur d’études à l’École pratique des hautes études de Paris et directeur de l’unité propre de recherche Nouvelle Gallia judaica du CNRS.

Gérard Nahon est né à Paris le 19 janvier 1931, dans une famille juive originaire d’Algérie qui arrive en France dans les années 19203. Il est mort à Paris le 19 février 2018.

 

Diplômé d’hébreu moderne (1953) à l’INALCO, licencié ès lettres-philosophie (1954), docteur en histoire de l’université Paris-Nanterre (1969) et diplômé de l’École pratique des hautes études (EPHE) (1976), éducateur à l’Œuvre de secours aux enfants, Gérard Nahon a enseigné l’histoire et la géographie dans le secondaire, de 1955 à 1965 (entre autres au Lycée Maimonide et au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine), avant d’entamer une carrière universitaire marquée par de nombreuses affectations : directeur d’études à l'(EPHE, section des sciences religieuses, « judaïsme médiéval et moderne » (1977-2000). Il est aussi conférencier au Séminaire israélite de France de 1972 à 2000, professeur associé au Centre universitaire d’études du judaïsme de l’université libre de Bruxelles (1972-1996) et chargé de cours à l’université d’Aix-Marseille à Aix-en-Provence de 1900 à 1996.

Gérard Nahon a fait également carrière au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il a été attaché puis chargé de recherches (1965-1978). Il y dirigea l’UPR 208 « Nouvelle Gallia Judaica » (1981-1992) consacrée à l’histoire des Juifs de France. Il a été aussi secrétaire (1965) puis directeur (avec Charles Touati) de la Revue des études juives de 1980 à 1997 et directeur (avec Charles Touati et Simon Claude Mimouni) de la « Collection de la Revue des études juives ». De 1997 à 2000, il a été directeur d’études à l’École pratique des hautes études de Paris, à la tête de la section des sciences religieuses « judaïsme médiéval et moderne ».

Gérard Nahon est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur l’histoire des Juifs et plus particulièrement des Juifs en France, les « Nations » juives portugaises d’Occident (XVIe-XVIIIe siècles) comme en atteste sa très riche bibliographie (1955-2010)8. Il a en outre collaboré à l’encyclopédie Universalis.

 

Pour notre part, nous avons envers Pr Nahon une dette spécifique : quand la question de l’identification du cimetière juif d’Ennezat a été posée par Mme Paulette Abrabanel ע »ה, il n’a pas hésité à venir avec cette dame et rav David Schmidel, l’un des grands spécialistes en la matière, dans cette petite commune du Massif Central pour apporter son expertise à l’égard de ce lieu de repos juif. On trouve dans ce village de nombreuses pierres tombales hébraïques, et la conclusion a été qu’en effet, ce site est celui d’un cimetière juif médiéval (14e siècle). Du reste, cette expédition a eu pour conséquence que dorénavant ce site est protégé.

En revanche, quand la question concernant une initiative d’un Beth hamidrach en commémoration du cimetière juif de Ramrupt s’est posée à nous, à la suite d’une visite de personnes qui s’était dévouées pour racheter une ferme et la transformer en site souvenir, l’arrivée, une demie heure plus tard dans nos bureaux (!) de Pr Nahon, nous a permis de recueillir de sa part un avis (correspondant au notre) : il n’est pas évident que les restes funéraires que l’on sait se trouver en dessous des fermes de la « rue des Juifs » de Ramrupt soient celles des disciples de rabbénou Tam, justement du fait du manque absolu de pierres tombales dans ce secteur, ainsi que nous l’avions entendu de la part d’habitants de cet endroit.

Un grand connaisseur de l’histoire juive en France a disparu.

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