Pas de preuves de pot-de-vin contre Netanyahou ©

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By Marc

Le Procureur Général à la police : Pas de preuves de pots-de-vin pour inculper Netanyahou

 

Le procureur général Avichai Mandelblit a fait savoir  mardi 23 janvier que la police n’a pas de dossier suffisamment solide pour déférer le Premier Ministre afin qu’il soit jugé pour corruption. Depuis plus de deux ans, les inspecteurs de police rassemblent des pièces pour ce dossier contre le premier ministre autour de son habitude d’accepter des cadeaux somptueux de la part de magnats.

Il ne s’est pas passé un jour, sans que la police ne laisse une fuite s’échapper  à tout un florilège de “journalistes d’investigation”, qui se sont bâtis des carrières flamboyantes à porter la nouvelle que la police allait bientôt présenter un dossier en béton pour corruption contre Netanyahou.

Mais, mardi, ils ont tous été frappés de stupeur imbécile quand “des sources autorisées proches du procureur général” ont lâché la fuite à contre-courant de cette vision toute faite, pour la 2ème chaîne TV, qui disait que la police n’est pas parvenue à apporter les preuves suffisantes au procureur pour qu’il poursuive la procédure devant les tribunaux.

Mandelblit a aussi averti que si le procureur tentait de soumettre le dossier à un tribunal, il serait rejeté par manque de preuves, et que la partie qu’on désignerait comme ayant failli à sa mission ne serait pas le commissaire de police, mais le procureur et le système judiciaire, tous deux subissant une atteinte grave à leur crédibilité.

La grande majorité des médias des principaux courants d’opinion ont été trop abasourdis pour pouvoir réagir. Ils comptaient sur l’absolue certitude de la criminalisation du premier ministre face à leur récit dominant, injecté année après année et elle s’est évanouie trop vite pour qu’ils parviennent à l’assimiler.

Cependant, les initiés au sein des principaux journaux et de la sphère politique savaient depuis un certain temps que le procureur de l’Etat avait donné son préavis à la police : “Vous avez fait du bon boulot, leur a t-il signifié, mais si vous voulez bien m‘excuser, les documents que vous m’avez soumis, dans le “dossier 1000” ( pots de vin) et “dossier 2000″ (dialogue inapproprié avec un directeur de journal) ne tiendront pas devant la cour. Je ne vois aucune preuve de distribution de pot-de-vin de la part du Premier Ministre”.

Le seul service qu’il a rendu au magnat Arnon Milchen en échange de ses cadeaux très personnels a consisté à lui garantir son visa américain. Ce service n’est pas hors-la-loi, quand le magnat en question a rendu des services importants à la sécurité d’Israël.

Interroger James Packer, un milliardaire australien et ami du Premier Ministre, n’a pas amené un iota de preuve suffisant à appuyer une accusation de corruption – ni même un comportement inapproprié du premier ministre.

On pense que le procureur de l’Etat a proposé comme moyen de sauver la face à la police de fusionner les deux dossiers, pour être reformuler sous l’accusation “d’abus de confiance”. Mais même sous cette forme, les chances d’inculpation restent marginales, a t-il dit, et même alors, elle est trop mineure pour porter préjudice aux activités politiques de Netanyahou en tant que premier ministre.

Netanyahou lui-même a désigné cette campagne, dont les objectifs avoués sont de trouver un prétexte judiciaire renforçant sa stigmatisation pour corruption, comme une chasse aux sorcières. Il s’avère à présent qu’il en est lavé, ce qui a, de plus, explosé au visage des trois principaux enquêteurs :

L’une: La police israélienne, dont les enquêteurs ont traversé le globe depuis deux ans, sans omettre la moindre pierre à retourner, dans leur quête de preuve de mauvaise action suffisamment puissante pour renverser le Premier ministre. Quand ils ont réalisé qu’on ne trouvait nulle part de versement d’argent sale, certains officiers supérieurs de la police ont dégainé une nouvelle arme : une campagne calomnieuse. Ils ont alimenté les médias par des fuites concernant des actions de Netanayahou qui étaient présentées comme douteuses et teintées de corruption. Cette campagne semble avoir été autorisée par le commissaire de police Ronni Alsheikh, dont les propos ont été cités dans des rumeurs circulant à travers les couloirs des quartiers généraux, démontrant qu’il avait “déclaré la guerre à la corruption et qu’il était déterminé à ne laisser rien ni personne lui faire obstacle dans cette voie”.

Personne ne sait avec certitude d’où provenaient ces rumeurs ni qui elles visaient précisément. Mais, qui que cela ait pu être, les plus hauts échelons de la police auront à présent réalisé qu’ils ont manqué leur cible. Mardi soir, il a été annoncé que le commandant Ronni Ritman, chef de l’unité Lahav 433, qui a conduit l’enquête sur Netanyahou, a démissionné.

Deux : L’ancien premier ministre Ehud Barak, l’un des ennemis les plus fervents contre Netanyahou, n’a pas perdu de temps avant de faire connaître son point de vue. Il tweetait mercredi : “Le grand blanchiment a déjà commencé. La 2ème chaîne a révélé que le procureur général est terrifié à l’idée que Netanyahou soit acquitté, car c’est ce qui le pousserait au suicide (politique). C’est absurde. La honte éternelle incombe à tous ceux qui blanchissent [la vérité?] ce que tout le monde sait sans avoir besoin d’attendre un procès pour le prouver” [terrible aveu de Barak pour qui la rumeur suffit à accuser].

Le procureur général est un mou (invertébré). Il n’est qu’un homme de paille pour garantir que le pays se noie dans la corruption et descend la pente glissante vers “tiers-monde” (la république bannière)”, poursuit Barak. “Au lieu de présenter des arguments de contorsionnistes et de montrer sa propre peur, Mandelblit devrait se récuser dans la gestion des dossiers contre Netanyahou. C’est bien trop gros pour lui”.

Pour Ehud Barak, qui aspire tant à faire son retour à la vie politique, aucun besoin de prouver la culpabilité devant un tribunal garant des lois, et il n’y a même pas besoin d’enquête. “Ce que tout le monde sait”, lui suffit amplement, même si plusieurs millions d’autres citoyens israéliens risquent d’insister sur la valeur d’un procès en bonne et due forme avant de présumer quiconque comme coupable [idéal].

Barak n’est pas le seul politicien has-been qui croyait avec certitude en la chute imminente de Netanyahou, qui leur ferait ainsi la courte-échelle, par effet de bascule, pour se hisser vers les sommets. Faisant la queue avec lui, on trouve Yaïr Lapid du Parti de l’Avenir, qui accole le mot “corruption” à la moindre phrase, à côté de son auto-proclamation en tant que “prochain Premier ministre” ; ainsi que le nouveau président élu du camp Sioniste, Avi Gabay, qui doit encore imposer sa marque personnelle ; il y a aussi l’ancien Ministre de la Défense, Moshé Ya’alon et ainsi de suite.

Ils évacuent leurs frustrations contre l’homme qui leur a retiré l’échelle et l’a mise hors de leur portée, le procureur général. Pour commencer, il est menacé (maudit) de “honte éternelle”. Qu’en est-il de la démocratie? Et quel mépris va être déversé contre le système de justice de l’Etat ! Depuis plus d’un an, les manifestants anti-Netanyahou ont imposé la présence de vigiles à l’extérieur du domicile du procureur général, à force d’exiger qu’il traîne le Premier ministre en procès pour corruption. Samedi dernier, ils l’ont conspué à la sortie de la synagogue où il prie chaque Chabbath [sans le moindre soupçon de “honte éternelle” pour ses détracteurs inconditionnels, cela va de soi]

Trois : Les médias des courants dominants, embrigadant leurs reporters les plus en vue et leurs talents les plus fins pour mener cette campagne de promotion de la chute de Netanyahou. Qu’est-ce qui va pouvoir, maintenant, venir remplacer leurs “pronostics faisant autorité”, démontrant que le premier ministre est absolument et irréfutablement coupable et que son inculpation est déjà dans la boîte? Peut-être que s’ils avaient occasionnellement évoqué un risque de revers dans l’enquête et équilibré quelque peu leurs reportages, ne seraient-ils pas à ce point obligés de devoir manger leur chapeau. Ils vont, plutôt tenté de lancer une nouvelle campagne, en fabriquant un autre “dossier à charge”…

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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