De médecin à meurtrier de masse : Assad ne cherche qu’à survivre

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Bachar el-Assad est parti à Londres pour étudier la médecine, mais après la mort de son frère aîné, il a été rappelé en urgence à Damas pour succéder à son père. Rapidement, l’espoir qu’il avait suscité en Occident s’est évanoui : il a persécuté ses opposants, massacré son peuple pendant la guerre civile, a été ostracisé – mais a survécu. Aujourd’hui, il est toujours en place, soutenu par l’Iran et la Russie, tout en établissant des relations avec des pays sunnites, et il ne semble pas « intimidé » par les frappes israéliennes de plus en plus fréquentes.

Ynet

Une succession inattendue

Bachar el-Assad n’était pas destiné à succéder à son père et à devenir président de la Syrie. Mais après la mort de son frère aîné Bassel dans un accident de voiture en 1994, il a dû assumer ce rôle. À seulement 34 ans, il accède au pouvoir en 2000, suscitant de grandes attentes en Syrie et en Occident : un jeune dirigeant, éduqué en Occident, médecin de profession, promettant des réformes. Ces espoirs se sont rapidement dissipés, notamment lorsqu’il a lancé des campagnes de répression contre ses opposants.

De médecin à dictateur brutal

Né en 1965 dans une famille alaouite, une minorité religieuse perçue comme hérétique par l’islam sunnite, Assad a grandi loin de la lumière médiatique. Son père, Hafez el-Assad, a pris le pouvoir en 1970 après un coup d’État. Bachar, troisième enfant de la famille, a étudié la médecine à l’université de Damas, se spécialisant en ophtalmologie. Il a poursuivi sa formation à Londres, où il a rencontré sa femme Asma, une sunnite née et élevée en Grande-Bretagne.

Après la mort de son père, Bachar est monté au pouvoir en juin 2000. Cependant, les attentes de réformes ont rapidement été déçues. Il a persécuté ses opposants et a consolidé son pouvoir, s’appuyant sur l’appareil militaire et sécuritaire.

Guerre civile et survie à tout prix

En 2011, la guerre civile éclate dans le contexte des révoltes du « Printemps arabe ». Assad perd le contrôle de la majorité du territoire syrien. La guerre cause plus de 600 000 morts et déplace des millions de personnes, créant l’une des plus grandes crises de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Malgré les pertes, Assad reste au pouvoir grâce au soutien militaire crucial de la Russie à partir de 2015. Il est accusé de crimes de guerre, notamment l’utilisation d’armes chimiques contre son propre peuple. Mais les forces rebelles, initialement composées de modérés, ont été éclipsées par des groupes extrémistes comme Daech et Jabhat al-Nosra, renforçant sa position comme moindre mal aux yeux de certains.

Une réintégration politique

Malgré les sanctions et l’isolement international, Assad a progressivement retrouvé une certaine légitimité. En mai 2023, la Ligue arabe a réintégré la Syrie, marquant la fin d’une décennie d’ostracisme. Ce geste illustre la reconnaissance par le monde arabe qu’Assad a survécu à la guerre et conserve une influence régionale.

Alliances fluctuantes et survie

Assad a habilement navigué entre divers acteurs internationaux. Il s’appuie sur l’Iran et la Russie tout en établissant des relations avec certains pays sunnites. Selon des rapports, même Israël aurait proposé de lever certaines sanctions en échange de l’arrêt des transferts d’armes au Hezbollah.

Assad incarne aujourd’hui l’image d’un « survivant éternel », ayant maintenu son régime en place malgré des décennies de conflits internes et externes. Mais cette survie s’est faite au prix d’une brutalité sans précédent, d’un exode massif de la population syrienne et de la transformation du pays en un champ de ruines.

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