De la variété française à la chanson ‘hassidique

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Dans les années 1960-1970 Gilbert Sitbon était une étoile montante de la chanson française et vendait de très nombreux disques. Mais aujourd’hui, en Israël, sous son prénom hébraïque « Aharon », il interprète enregistre de la musique ‘hassidique. Cette transformation radicale dans sa vie, il la doit à une rencontre inopinée avec des ‘hassidim de ‘Habad qui l’a éloigné des projecteurs et du monde du showbizz durant trois décennies.

Né à Tunis en 1947, Gilbert-Aharon Sitbon avait émigré en France en 1959 avec sa famille. Sa carrière musicale, il la doit en fait à son frère, Salomon, batteur dans des groupes musicaux français. Dans un premier temps, Gilbert se joignit à son frère et remporta un concours de chant dans les années 1960. De là, il fut approché par un impresario qui le prit en main et lui fit connaître un succès certain avec des salles remplies à chacun de ses concerts. Parfois sous le pseudonyme de Gilles d’Avray ou Gilbert Sainroch, il aparaissait avec des très grandes vedettes telles qu’Enrico Macias ou Michel Sardou.

Alors que sa carrière allait devenir internationale, il rencontra un jour un « stand » ‘habad où on lui proposa de mettre des tefilinnes. « C’était la première fois depuis la bar-mitsva que je les remettais », avoue-t-il aujourd’hui…

Il s’exécuta et une fois quitté les lieux, il commença à ressentir en lui une sorte de réveil inexpliqué. Il retourna au stand ‘habad et commença alors un lien croissant qui s’est développé et jamais rompu jusqu’à ce jour. Gilbert-Aharon s’est mis à étudier et à renforcer sa pratique et décida que sa vie serait désormais celle d’un Juif observant.

Conséquence inévitable, il décida aussi de quitter le milieu artistique dans lequel il avait évolué et se maria avec Rivka avec laquelle il monta en Israël. Mais au-delà du processus de Techouva, qui entraîne généralement une coupure totale avec le monde d’avant, Gilbert-Aharon ressentit que le virus de la musique était toujours en lui. Comme le veut la tradtition ‘habad, Ahron Sitbon « interrogea » les « Igrot Kodesh » du Rabbi de Loubavitch pour savoir s’il pouvait reprendre ses activités musicales. La réponse qu’il « reçut » est qu’il devait continuer à exploiter ce don que D’ lui avait donné, mais dans la sainteté, et qu’il connaîtrait une nouvelle réussite.

Et c’est ce qui est arrivé. Aharon Sitbon a enregistré un premier album « Shehe’heyanou » qui a connu un vif succès et il finit actuellement son deuxième album.

Bien qu’il ne regrette pas les 30 ans passés hors du monde musical, Gilbert-Aharon confie que l’un ses gendres lui a dit qu’il aurait pu devenir le « Avraham Fried » français!

Plus de quarante ans ont passé, et la différence est criante entre ce septuagénaire à la barbe blanche et la jeune vedette à l’allure et la coiffure d’époque qui remplissait les salles de concerts. « Mais la voix est restée intacte de manière inexplicable, si ce n’est par la Grâce divine », note Gilbert-Aharon Sitbon qui a repris une seconde carrière artistique quelque peu différente de la première…

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