La moitié d’entre eux aurait moins de 5 ans, selon le rapport d’un organisme européen travaillant sur la radicalisation relayé par « Le Figaro ».
C’est une statistique étonnante. La moitié des jeunes listés comme djihadistes par la France a moins de 5 ans, affirme ce mercredi Le Figaro. Selon un rapport du Radicalisation Awareness Network (RAN, un organisme européen travaillant sur la prévention de la radicalisation), qui cite des « responsables français », environ « 460 mineurs » français vivent actuellement dans le territoire contrôlé par l’État islamique. Parmi eux, « la moitié a moins de 5 ans et un tiers est né » sur place.
Si plus de 80 % des personnes partant vers le Califat sont des hommes, Daech mène aussi une vraie stratégie de séduction pour enrôler des femmes. Le but est de les utiliser comme outil de propagande ensuite, ou de les laisser s’occuper des jeunes enfants qu’elles ont emmenés, ou qu’elles feront naître sur place, fournissant ainsi des troupes qui pourront être biberonnées à l’idéologie de l’État islamique.
Déradicalisation
Ces enfants sont surveillés attentivement par les pays européens dont ils sont ressortissants, car leur retour pose problème. Ces enfants, raconte Le Figaro, sont confrontés à des événements traumatisants. Ils assistent à des combats et à des atrocités, vivent dans des zones en guerre. Ils peuvent même être enrôlés par Daech et être utilisés comme vecteurs de propagande ou comme espion, parfois même contre leurs propres parents.
Le RAN plaide donc pour un suivi attentif de ces mineurs, et conseille de répartir ceux qui reviennent en trois catégories : « ceux qui ont quitté l’Union européenne, avec leur famille ou seuls, pour vivre auprès d’une organisation terroriste à l’étranger et qui sont rentrés au pays, avec leur famille ou seuls », « les enfants nés en zone de conflit terroriste » avant de rejoindre l’Europe, et enfin « les enfants nés dans l’UE et dont le père/mère était impliqué[e] dans une organisation terroriste à l’étranger », ce qui peut être par exemple le cas d’une femme rentrée enceinte dans son pays d’origine.
Pour les déradicaliser, RAN recommande enfin, en plus d’un suivi psychologique, de tout faire pour les « normaliser », en les envoyant à l’école par exemple, en informant et en aidant les structures concernées par leur accueil.
Source www.lepoint.fr