Pour la troisième année consécutive, 2016 sera un mauvais cru pour la filière alimentaire: les Israéliens consacrent moins d’argent pour manger.
C’est un fait : les Israéliens dépensent de moins en moins d’argent en biens de grande consommation, et en particulier pour manger. Résultat : l’agroalimentaire est en crise. Cette tendance persiste depuis trois ans. L’institut Storenext, qui analyse les tendances de la consommation en Israël, estime qu’en 2016 aussi les ventes stagneront : elles ne dépasseront pas les 41 milliards de shekels (10 milliards d’euros), soit le même niveau de ventes qu’en 2013.
UNE DEMANDE RIGIDE
La stagnation des ventes, au même niveau nominal depuis trois ans, reflète un recul du marché de l’alimentation puisque la population israélienne continue de croître au rythme de 2% l’an. Par tête, il s’agit donc d’un recul des ventes de 6% au cours des trois dernières années.
Selon les experts de l’agroalimentaire en Israël, la demande reste rigide : autrement dit, la baisse des prix ne se traduit pas par une augmentation des ventes. Mais il existe aussi des tendances contradictoires : en 2016, les Israéliens se seraient détournés des chaînes de distribution qui vendent en discount pour revenir aux enseignes plus chères.
MOINS DE HOUMOUS ET DE PAIN
La répartition des ventes de produits alimentaires par catégorie montre que certains aliments de base se font de plus en plus rares dans le panier de la ménagère israélienne. Par exemple : les ventes de jus de fruits nectar ont chuté de 45% en trois ans, les ventes de houmous sont en recul de 21% et la margarine de 25%.
Même recul du côté des produits dont les prix sont fixés par l’État : les ventes de pain frais ont reculé de 16% en trois ans, le sucre blanc a enregistré une chute de 18%.
Au rayon viande, les ventes de poulet congelé ont baissé de 11% en trois ans ; les Israéliens, qui sont de gros consommateurs de volaille, préfèrent sans doute s’orienter vers le poulet frais ou d’autres viandes.
DAVANTAGE DE FROMAGES ET BISCUITS
Certes, certains produits alimentaires sont en nette progression : les fromages crémeux ont vu leurs ventes augmenter de 87% en trois ans, les biscuits secs ont fait un bond de 42% et les pâtes de 41%.
Selon l’Institut Storenext, la baisse des achats d’alimentation en Israël est aussi le résultat de facteurs exogènes. C’est ainsi que les Israéliens voyagent de plus en plus à l’étranger : ils consacreraient une part croissante de leur budget d’alimentation à l’étranger plutôt qu’en Israël.
Source Jacques Bendelac (Jérusalem) www.israelvalley.com