Ce décret entraîne l’interdiction permanente aux ressortissants venus de six pays à majorité musulmans de pénétrer sur le territoire américain.
Une victoire d’ampleur pour Donald Trump. Son décret migratoire ultracontroversé a été validé mardi par la Cour suprême. À cinq voix pour et quatre contre, les juges ont définitivement entériné ce texte, qui interdit aux ressortissants de six pays de mettre les pieds de façon permanente sur le territoire américain. Sont concernés, des pays à majorité musulmans (Yémen, Syrie, Libye, Iran, Somalie) mais aussi la Corée du Nord. Il bloque aussi l’entrée à certains responsables gouvernementaux du Venezuela.
Dans son arrêt, rédigé par le président de l’institution, John Roberts, la haute cour estime que le président n’a fait qu’user de façon légitime de ses prérogatives en matière d’immigration. «Le président des États-Unis possède un pouvoir extraordinaire de parler à ses concitoyens et en leur nom. Nos présidents ont souvent utilisé ce pouvoir pour épouser les principes de liberté religieuse et de tolérance sur lesquels cette nation a été fondée», a-t-il écrit.
«Wow!»
La première mouture de ce texte avait été présentée il y a près d’un an et demi, le 27 janvier 2017, seulement une semaine après l’entrée en fonction de Donald Trump. Il avait provoqué une onde de choc mondiale, ses opposants dénonçant un décret «anti-musulmans». L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), en pointe de cette lutte, avait tenté de prouver l’existence de préjugés durables chez le président américain, en rappelant sa promesse de campagne présidentielle d’interdire l’entrée des États-Unis aux musulmans.
Le décret anti-immigration a ensuite été rejeté plusieurs fois par les juges fédéraux, notamment à Hawaï, en Californie, dans le Maryland et en Virginie. Des dizaines d’associations de défense des migrants ou des organisations religieuses ont pris position dans ce débat. Mais, finalement, la troisième mouture du texte aura été la bonne. «La Cour suprême fait triompher le décret. Wow!», s’est empressé de tweeter le locataire de la Maison-Blanche. Il a ensuite salué «une fantastique victoire» pour le peuple américain après «des mois d’hystérie» de la part des médias et des démocrates. «Tant que je serai président, je défendrai la souveraineté et la sécurité du peuple américain», a-t-il martelé.
Neal Katyal, l’avocat qui plaidait contre le texte, s’est pour sa part dit «déçu» de cette décision. «Trump ne devrait pas prendre ce vote comme une approbation à continuer d’attaquer notre Constitution. Je vais continuer à me battre», a-t-il écrit. Ce jugement «s’inscrira dans l’Histoire comme l’une des plus grandes erreurs de la Cour suprême», a regretté Omar Jadwat, avocat de l’ACLU.
Source www.lefigaro.fr