La Cour suprême a rejeté la demande du ministre de la Justice de reporter la réunion du comité de sélection des juges pour enquêter sur les plaintes déposées contre le juge Yits’hak Amit. Par conséquent, Levin boycottera la réunion. Après une lettre cinglante de la conseillère juridique du gouvernement, Levin a réagi avec véhémence : « Votre lettre est une honte pour l’institution que vous dirigez. Aucun abîme ne vous est inaccessible. »
‘Harédim 10 – Aryeh Rivkind
« Les ‘élites’ peuvent tout se permettre »
Aujourd’hui (vendredi), la Cour suprême a rejeté la demande du ministre de la Justice de repousser la réunion du comité de sélection des juges, convoquée pour examiner les objections à la candidature du juge Yits’hak Amit au poste de président de la Cour suprême. La Cour a décidé que la réunion se tiendra ce dimanche comme prévu.
Conséquences
Le comité se réunira sans le ministre de la Justice, qui a annoncé son intention de boycotter la séance. Les juges membres du comité, avec les représentants du barreau et de l’opposition, procéderont à l’examen et, très probablement, à la nomination d’Amit.
Selon Galei Tsahal, non seulement Levin prévoit de boycotter la réunion, mais il refuse également d’envoyer les invitations, exigeant que ce soit le secrétariat du comité qui s’en charge.
Dans leur réponse, les juges de la Cour suprême ont déclaré : « L’instance compétente pour examiner les objections liées aux candidats au poste de président de la Cour suprême est le comité de sélection des juges. Si le comité estime qu’un délai supplémentaire est nécessaire pour traiter les objections soulevées, il en décidera lors de sa réunion dimanche. Par conséquent, le ministre doit présenter sa demande au comité et non devant nous. »
Plus tôt dans la journée, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, a envoyé une lettre à Levin, lui rappelant son obligation de convoquer le comité conformément à la décision de la Cour suprême.
Dans cette lettre, elle a souligné que la plainte déposée contre le juge Amit avait été faite de manière précipitée, sans base probante suffisante, et qu’elle n’était pas juridiquement fondée.
Critique des actions de Levin
Baharav-Miara a critiqué les démarches de Levin, affirmant qu’il avait multiplié des actions contradictoires pour éviter la nomination du président de la Cour suprême : « Au lieu de convoquer le comité, vous avez exploré plusieurs voies parallèles et incohérentes. Vous avez demandé à la conseillère juridique du ministère de la Justice de traiter les objections, vous avez saisi la Cour pour reporter la réunion, tout en annonçant que vous déposiez une plainte et recrutiez un avocat privé. Parallèlement, vous avez contacté le président par intérim pour obtenir des réponses aux objections soulevées.
« Ces démarches contradictoires, au lieu de soumettre directement la question au comité, laissent penser que votre objectif principal est d’éviter la mise en œuvre des décisions de la Cour suprême. »
Réactions de Levin
Dans sa réponse, Levin a attaqué Baharav-Miara, déclarant : « Votre lettre est une honte pour l’institution que vous dirigez. Vous avez abaissé le rôle de conseillère juridique à un niveau sans précédent. Votre application sélective de la loi est devenue le symbole de votre mandat. Votre lettre ne m’intimidera pas. »
Il a ajouté : « La confiance du public envers la Cour suprême, son président et la conseillère juridique du gouvernement ne peut être imposée par des décrets. »
Réactions politiques
Le ministre des Communications, Dr. Shlomo Karhi, a réagi en déclarant : « La conseillère juridique a déclaré la guerre à la démocratie israélienne. Sa lettre adressée à Levin est une tentative de coup d’État constitutionnel visant à s’emparer des prérogatives du gouvernement élu. Au lieu d’examiner les objections de manière professionnelle, elle ignore les lois et exerce une pression inappropriée sur les institutions.
« Nous ne céderons pas à cette ‘dictature juridique’. Un président de la Cour suprême nommé dans des circonstances entachées d’irrégularités ne sera pas reconnu par le peuple. Cette tentative de coup d’État juridique ne passera pas ! »
Contexte
Les tensions entourant la nomination d’Amit sont liées à des enquêtes médiatiques accusant le juge d’avoir été impliqué dans des affaires relatives à des membres de sa famille ou à des entités ayant des liens personnels avec lui. Parmi les cas mentionnés figurent des affaires traitées alors que le frère d’Amit siégeait comme administrateur de la Banque Leumi, ainsi que des dossiers impliquant la municipalité de Tel-Aviv.
D’autres enquêtes ont également révélé des irrégularités concernant des constructions illégales dans la résidence d’Amit à Mevasseret Zion.