Il faut le leur laisser, les juges de la cour suprême israélienne savent surprendre le public : des fois – la plupart du temps – ils visent à libérer la vie dans le pays des obligations envers cette loi qui préside à la destinée du peuple juif, édictée au mont Sinaï voici quelques millénaires, au profit du néo-libéralisme moderne, mais à d’autres reprises, ils savent tout de même poser des questions intéressantes.
Or comme la cour suprême, le Bagats, tient le haut du pavée depuis quelques dix ans, depuis que Aharon Barak y a présidé et a donné à cette instance une importance totalement disproportionnée dans la vie politique du pays, la haussant au-dessus de la Knesset, les questions en provenance de cette instance ne sont pas à négliger.
Alors, de quoi s’agit-il ? Trois de ces juges ont demandé à l’Etat de justifier à quel titre les joueurs de foot israéliens n’étaient pas soumis aux règles du travail dans le pays – lesquelles règles interdisent que l’on soit obligé de travailler le saint jour du Chabbath !
Pour une fois, donc, cette institution a mis ses dés dans le bon côté – à notre avis. Il faut dire qu’il existe des exceptions à cette loi, mais elles reposent sur des cas de force majeure, ou des actions de haute importance pour la sécurité du pays, etc. Cela n’est évidemment pas le cas sur les terrains de foot.
C’est un organisme du nom de « Mouvement en faveur d’un Etat juif » qui a présenté cette demande, insistant sur le fait que ces jeux n’avaient aucune raison de se dérouler le Chabbath, et que le choix de ce jour forçait nombre de joueurs à agir contre leur propre conscience, sans parler des foules qui se déplacent pour y assister.
En somme, une bonne nouvelle ! Un procès à suivre.