Coup de bluff ? Donald Trump propose d’aider l’Italie en rachetant une partie de sa dette

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Selon un quotidien italien, les Américains sont prêts à acheter des obligations d’Etat italiennes afin de venir à la rescousse de son économie. La proposition aurait été formulée par Donald Trump début août. L’idée parait toutefois peu plausible.

L’Italie sera-t-elle bientôt patronnée par les Etats-Unis ? Selon le Corriere della Serra, Donald Trump aurait proposé début août au Premier ministre Giuseppe Conte, lors de sa visite à Washington, l’achat d’obligations d’Etat italiennes.

Les Etats-Unis pourraient ainsi, dès l’année prochaine, financer la dette italienne (estimée à près de 130% du PIB). Selon le quotidien italien, le Trésor de Rome envisage en 2019 de mettre sur le marché des titres pour environ 400 milliards d’euros. Cette volonté américaine d’aider l’Italie sur sa dette publique viendrait donc à point nommé pour le gouvernement italien alors que la Banque centrale européenne arrêtera ses achats de dettes fin décembre.

En outre, la démarche américaine soutiendrait une économie actuellement stagnante, mise à mal par une croissance très faible, à l’instar de la plupart des pays de la zone euro. Par ailleurs, l’avenir économique de l’Italie s’écrit en pointillés depuis la victoire de partis populistes en mars dernier lors des élections générales. En effet, les investisseurs privés ont rapidement montré leurs inquiétudes sur les marchés, notamment après la formation d’une coalition gouvernementale entre la droite radicale de La Ligue et le Mouvement 5 étoiles, tous deux eurosceptiques et prônant une relance économique par la dépense publique. Des orientations aux antipodes des mesures d’austérité prônées par la BCE, la Commission européenne et l’Allemagne.

Les taux de la dette italienne ont également atteint un pic depuis fin 2013, avec un taux d’intérêt supérieur à 3% (en comparaison, l’Allemagne s’endette actuellement à hauteur de 0,3%) dévoilant notamment la crainte des investisseurs d’une éventuelle sortie de l’Italie de la zone euro.

La proposition de Donald Trump semble en outre peu applicable du fait que l’Etat fédéral américain ne dispose pas de fonds souverain. La réserve fédérale américaine, quant à elle, possède bien des dettes étrangères mais fonctionne de manière totalement indépendante, le président américain ne pouvant obliger celle-ci à investir en Italie. Toute l’inconnue résidera donc dans l’art de Donald Trump d’inciter la Fed et les investisseurs américains à suivre ses recommandations.

En filigrane, il s’agit probablement et surtout pour le chef d’Etat américain d’une manière d’afficher son soutien aux intentions politiques d’un gouvernement, généralement décrit comme eurosceptique et anti-immigration.

Source francais.rt.com

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