Antivax, « gilets jaunes », militants d’extrême droite… Le « Convoi de la liberté » en France va-t-il donner lieu aux dérapages bien connus?
Restrictions sanitaires, coût de la vie et « respect des libertés et des droits fondamentaux » sont trois des sujets qui dominent les conversations sur les réseaux sociaux des différentes initiatives. Ils doivent se rejoindre à Paris le 11 février, puis à Bruxelles trois jours plus tard. Inspirés du mouvement canadien « Freedom Convoy 2022 », des colonnes de véhicules se sont lancées en direction de la capitale. Outre-Atlantique, les truckers se mobilisent pour réclamer la fin des mesures de restriction sanitaires. Très populaire dans les milieux antivax en France, la mobilisation englobe des revendications plus larges. Si le mouvement se veut sans leader, plusieurs personnalités commencent à émerger. Parmi elles, « Rémi Monde », créateur du groupe Facebook On bloque tout, le convoi. Activement mobilisé contre le pass sanitaire depuis l’été, il partage sur ses réseaux des visuels mettant en avant Didier Raoult, Louis Fouché ou le documentaire controversé « Hold-up ».
Antivax, anti-pass, anciens « gilets jaunes », militants d’extrême droite… Le profil de ces « convoyeurs de la liberté » qui se sont organisés sur les réseaux sociaux est divers, à tel point qu’il est difficile d’établir un profil sociologique unique. Les antivax vont-ils ressortir les étoiles jaunes anti vaccin? Les « qui? » vont-ils refleurir? Les gilets jaunes vont-ils voir une nouvelle fois des militants antisémites venir gangréner leurs convois, à l’ombre des incontournables « Boycott Israël Apartheid » des pro-palestiniens, toujours présents pour la photo? Quant à l’extrême-droite, elle n’a que l’embarras du choix. Certains ont déjà manifesté se sentir chauffés à blanc, ou rouge, ou noir, selon leurs tendances. Il n’est guère besoin d’être devin pour s’attendre à un nouveau pic d’antisémitisme, cette épidémie toujours sans vaccin.
Antivax, anti-pass, anciens « gilets jaunes », militants d’extrême droite…
« Il n’y a pas de classes spécifiques », analyse auprès du « Figaro » le sociologue Michel Maffesoli. Même constat pour le maître de conférences et membre de l’Observatoire du Conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques, Tristan Mendès France, interrogé sur Franceinfo : le « Convoi de la liberté » est « une sorte de conglomérat » de militants « souvent marqués à l’extrême droite, antigouvernementaux ». En France, la plupart des participants à cette déclinaison française du mouvement sont proches des mobilisations des gilets jaunes et veulent trouver « une nouvelle façon de manifester leur ras-le-bol général » au-delà des manifestations locales, a indiqué à l’AFP un organisateur qui a requis l’anonymat. Mais il ne s’agit pas d’une mobilisation des chauffeurs routiers, a insisté cette source. Deux syndicats du secteur du transport routier, FO et la CFTC ont confirmé n’être aucunement associés à ce mouvement.
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