Friedrich März, né en 1969, a conduit les chrétiens-démocrates à la victoire aux élections et est pressenti pour diriger l’Allemagne dans les années à venir. Au cours de sa vie, il a accumulé une grande expérience politique et s’est également enrichi dans le monde des affaires. En ce qui concerne le Moyen-Orient, il est considéré comme le plus grand partisan d’Israël en Europe | Profil
Par Alex Nirnberg
Sauf imprévu, le leader du parti de l’Union chrétienne-démocrate, Friedrich März, deviendra le prochain chancelier de l’Allemagne. Sa trajectoire a oscillé entre le monde politique et le monde des affaires, et désormais, März atteint le sommet de sa carrière.
Il est né dans une famille de juristes et s’est distingué dès le début de sa carrière par ses opinions anti-communistes. À la fin des années 80, il fut élu au Parlement européen et, par la suite, également au Bundestag allemand. Au Parlement, il a servi comme chef de l’opposition face au chancelier de l’époque, Gerhard Schröder.
C’est justement le retour au pouvoir de son parti, les chrétiens-démocrates, dans les années 2000 qui a conduit März à se retirer de la vie politique. Il a appartenu au camp opposé à celui de la chancelière Angela Merkel et a compris qu’il ne bénéficierait pas d’une promotion significative sous sa direction. C’est pourquoi il a quitté le Bundestag et est devenu avocat, représentant diverses entreprises dans le domaine des affaires. Selon les estimations de cette période, le futur dirigeant de l’Allemagne est devenu un multi-millionnaire.
Le retrait d’Angela Merkel l’a encouragé à revenir en politique et, en 2022, Friedrich März est devenu le chef de l’Union chrétienne-démocrate. Hier soir, il a conduit son parti à la victoire aux élections.
März est considéré comme un conservateur dans ses opinions. Au cours des années 90, il a mené une campagne contre l’assouplissement des lois sur l’avortement en Allemagne. Déjà à cette époque, il critiquait la « politique d’immigration libérale de l’Allemagne » et, récemment, il a reproché aux immigrés de « ne pas faire assez pour s’intégrer à la société allemande ».
Dans une interview accordée récemment, März a évoqué l’implication des immigrés dans des actes terroristes et des agressions, déclarant : « Il y a des gens dont la place n’est pas en Allemagne, nous les tolérons ici trop longtemps et ensuite nous sommes surpris qu’ils soient impliqués dans divers événements. »
En ce qui concerne la guerre en Ukraine, les opinions de März diffèrent complètement de celles du président des États-Unis, Donald Trump. März estime qu’il s’agit d’une guerre illégale dont un seul homme est responsable, à savoir Vladimir Poutine. Pour manifester sa solidarité avec Kiev, März a été parmi les premiers politiciens occidentaux à visiter la capitale ukrainienne en signe de soutien.
Quant au Moyen-Orient, il semble que März ait le potentiel de devenir le plus grand ami d’Israël sur le continent. Il soutient Israël de manière inconditionnelle et, déjà pendant la campagne électorale, il a annoncé qu’il mettrait fin à l’embargo sur les armes que l’Allemagne avait effectivement imposé à Israël.
März va même plus loin en insinuant qu’il ne respectera pas l’ordonnance d’arrêt émise par la Cour pénale internationale de La Haye concernant l’arrestation du Premier ministre Benjamin Netanyahou. À ce sujet, il a déclaré : « Je ne peux pas concevoir une situation dans laquelle le Premier ministre israélien ne pourrait plus visiter l’Allemagne ou tout autre pays de l’Union européenne. Par conséquent, nous devons chercher des solutions pour que cela n’arrive pas. »
