Les Etats-Unis ont l’intention de s’abstenir de voter jeudi sur une résolution rédigée par l’Egypte au Conseil de sécurité des Nations Unies condamnant les implantations israéliennes. Ceci est très embêtant, car cela signifie que les Etats-Unis envisageaient de renoncer à leur droit de veto et de permettre le vote. La fameuse vengeance de dernière minute de la part d’Obama, qu’Israël redoute tant.
Toutefois, la pression sur le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de retirer cette proposition a eu effet, et l’Egypte retire sa demande. Pourquoi l’a-t-elle présentée, alors qu’elle œuvre assez franchement du côté israélien ? Difficile à comprendre de l’extérieur, mais sans doute justement la pression à l’intérieur du groupe musulman fait que, de temps à autre, l’Egypte doit également donner dans le genre, ce qu’elle peut faire d’autant plus facilement qu’elle sait que, finalement, les Etats Unis empêcheront la motion de passer. Mais quand ce dernier pays change de cap, cela entraine que l’Egypte se rétracte également.
Toutefois, d’autres pays arabes menacent à présent de présenter une motion du même ordre, et cela est inquiétant.
Le président élu Donald Trump a pour sa part appelé les Etats-Unis à opposer leur veto.
« Comme les Etats-Unis le disent depuis longtemps, la paix entre les Israéliens et les Palestiniens ne peut venir que de négociations directes entre les parties, et non à travers des conditions imposées par les Nations unies. Cela place Israël dans une très mauvaise position de négociation et est extrêmement injuste envers tous les Israéliens. », a déclaré le futur président américain, cité dans un communiqué.
Quant à la motion elle-même, elle fait part du fait que les Nations unies considèrent la présence juive en Cisjordanie comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Le projet de résolution exhorte l’Etat hébreu à « cesser immédiatement et complètement » le développement de ses constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, car ces » implantations mettent gravement en péril la viabilité de la solution à deux Etats », qui ferait coexister Israël avec un Etat palestinien.
L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, a qualifié le projet de résolution de « sommet de l’hypocrisie » et a estimé que son adoption « ne ferait que récompenser la politique palestinienne d’incitation (à la haine, ndlr) et de terrorisme ».
« Nous nous attendons à ce que notre plus grand allié ne permette pas que cette résolution partiale et anti-israélienne soit adoptée par le Conseil de sécurité », a déclaré le diplomate dans un communiqué.