Sur Twitter, des élus de droite et d’extrême droite jugent provocantes les paroles du rappeur dont le dernier album s’intitule Jihad. Les politiques ont promis de tout faire pour empêcher le concert de se dérouler au sein du Bataclan.
Depuis l’annonce du concert du rappeur Médine dans la célèbre salle du Bataclan (XIe arrondissement parisien), la polémique enfle, notamment symbolisée par la montée du hashtag #Bataclan sur Twitter. Les élus, d’abord d’extrême droite puis Les Républicains, se sont joints au débat en créant une pétition «Non au rappeur Médine».
La cause de cette révolte: les paroles jugées provocantes du rappeur. En 2015, après les attentats de Charlie Hebdo, dans son titre Dont Laïk, il déclarait «Crucifions les laïcards comme à Golgotha», «Marianne est une femen tatouée ‘Fuck God’ sur les mamelles» ou encore «J’mets des fatwas sur la tête des cons» et dénonçait l’hypocrisie de la laïcité. Médine est également l’auteur d’un album intitulé Jihad.
Pour ces élus, laisser le rappeur jouer dans la salle où 90 personnes ont perdu la vie lors des attentats terroristes du 13 novembre leur semble aberrant. Dans un Tweet, Marine Le pen fustige: «Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan. La complaisance ou pire, l’incitation au fondamentalisme islamiste, ça suffit!»
Eric Ciotti a de son côté déclaré que «la programmation du rappeur au Bataclan est une insulte insupportable à la mémoire des victimes du 13 novembre 2015». Il a demandé à Emmanuel Macron d’interdire le concert.
Comme lui, d’autres élus LR se sont indignés sur Twitter.
Son rêve: jouer au Bataclan
En opposition, certains internautes estiment que cette polémique est l’œuvre de «la fachosphère» et affirme que le rappeur ne prône pas l’islamisme dans ces textes.
Pour l’instant, le rappeur n’a pas communiqué sur la polémique. En 2015, il déclarait aux Inrocks: «J’ai toujours utilisé la provocation comme un ‘piège positif’. L’idée est d’amener les gens par la provocation.» Sur LCI, en février 2015, il s’était défendu: «Il faut le juger comme un morceau de rap et non pas comme un pamphlet islamiste. Il s’agit non pas d’une critique de la laïcité, mais plutôt de ce qu’on en fait, et de ce qui devient de plus en plus de la propagande anti-religieuse.»Dans son titre Faisgafatwa en 2015, le rappeur proteste contre les islamistes radicaux. «J’crois que tu t’es pris les deux Nike Air dans le tapis d’prière / Viens pas recruter dans mon quartier c’est pas ta pépinière / T’as jamais mis le pied dans une classe et tu veux suivre les quatre écoles», chante-t-il.
Deux ans plus tard, il s’expliquait au sujet de son titre Dont Laïk: «La provocation n’a d’utilité que quand elle suscite un débat, pas quand elle déclenche un rideau de fer. Avec Don’t laïk, c’était inaudible, et le clip a accentué la polémique. J’ai eu la sensation d’être allé trop loin.»
Récemment, dans son clip sorti en mars intitulé Bataclan, le rappeur parle de son rêve de pouvoir un jour jouer sur la scène mythique.
Source www.lefigaro.fr