Comment Tsahal a sous-estimé le Hamas avant le 7 octobre

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Les enquêtes menées par Tsahal sur les événements du 7 octobre 2023 ont mis en lumière des échecs majeurs des services de renseignement israéliens. Trois tentatives d’invasion du Hamas avaient déjà eu lieu avant cette date, en avril et octobre 2022 ainsi qu’en avril 2023. Pourtant, elles n’ont été découvertes que bien plus tard, grâce à l’analyse de documents saisis et aux interrogatoires de prisonniers du Hamas.

Ces défaillances s’expliquent par une erreur d’appréciation stratégique profonde. Pendant une décennie, l’idée dominante était que le Hamas était dissuadé d’une confrontation à grande échelle. Les signaux contraires étaient ignorés ou réinterprétés afin de correspondre à ce paradigme bien ancré. Cette vision erronée a été partagée à tous les niveaux : politique, militaire et au sein du Shin Bet.

Un aveuglement stratégique
Une des principales failles du renseignement israélien était le manque de compréhension des dynamiques idéologiques et stratégiques du Hamas. Les officiers, bien que très qualifiés technologiquement, avaient perdu la capacité à percevoir les plans à long terme de l’organisation islamiste. Ils étaient formés à l’analyse fine d’images et d’informations isolées, mais manquaient de vision d’ensemble.

Par ailleurs, la capacité à tolérer des points de vue divergents était limitée. Les analystes qui estimaient que le Hamas préparait une attaque majeure n’étaient pas pris au sérieux, leurs alertes étant perçues comme excessives. Un exemple marquant est celui d’un sous-officier de l’Unité 8200 qui, en 2022, avait averti que le Hamas envisageait une invasion. Ses prédictions ont été balayées par sa hiérarchie.

Des occasions manquées
En mai 2021, un conflit entre le Hamas et Israël avait déjà révélé des indices d’une ambition plus grande du Hamas. Son chef, Yahya Sinwar, avait été en contact régulier avec Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, explorant la possibilité d’une guerre conjointe contre Israël. Pourtant, cette stratégie n’a pas été perçue par les services de renseignement israéliens, qui ont sous-estimé l’ampleur des préparatifs du Hamas.

En mars 2022, Tsahal a obtenu un document stratégique du Hamas appelé « Murs de Jéricho », décrivant en détail un plan d’invasion massive. Cependant, les analystes ne l’ont pas considéré comme une menace immédiate. La vision d’un Hamas préférant des conflits limités et épisodiques prévalait toujours.

Un bouleversement nécessaire
Face aux erreurs mises en évidence par l’enquête, plusieurs mesures sont recommandées. Tsahal souhaite réorganiser ses services de renseignement en créant une équipe spécialisée dans l’anticipation des conflits à grande échelle. Une brigade entière devrait être consacrée à l’analyse d’informations stratégiques, en complément de l’Unité 8200 et de la Brigade d’analyse du renseignement.

L’armée israélienne prévoit également de modifier son recrutement. Elle veut attirer des profils plus diversifiés, avec une expertise en sciences humaines et en analyse des mouvements islamistes. En outre, elle envisage d’encourager le maintien des analystes en poste plus longtemps, pour ne pas perdre leur expertise.

Enfin, la coopération entre Tsahal, le Shin Bet et le Mossad devrait être renforcée. Une meilleure coordination permettrait d’éviter les querelles de territoire entre agences, qui ont parfois retardé la transmission d’informations critiques.

Les enquêtes sur le 7 octobre ont mis en évidence de profondes failles dans la stratégie de renseignement israélienne. L’aveuglement conceptuel et le rejet des signaux d’alerte ont permis au Hamas de préparer son attaque sans détection précoce. L’armée israélienne se doit d’apprendre de ces erreurs pour renforcer ses capacités d’anticipation et prévenir toute future surprise stratégique.

Jforum.fr

NDLR : Ajoutons un mot – impossible de ne pas le faire. Outre le fait qui est devenu évident que la direction de l’armée israélienne s’est embourgeoisée de manière terrible, et cela fait certainement partie de ce qui est décidé en Haut lieu, il faut comprendre que l’un des éléments fondamentaux de tout conflit est la portion d’aide divine à laquelle on a droit ! Si elle est réduite du fait du manque de respect de la Tora et de ses étudiants, on ne peut pas espérer grand chose de la part de notre intelligence. Nos yeux sont aveuglés, notre intelligence est bornée, nos vies sont en danger. Messieurs, quand est-ce que vous comprendrez cela – et pourtant c’est l’expérience du peuple juif de génération en génération…

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