Comment ne pas enfiler les bons croissants tout chauds ?

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Autour de la table de Chabbath, n° 452 Choftim

Ces paroles de Tora seront lues et étudiées Leilouï Nechama du Ba’hour Chalom ben Mordekhaï Nichmato tihié bitsror ha’haim

Le début de notre paracha rapporte la Mitsva de placer des juges et policiers dans les villes d’Israël. En effet, mes lecteurs le savent, la sainte Thora nous enjoint de respecter les commandements reçus au Sinaï et de faire régner la justice au sein du peuple. Forcement il y a besoin d’organiser un appareil judiciaire.

Vous allez me rétorquer que ce système existe depuis bien longtemps dans le monde occidental, donc il n’y a pas de ‘hidouch (nouveauté). La réponse est (en dehors du fait que l’injonction de la paracha remonte à 3300 ans, bien avant l’époque (glorieuse?) des Gaulois qui avaient une peur profonde d’ordre psychique que le ciel ne leur tombe sur la tête), que dans le judaïsme la pratique des Mitsvoth fait partie des engagements de l’homme vis-à-vis de Hachem.

Par exemple lorsqu’un quidam de la communauté se retrouve dans une épicerie cacher (qui n’a pas été brulée à cause de l’antisémite purulent qui se développe sans aucune gêne au pays de Descartes alors que les mouvements politiques veulent nous le faire passer comme la nouvelle lutte des petites classes des années 2024…) devant quelques croissants très appétissants sortant chaud du four alors que le patron a le dos tourné. Notre homme, qui est plein de crainte du Ciel, ne mettra pas la main sur le plateau pour les enfiler prestement dans son sac, car il sait que Hachem interdit le vol (prescription rapporté plusieurs fois dans la Tora). Donc ce n’est pas la crainte d’être pris en flagrant délit qui l’en empêche, mais c’est la crainte révérenciel à la sainte Tora qui dit : ‘Tu ne voleras pas ! » D’une manière générale le garde-fou d’un fidèle c’est sa crainte des Mitsvoth et de Hachem. Les tribunaux (Beth Din) viennent pour régler des litiges beaucoup plus subtils. Par exemple le droit de voisinage : ai-je le droit de faire une avancée de mon balcon au-dessus de mon voisin du rez-de-chaussée alors qu’il est parti pour 6 mois en Amérique ou encore les litiges liés au divorce et droit commerciaux etc. (Pour la petite histoire, dans la ville de Bené Brak forte de 130 000 personnes (Ken Yirbou), il n’existe pas de poste de police…).

Un peu plus loin dans la paracha (ch. 18) sont écrites les lois concernant la tribu des Léviim (cela inclus les Cohanim) à propos de l’héritage de la Terre. Nous le savons, à l’entrée en Erets, Yehochoua a réparti la terre entre les 12 tribus à l’exception des Léviim et Cohanim. Le verset stipule : « Les Cohanim et Léviim n’auront pas de part dans l’héritage, les sacrifices seront leur lots« . C’est-à-dire que leur subsistance dépendra des offrandes des Bené Israël et des Teroumoth (Maasser).

Rachi dans la paracha Ekev (ch. 10. 9) donne un certain éclairage à ce phénomène. « Puisque les Léviim sont assignés au service du Temple, ils n’ont pas le temps de semer et labourer« . C’est-à-dire que par manque de temps, cette tribu ne pouvait pas s’occuper des choses séculaires.

J’ai lu une intéressante question sur cette explication. Le Rambam (H’ Keli Hamikdach 3.9) explique que cette tribu a été divisé en 24 gardes. Chacune s’occupait à tour de rôle du service au Michkan. C’est-à-dire que chaque semaine venait une nouvelle garde (forte d’à peu près 700 hommes) au Temple. Nécessairement chaque garde faisait 2 semaines de service au cours de l’année (car mes lecteurs attentifs le savent : il y a 52 semaines dans une année). D’après ce savant calcul, chaque Lévi avait devant lui 50 semaines pour cultiver son champ. Pour l’un se sera le travail de son vignoble sur les hauteurs du Kinnereth pour faire un excellent vin, pour l’autre ce sera son champ de dattiers sur les plats terrains de Jéricho. Donc en quoi le travail du Temple accaparait outre mesure les Léviim au point de ne pas recevoir une part égale avec leurs autres frères ?

La réponse que je propose est donnée suivant l’éclairage du rav Aharon Kotler zatsal Roch Yechiva de la ville de Lakewood aux Etats Unis. Il explique sans son livre « Michnat Aharon » que les rôles des Léviim et Cohanim n’étaient pas seulement le sacerdoce (si je peux me le permettre) mais ils avaient le rôle émérite d’enseigner la Tora au sein du peuple (car les Léviim recevaient les dîmes : ils avaient le temps pour apprendre et enseigner). Comme dit le verset (dans Zoth HaTora 33.10) : « Les Léviim enseignent les lois à Ya’akov et la Tora à Israël ». Ou encore (Malakhi 2.7) : « Les lèvres des Cohanim sont pleines de sagesse et le peuple leur sollicitera les lois de la Tora ». Or, explique le rav Kotler, afin d’enseigner la Tora de la meilleure des manières, il fallait que le rav (l’enseignant) développe sa Emouna (foi). Le fait que les Léviim n’avaient pas de part en Erets, les rendaient dépendant du Clall Israël pour leur subsistance. Si le peuple était méritant, ils donnaient les prélèvements au Léviim et en cela les soutenaient et avaient une part dans leur enseignement et leur service. Et puisque les Léviim (et les Cohanim) dépendaient de leurs frères, ils plaçaient toute leur confiance dans Hachem qui pourvoit à leur subsistance. Par ricochet la Tora qu’ils enseignaient devenait une Tora de vie et non une simple science. Par exemple pour être prof dans une fac de philo (et par la même occasion on souhaitera un « Baroukh haba » à un nouveau lecteur émérite, prof à la Sorbonne), l’agrégé n’a pas besoin d’être imbibé de son enseignement ; il suffit qu’il reproduise ce qu’il a vu marqué dans ses manuels (comme a dit une fois Aristote à ses élèves alors qu’il était dans une très mauvaise posture (bien pire que dans l’épicerie cacher voir début de notre développement) : « Aujoud’hui, je ne suis pas Aristote »). Lehavdil, pour la Tora cela demande beaucoup d’abnégation de la part de l’enseignant. Et le fait de dépendre des Mains saintes du Ribono chel ‘Olam pour sa subsistance (par l’intermédiaire du Clall Israël) rendait son étude vraie et sa vie en adéquation avec l’enseignement qu’il promulguait. C’est une Tora qui fait « un » avec le rav.

C’est à l’image de ce qu’écrit le Rambam (fin des Hala’hoth de Chemita) : « Et pas seulement les Léviim sont la part de Hachem, mais tout celui qui se sépare des contingences du monde et choisit de servir entièrement Hachem et de le connaître (par l’étude de la Tora), en cela il deviendra saint au même niveau que le sacrifice offert sur l’autel. Hachem sera sa part pour toujours. Il méritera dans ce monde ci d’une subsistance suffisante comme les Cohanim et Léviim du temps du Michkan ».

LE SIPOUR

Quand la prière sincère fait revenir les demi-morts sur terre !

La semaine dernière on a parlé du rav Karlinstein zatsal et de son formidable niveau de Bita’hon/de confiance en Hachem avec sa transplantation des reins. Même si les choses paraissent bien obscures, l’homme doit garder confiance dans le Boré Olam. Durant son long traitement dans les hôpitaux en Amérique, le rav fut témoin d’un épisode très exceptionnel. Il s’agissait d’une jeune dame de la communauté qui était hospitalisée en même temps que lui mais son cas était encore bien pire. Elle avait la maladie au niveau des intestins (que D’ nous en garde) et la situation était tellement grave que le staff médical levait les mains au Ciel en disant qu’elle n’avait plus qu’une semaine à vivre. La femme demanda alors à sa fille âgée de 15 ans de sortir de la pièce. Cette dernière était toute retournée et pressentait le pire. De suite elle demanda l’aide d’une infirmière pour aider sa mère dans les derniers instants… L’infirmière entra dans la chambre et vit la femme malade sous les draps : le corps et visage entièrement recouvert. Et on pouvait entendre une courte prière qui sortait de dessous les draps : « Mon Père qui est au Ciel ! S’il Te plait : qu’as-Tu à gagner à ma mort et ma descente à la géhenne? Encore un Kadich de plus qu’on fera en mon souvenir, quelques Michnaioth seront étudiées pour mon âme, mais voilà, je Te promets que si Tu me guéris de mon mal, je SANCTIFIERAI ma vie pour la Tora et ceux qui l’étudient. Chaque jour j’irai à la Yechiva pour préparer les repas des élèves et nettoyer le bâtiment ». Après cette prière qui sortait directement de son cœur, la mère demanda alors à sa fille un verre d’eau car elle était assoiffée. L’infermière qui était à côté interdit à la fille d’accomplir sa volonté car son état de santé terrible ne permettait en aucune façon de boire car cela pouvait provoquer l’étouffement. Cependant, la mère réclama de plus belle et cette fois la fille passa outre l’injonction de l’infirmière et tendit un verre d’eau. La mère prit le gobelet, fit une BELLE BENEDICTION « chéhakol » et but avidement l’eau. Elle n’a pas eu une seule douleur : cela relevait du miracle. A nouveau elle demanda un autre verre et pareillement elle le but. Jusqu’à ce que la malade ait une autre demande encore plus ahurissante : « Donne-moi s’il te plaît un plat à manger car j’ai très faim ». La fille était sidérée et refusa de donner le plat car c’était un grand danger étant donné son état. Mais à nouveau la mère réitéra sa demande et en fin de compte la fille acquiesça et amena un plat de pommes cuites broyées. Pareillement la maman mangea tout le plat devant les yeux ébahis de l’infirmière. La situation tenait du surnaturel, au point que tout le staff médical vint voir le prodige. Une personne en phase finale d’une maladie des intestins qui a pu boire et manger sans aucun problème et qui en redemande encore : INCROYABLE mais VRAI. Le spécialiste du service dit alors, « Cela fait trente ans que je travaille dans ce service et je n’ai jamais vu un tel phénomène : c’est un vrai MIRACLE». (Il n’est pas dit dans l’histoire véridique si le médecin a fait Techouva ou non, mais on lui laissera le bénéfice du doute…). En moins d’une semaine, au lieu que cette maman rejoigne ses aïeux au cimetière juif, elle SORTIT de l’hôpital et rejoignit sa maisonnée ! Très vite, dès qu’elle fut remise entièrement sur pied, elle se rendit à la Yechiva la plus proche pour demander l’autorisation au Roch Yechiva d’aider à préparer les repas, comme elle en avait fait le vœu quelques jours plus tôt à l’hôpital. Le Roch Yechiva était tout étonné de la coïncidence car c’est précisément quelques jours auparavant que la cuisinière s’est entretenue avec lui en disant qu’étant donné, le nombre supplémentaire des Ba’houré Yechiva il fallait obligatoirement lui rajouter une auxiliaire. Conclut le Roch Yechiva : « C’est bien la preuve que c’est voulu par le Ciel. Donc tu es engagée ».

Au final notre rescapée des services hôpitaux américains commença son travail avec beaucoup d’abnégation dans les cuisines d’une Yechiva Guedola. Il est même rapporté que durant Ben Hazmanim (les vacances) cette dame se rendait dans une autre Yechiva, celle de Mir, pour préparer les repas (car elle ne voulait pas s’abstenir de sa tâche sacrée). Et cela fait plus de 20 années qu’elle travaille. De là, apprenait le rav Karlinstein zatsal, la prière a la force de faire revenir les demi-morts sur terre. De plus l’aide aux Ba’houré Yechiva (et Avrékhim) est beaucoup appréciée dans le Ciel. Et comme le dit rabbi Na’hman ben Feïgue : dans la vie il n’y a pas de Yeouch/ d’abandon et de désespoir. Ein yeouch ba’olam CLALL !

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !

David Gold

Tél : 00972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Une tefila afin que Hachem fasse revenir tous les captifs de la communauté de Gaza sains et saufs et la protection du Clall Israël

                                                                         

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