Comment les médias sont devenus des acteurs de la guerre contre Israël

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Le bâtiment de l’AP à Gaza s’effondrant comme un château de cartes

Après le bombardement de l’immeuble abritant l’Associated Press

À la mémoire de Haim Azses,
pionner de la Hasbara en Israël

Cela fait belle lurette que la profession de journaliste n’a plus grand-chose à voir avec celle d’Albert Londres ou de Joseph Kessel, et ressemble plus à un obscur travail de gratte-papier copiant et collant des « Tweets », et allant parfois chercher une référence historique – pour combler ses lacunes en culture générale – sur Wikipédia, cette encyclopédie des pauvres. Hélas, la destruction de l’enseignement public en France ne date pas d’hier et nos journalistes sont pour la plupart fraîchement émoulus des « écoles de journalisme », ces tristes établissements où sont formatés ceux qui sont censés nous « dire l’actualité », modernes Pythies.

Mais le sujet qui nous occupe ici n’est pas la baisse du niveau intellectuel des journalistes, sujet qui mériterait à lui seul une enquête (journalistique ?) en bonne et due forme, mais la disparition de leurs critères moraux et professionnels (qu’ils désignent par le terme pompeux de « déontologie »). En effet, ceux qui se targuent de donner des notes de moralité au reste de la planète et qui sont imbus de l’idée que la Liberté de la presse et de l’information serait la Valeur suprême, devant laquelle doivent s’effacer toutes les autres, ne sont pas toujours des parangons de vertu. L’exemple suivant permettra d’illustrer notre affirmation.

Depuis samedi dernier, les médias français (et étrangers) se sont émus de la frappe par l’armée d’Israël du bâtiment abritant les locaux de l’Associated Press et d’Al-Jazira à Gaza ville.

« La destruction des bureaux d’Al-Jazira et de ceux d’autres médias dans la tour Jala à Gaza est une violation flagrante des droits humains et est considérée internationalement comme un crime de guerre »,

dénonce Moustapha Souag, directeur général du groupe qatari (pays qui s’y connaît en la matière), cité sans aucun commentaire par le quotidien Le Monde. Or, en réalité, la présence d’opérationnels et de services de renseignement militaire du Hamas est un « secret de Polichinelle », largement connu des médias du monde entier1.

Si les médias le savent, c’est parce qu’ils ont abandonné depuis bien longtemps leur rôle d’observateurs « neutres » (l’ont-ils jamais été?) pour devenir des acteurs du conflit israélo-arabe, comme l’a bien décrit l’ancien journaliste de l’AP, Matti Friedman :

« La presse occidentale est devenue moins un observateur de ce conflit qu’un acteur de celui-ci, un rôle qui a des conséquences sur les millions de personnes qui tentent de comprendre l’actualité, y compris les décideurs qui dépendent des récits journalistiques pour comprendre une région où ils cherchent constamment à intervenir de manière productive (Causeur). »

Des journalistes servant de « boucliers humains » au Hamas

Ce qui devrait faire scandale, aux yeux des médias des pays démocratiques, c’est justement le fait que des journalistes acceptent de travailler dans le même immeuble que des terroristes du Hamas, auxquels ils servent de « bouclier humain ». Mais en réalité, cela fait longtemps que les journalistes occidentaux qui couvrent le « conflit » israélo-arabe ont accepté de se plier aux diktats du Hamas, de l’AP et des autres mouvements terroristes palestiniens, dont ils relaient avec complaisance le narratif mensonger au détriment d’Israël. Bien entendu, si vous interrogez un de ces journalistes, ils vous expliqueront doctement qu’il n’a pas le choix, et que le « devoir d’informer » oblige à accepter les conditions du Hamas à Gaza, ou celles de l’AP en Judée-Samarie (« Cisjordanie » dans le lexique autorisé).

Comme l’écrit Liliane Messika,

« Une vidéo circule sur la Toile, celle d’un journaliste libanais, installé avec des confrères sur un toit d’où ils ont une vue imprenable sur l’immeuble du Renseignement du Hamas (ainsi que d’Al Jazzera et Associated Press), situé à une cinquantaine de mètres et qui va être détruit par Tsahal (Twitter). Cette vidéo a été signalée par la MENA, dont le journaliste a été impressionné par le calme des journalistes installés là, qui ne portent ni casque ni gilet pare-balles et qui ont, manifestement, eu tout le temps nécessaire pour préparer leurs objectifs… Les journalistes qui couvrent les conflits, ailleurs dans le monde, risquent leur vie. Pas ceux-là. Ils font confiance à la technologie de Tsahal et savent qu’ils ne risquent rien, car les Israéliens préfèrent avorter une opération que tuer un civil ».

Voilà bien l’hypocrisie de nos donneurs de leçons au monde entier : ils profitent de la protection de l’armée israélienne pour envoyer en toute tranquillité leurs dépêches mensongères sur les soi-disant « crimes de guerre » israéliens ! Ils se reposent à la piscine de l’American Colony, au cœur de Jérusalem (pardon, Jérusalem-Est) après avoir couvert les dernières émeutes arabes en « Palestine », préférant le luxe démodé de ce palace à celui des hôtels miteux de Ramallah. Je me souviens d’un de ces plumitifs, G. Malbrunot, qui venait dans les cafés de Jérusalem chercher ses « proies » parmi les jeunes israéliennes innocentes, il y a une vingtaine d’années, avant de retourner faire son vilain travail de correspondant d’un journal français.


Une conscience morale aussi développée que celle d’un batracien : Charles Enderlin

RECTIFICATIF Bien entendu, ce portrait ne prétend pas décrire TOUS les journalistes français ou étrangers, car il existe des exceptions. Je connais des journalistes honnêtes, qui font leur travail avec conscience professionnelle et s’efforcent de le faire bien. Je connais aussi des journalistes courageux, qui couvrent des zones de guerre plus périlleuses que la ville de Gaza. Mais il faut reconnaître que, pour la majorité des correspondants français, formatés aux dépêches de l’AFP et à la vulgate anti-israélienne qu’ils entendent depuis leur enfance, il n’est pas possible d’envisager une autre façon de penser. Rappelons-nous du fake de Charles Enderlin et de France 2, accusant Tsahal de « crime rituel » à Netsarim, reportage qui a fait couler le sang de dizaines de civils israéliens innocents.

Et rappelons-nous des pétitions organisées pour soutenir le journaliste accusé de faux, pétitions signées par le gratin de la profession de France et de Navarre. M. Enderlin, qui s’est payé le luxe d’intenter des procès pour « diffamation2 » a continué de couler des jours paisibles à Jérusalem, bien après avoir commis son faux. Pensez-vous que l’image terrible des réservistes de Tsahal déchiquetés vivants par une meute palestinienne l’ait empêché de dormir ? Je ne crois pas. Aux dernières nouvelles, Enderlin vient de publier ses mémoires et il vient d’accuser Israël de « manipuler les médias » à Gaza3 … Ceux qui font profession d’incarner la « conscience de l’humanité » ont parfois une conscience morale très peu développée, sans doute du niveau d’un batracien. Mais peut-être suis-je trop sévère pour les batraciens.

Pierre LurçatMABATIM.INFO

1 Sur la collaboration entre l’Associated Press et divers régimes autoritaires de l’Allemagne nazie au Hamas, voir : https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/ap-collaboration-nazis-reporting-news

2 Y compris un procès contre moi, que j’ai gagné.

3 « Manipuler la presse, ce n’est pas bien, souligne Charles Enderlin, qui rappelle que l’immeuble abritant AP et Al-Jazeera hébergeait aussi « des points de diffusion d’images sortant de Gaza ». Résultat, à Gaza, « il reste Reuters et l’Agence France-Presse (AFP), qui ont beaucoup de mal à fonctionner parce qu’en raison des pannes d’électricité, il y a très peu d’Internet et très peu de téléphone ». https://www.rtbf.be/info/monde/detail_charles-enderlin-depuis-des-mois-les-journalistes-internationaux-avaient-beaucoup-de-mal-a-se-rendre-dans-gaza?id=10762713

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