Comment le Hamas a survécu à une année de guerre

La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque brutale contre Israël, a marqué une année de combats acharnés. Malgré les pertes humaines et militaires importantes, le Hamas a réussi à se maintenir et à se regrouper, illustrant une résilience que peu d’observateurs auraient pu anticiper. Comment ce groupe a-t-il pu résister face à une armée israélienne mobilisant 300 000 réservistes et des divisions spécialisées ?

Dès le début de l’offensive israélienne, le Hamas s’est replié dans son vaste réseau de tunnels sous Gaza, un élément clé de sa stratégie défensive. Ces infrastructures souterraines ont permis à ses combattants d’éviter les frappes aériennes massives de Tsahal et de maintenir une forme de commandement et de contrôle.

Le Hamas a également exploité la population civile pour se dissimuler, se mêlant aux habitants lors de leur fuite vers le sud ou en utilisant des hôpitaux et des écoles comme couvertures. Cette tactique, bien que condamnée par la communauté internationale, a compliqué les opérations de Tsahal, contraignant l’armée à opérer avec prudence dans des zones urbaines densément peuplées.

Des pertes importantes, mais une capacité de reconstitution intacte
Malgré la perte de milliers de combattants et de plusieurs dirigeants clés, le Hamas a continué à recruter et à renforcer ses rangs. Avec une population de Gaza majoritairement jeune, le groupe dispose d’un vivier de recrues quasi inépuisable. Chaque génération grandit sous l’influence du Hamas, façonnée par des années de conflit incessant.

Le groupe a également démontré sa capacité à remplacer rapidement les commandants éliminés, s’appuyant sur une structure organisationnelle robuste et sur un recrutement actif parmi les jeunes hommes.

Une réorganisation facilitée par les pauses dans le conflit
Le rythme de la guerre a également joué en faveur du Hamas. Entre janvier et avril 2024, les offensives israéliennes ont ralenti, offrant au groupe une opportunité de se regrouper. Bien que Tsahal ait infligé des pertes significatives dans des zones comme Khan Younis et Rafah, elle n’a pas complètement éliminé la menace dans le centre et le nord de Gaza.

Par ailleurs, des erreurs stratégiques, comme le retrait prématuré de certaines divisions israéliennes, ont permis au Hamas de se repositionner dans des zones clés comme Jabaliya et Nuseirat.

Un contrôle sociopolitique durable à Gaza
Le Hamas maintient son autorité sur les deux millions d’habitants de Gaza, en exploitant la misère économique et sociale de la population. En contrôlant l’accès aux ressources et en utilisant l’aide internationale pour consolider son pouvoir, le groupe perpétue un cycle où chaque nouvelle génération est enrôlée ou conditionnée à soutenir sa lutte.

Leçons tirées d’un conflit prolongé
La capacité du Hamas à résister et à se regrouper montre que des opérations militaires isolées, bien que dévastatrices, ne suffisent pas à éradiquer une organisation profondément enracinée dans le tissu social et géopolitique d’une région. Ce conflit met également en lumière les limites d’une stratégie purement militaire face à une organisation terroriste qui s’appuie sur des civils comme boucliers humains.

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