Un nouvel incident violent survenu tôt dans la matinée du mardi 3 janvier 2023 témoigne des méthodes des organisations terroristes palestiniennes qui n’hésitent pas à envoyer au combat des adolescents dont la mort sera ensuite exploitée à des fins de propagande.
Se basant sur un communiqué du ministère palestinien de la Santé, une dépêche de l’Agence France-Presse (diffusée ici par le quotidien libanais L’Orient-Le-Jour) rapporte qu’un adolescent, « Adam Issam Chaker Ayyad, 15 ans, a été tué d’une balle dans la poitrine tirée par des soldats israéliens ».
La dépêche de l’AFP précise que la mort de l’adolescent est survenue lors d’une « opération antiterroriste » menée par une unité de Tsahal dans le « camp de réfugiés » de Dheisheh près de Bethléem.
Dans un souci louable d’équilibre et d’objectivité, l’Agence France-Presse donne également – dans sa dépêche du matin – la version de l’armée israélienne.
L’AFP cite un communiqué de Tsahal indiquant que lors de l’opération, « des explosifs, des bouteilles incendiaires et des pierres ont été jetés sur les soldats qui ont riposté en tirant vers les lanceurs de bouteilles incendiaires » et qu’« une personne a été touchée ».
Rien n’est faux dans cette dépêche – il faut le souligner – mais l’info n’est pas complète.
D’autant qu’à la mi-journée, dans une nouvelle dépêche de synthèse faisant le point de la situation, l’AFP résume cette fois l’information par un raccourci très édulcoré. Le caractère insidieux de cette formulation n’échappera qu’aux lecteurs les moins bien informés. L’omission des circonstances de la fusillade et l’emploi de guillemets pour le seul mot « antiterroriste » reviennent à suggérer aux abonnés de l’Agence France-Presse que les soldats israéliens, lorsqu’ils prétendent faire la chasse aux terroristes, tirent de manière indiscriminée sur les enfants palestiniens.
Que s’est-il passé alors le 3 janvier au matin dans le camp de Dheisheh ?
InfoEquitable a enquêté aux meilleures sources : les médias et les réseaux sociaux palestiniens.
Le site arabe Ultra Sawt a publié le même jour un long reportage sur la mort d’Adam Issam Chaker Ayyad en apportant une information inédite : l’adolescent palestinien tué avait rédigé son testament, retrouvé dans sa poche, avant de partir affronter les soldats.
Aux côtés des photographies du jeune Palestinien, le journal arabe publie à sa une l’intégralité du texte de ce testament.
« J’avais beaucoup de choses à faire moi-même, mais nous sommes dans un pays impossible. Je suis très heureux qu’Allah ait réalisé un de mes rêves qui est de devenir martyr », a écrit l’adolescent sur cette feuille de cahier d’écolier.
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a officiellement réagi en indiquant qu’Adam Issam Chaker Ayyad était un « camarade » de l’organisation terroriste d’inspiration marxiste.
L’article d’Ultra Sawt donne des précisions sur les circonstances dans lesquelles l’adolescent palestinien a trouvé la mort.
« Le Front populaire de libération de la Palestine a déclaré que le petit Adam Issam Ayyad appartient à une famille qui milite au sein du FPLP. Il a toujours été en première ligne pour défendre le territoire du camp. Ce matin il a réussi à lancer un cocktail Molotov sur les forces d’occupation avant de tomber en martyr sous les balles des snipers. »
Citant les déclarations des responsables du FPLP, l’article poursuit : « Le testament du martyr Ayad est la meilleure preuve de la justesse des choix faits par les révolutionnaires de notre peuple pour résister à l’occupation sous toutes ses formes et de toutes les manières. Nous appelons à une large participation aux funérailles du martyr Ayyad aujourd’hui dans le camp ».
A la mi-journée, les réseaux sociaux palestiniens diffusaient ces photos des obsèques de l’adolescent ceint du bandeau du Front populaire de libération de la Palestine.
Sur le passage du cortège funèbre, des jeunes Palestiniens apposaient des affiches à la gloire du « martyr », imprimées par l’organisation terroriste.
Le recrutement d’enfants-soldats est un crime de guerre
Addam Issam Chaker Ayyad avait 15 ans. Il avait été enrôlé dans les rangs du FPLP depuis des mois, voire des années.
Ainsi que le rappelle la base de données de la Croix-Rouge, le recrutement d’enfants par des forces ou groupes armés est une grave violation du droit international humanitaire.
Selon le Statut de la Cour pénale internationale, « le fait de procéder à la conscription ou à l’enrôlement d’enfants » dans des forces ou des groupes armés constitue un crime de guerre dans les conflits armés internationaux et non internationaux.
Manifestement, ce recrutement d’enfants-soldats est une pratique en vigueur et bien ancrée au sein du FPLP, qui est toujours classé aujourd’hui sur la liste officielle des organisations terroristes de l’Union européenne, des Etats-Unis et de nombreux pays occidentaux.