À leur deuxième anniversaire, on peut dire que les Accords d’Abraham constituent une percée idéologique d’ampleur biblique.
La beauté des accords d’Abraham est qu’ils sont marqués par des amitiés chaleureuses, soutenues par un discours de tolérance authentique et de modération idéologique. C’est encore plus important que le commerce en plein essor et les incroyables relations de défense avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Lors de visites répétées dans le Golfe, mes interlocuteurs arabes ont souligné qu’ils ne cherchaient rien de moins qu’à redéfinir l’identité et l’image globale des musulmans arabes et qu’ils considéraient le mélange de tradition et d’ouverture d’Israël comme un modèle pour cela.
Imaginez cela : Israël comme modèle de modernisation des sociétés arabes modérées ! C’est tellement encourageant – et même stimulant pour moi – en tant que Juif et en tant qu’Israélien. Cela donne un nouveau sens à la prophétie biblique selon laquelle « De Sion sortira la Tora, et la parole de D’ de Jérusalem ».
La base en est la similitude de nos sociétés. La société israélienne et les sociétés des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc chérissent leurs fortes identités ethniques, culturelles et religieuses tout en appréciant la modernité. Ils défendent simultanément un fier sentiment nationaliste et une approche large de l’enseignement supérieur, de la fraternité internationale et de la coopération régionale. Mais allier tradition et ouverture est une tâche complexe, qu’Israël a relativement bien accomplie. Et voilà, les partenaires des Accords d’Abraham veulent apprendre d’Israël à cet égard. Pour moi, c’est l’aubaine de la paix éclair, une percée idéologique d’une ampleur quasi biblique.
En fait, les accords sont une révolution joyeuse qui renverse des générations de délégitimation idéologique arabe et islamique d’Israël. Ils sont une répudiation cinglante de la campagne palestinienne en cours pour nier l’histoire juive et criminaliser Israël dans les institutions internationales.
Hélas, certains grincheux de la gauche politique rejettent toujours les accords d’Abraham comme un produit de l’éblouissement trumpien qui n’ont été finalisés que grâce à des contrats d’armes d’un milliard de dollars et d’autres récompenses diplomatiques. Ils affirment que les accords seront de courte durée et s’effondreront sous la pression iranienne et le désintérêt occidental.
Je dis qu’il s’agit d’une lecture totalement erronée des engagements émiratis, bahreïnis et marocains dans la poursuite de la paix avec Israël. Les Accords d’Abraham sont profondément enracinés dans de véritables intentions idéologiques (ainsi que dans des réalités de sécurité urgentes) et sont verrouillés à long terme.
Il est vrai que lors d’un événement célébrant les accords d’Abraham au Conseil de l’Atlantique à Washington en septembre, l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef Al Otaiba (un architecte clé des accords), a qualifié les Palestiniens d’« éléphant dans la pièce » et a appelé les signataires des accords à faire davantage pour faire avancer une solution à deux États. « Les accords n’étaient pas destinés à résoudre le conflit israélo-palestinien, mais ils visaient à gagner de l’espace et du temps pour créer un espace diplomatique pour aborder la solution à deux États », a-t-il déclaré.
Eh bien, il n’y a aucun argument qu’un accord israélo-palestinien serait bon pour toutes les parties. En effet, tout le monde espérait que les dirigeants palestiniens saisiraient l’allusion des Accords d’Abraham et se rendraient compte que le moment d’un compromis irrévocable avec Israël était venu. Il y a tant de nouveaux forums régionaux relatifs à l’approvisionnement en gaz, à la coopération dans le domaine de l’eau, aux projets environnementaux, au tourisme et à la défense que les Palestiniens pourraient rejoindre à leur avantage ! On ne peut pas reprocher aux Les Accords d’Abraham de « mettre à l’écart » les Palestiniens, s’ils se mettent eux-mêmes à l’écart.
Mais les dirigeants arabes savaient avant de signer les Accords d’Abraham que les dirigeants palestiniens actuels sont à des années-lumière d’être prêts à faire des compromis ou à coopérer avec Israël.
Ils savaient d’avance, et ils le savent certainement encore plus deux ans plus tard, que Mahmoud Abbas et ses copains, ainsi que les chefs du Hamas à Gaza, se sont enfermés dans une boucle apocalyptique de destruction – à la fois un engagement envers la destruction d’Israël et envers la Palestine. L’autodestruction obstinée des personnes.
Israël fait face à une autre vague de terrorisme palestinien ces jours-ci, non pas à cause d’« actions provocatrices » de la part d’Israël ni parce qu’il manque « un horizon politique pour les Palestiniens », mais parce que tuer des Israéliens est l’ADN du mouvement national palestinien depuis 50 ans jusqu’au massacre des Jeux olympiques de Munich en 1972. Et malgré le processus d’Oslo, les dirigeants palestiniens n’ont pas beaucoup mûri au-delà de cela.
De plus, la dynamique délétère de la concurrence Fatah-Hamas – c’est-à-dire le dysfonctionnement et la corruption complets de la politique palestinienne – conduit à un radicalisme toujours plus grand alors que les deux mouvements rivaux cherchent à prendre le dessus en démontrant leur bonne foi anti-israélienne et antisémite. Le principe d’attendre que les Palestiniens soient « sages » est un jeu perdant, et les pays de l’Accord d’Abraham sont trop intelligents pour jouer à ce jeu plus longtemps.
Le jeu gagnant consiste à nourrir la meilleure nature des peuples grâce à des partenariats culturels et commerciaux et à tant d’interfaces plus pacifiques. Le jeu gagnant renforce chaque partie tout en solidifiant simultanément les infrastructures régionales de paix et de prospérité au Moyen-Orient.
David M. Weinberg (notre photo) est chercheur principal au Kohelet Forum et à Habithonistim : Forum de défense et de sécurité d’Israël.
Source : israelhayom.com