Commencer avec un simple complet veste/pantalon et finir chef des tribus d’Israël !

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Autour de la table du Chabbat n°306 Vayétsé

Notre paracha décrit les tribulations de notre saint patriarche Ya’akov (Jacob) dans la fondation de sa famille. Le verset énonce : »Et Ya’akov sortit de Bé’er Cheva pour se rendre à ‘Haran« . Le Steipler zatsal (père du rav ‘Haïm Kaniéwski chlita) explique qu’il existait deux raisons pour lesquelles Ya’akov a abandonné son foyer pour partir vers ‘Haran (en dehors d’Israël). Le commandement de son père : afin de se marier avec une fille de la famille de ses parents, et le conseil de sa mère Rivka : fuir la colère d’Essav (son frère). En effet, sa mère savait pertinemment qu’Essav voulait tuer Ya’akov parce qu’il lui avait dérobé le droit d’aînesse, en contrepartie du plat de lentilles, ainsi que la bénédiction paternelle. Notre patriarche prendra donc la route jusqu’à ‘Haran. Seulement sa venue en terre étrangère pour trouver sa femme ne se passera pas dans le faste et l’aisance comme à l’époque de son père. On s’en rappelle encore, c’est Eliézer, le fidèle serviteur d’Avraham qui s’était rendu dans la maison de Bétouel avec 10 chameaux chargés pleins de richesses et de victuailles pour l’amadouer afin qu’il laisse partir Rivka. Pour notre père Ya’akov, les choses prendront une toute autre tournure. Il arrivera sans le sous en poche dans la maison de Lavan, son futur beau-père puisqu’en chemin Elifaz, le fils d’Essav, lui volera toute sa richesse. Il n’avait rien à proposer à son futur beau-père pour contracter son mariage avec Rahel. Il n’avait que son costume sombre et sa chemise blanche, sans oublier son chapeau et son bâton, comme seul signe extérieur de richesse… Cependant la suite montrera que même si l’homme est seul, sans ressource ni amis, il pourra s’en sortir grâce à l’aide Divine. C’est la Providence qui fera des prouesses au-delà de toutes les espérances. La preuve sera qu’après de longues années, il reviendra en Terre sainte accompagné de ses femmes (les saintes Matriarches) ainsi que ses douze enfants qui deviendront les douze tribus d’Israël avec en prime une belle richesse. Notre paracha est donc la preuve qu’un homme ne doit jamais désespérer de sa situation. Même si tout n’est pas rose, Hachem peut l’aider à sortir de l’impasse. Comme Rabénou Yona (de Gironde) le dit bien : « Un homme doit toujours espérer même du plus profond de l’obscurité (sa galère…), que cette période « noire » se transformera en grande lumière. Que grâce à cette grande opacité jaillira, au final, une belle illumination ! »

Le Or Ha’haïm donne une explication à ces versets (début de la paracha) : « Ya’akov est sorti de Béer Chéva vers ‘Haran. Le soleil s’est couché, prématurément, et Ya’akpv s’installa dans l’endroit afin de dormir et il prit des pierres qu’il plaça autour de sa tête. Il fit un rêve dans lequel il vit une échelle dont les pieds étaient sur terre tandis que le sommet atteignait les cieux. Des anges montaient et descendaient et voici que D’ Se tenait au-dessus et lui dit : « Je suis D’, le père d’Avraham et de Yits’hak. La terre sur laquelle tu te trouves, Je te l’a donne ainsi qu’à ta descendance. Ta postérité sera grande comme la poussière de la terre et elle s’éparpillera dans les quatre coins cardinaux. De toi seront bénies toutes les familles de la terre. Je serai avec toi et Je te ramènerai en terre d’Israël. Je ne t’abandonnerai pas…« . C’est-à-dire que Ya’akov avait la certitude qu’il fonderait une famille et reviendrait sain et sauf en Terre sainte.

Le saint Or Ha’haïm explique d’une manière toute particulière ce passage à partir du Zohar Hakadoch (H.1/ 147.) : « Ya’akov sorti de Béer Cheva » c’est l’allusion au fait que l’âme de Ya’akov sort des mondes supérieurs. Ya’akov, le nom de cette âme, est à rapprocher du mot « Talon/Ekev ». Cela nous apprend que le mauvais penchant est perpétuellement accroché à l’homme, comme le talon au reste du corps. Et lorsque le verset dit qu’il part de Béer Cheva, c’est sous-entendu l’endroit d’où sortent les âmes qui s’appelle dans le Zohar le puits (Béer) de la source. « Chéva' » c’est l’allusion à la promesse (chevoua’) que l’on fait jurer l’âme juste avant de descendre sur terre afin qu’elle ne transgresse pas les lois de la Tora. « Il s’est rendu à Haran... » c’est une autre métaphore qui indique que le Yetser entre dans l’homme depuis sa naissance et sera présent jusqu’à son dernier jour.

« Il est arrivé à l’endroit » : les Sages apprennent qu’il s’agit de la prière des hommes vers le Makom/l’endroit du monde, c’est D’, afin qu’Il ne l’abandonne pas grâce à sa prière.

« Il s’installera car tombera le soleil. » Tous les jours de la vie jusqu’à sa fin qui est symbolisée par le coucher du soleil, un homme devra lutter contre son mauvais penchant (Yétser).

« Ya’akov a pris les pierres » c’est le fait qu’un homme luttera contre son mauvais penchant grâce à l’étude de la Tora. Les pierres en effet, sont une allégorie aux paroles de Tora car elles sont la base et la construction de ce monde (comme les pierres). Et lorsqu’il est écrit que les anges montaient et descendaient ce sont les bonnes actions de l’homme qui montent vers le ciel et éclairent l’âme de l’homme. Et après qu’elles montent, en contrepartie d’autres redescendent entraînant une grande bénédiction et abondance sur terre. Fin de l’extrait du Ha’haïm.

D’après ce commentaire, on apprendra que ce n’est pas seulement notre Patriarche qui s’est rendu à Haran. Il s’agit en fait de toutes les âmes dans le futur, qui devront entamer un parcours du combattant depuis le premier jour de leurs naissances dans notre bas-monde. Et de la même manière que Ya’akov a dû se protéger (sa tête) en plaçant autour de lui des pierres (contre les bêtes sauvages du désert). On devra pareillement placer des pierres autour de soi. Ce sont les cours de Tora afin de mieux pratiquer les Mitsvoth. Et ainsi perdura le flambeau de la pratique juive dans notre génération et on transmettra ce digne étendard à nos enfants jusqu’à la venue du Machia’h.

Pourquoi le Tsadik pleure ?

Comme cette semaine j’ai parlé « de placer des pierres autour de sa tête? », je vous rapporterai une courte anecdote sur le saint ‘Hafets ‘Haïm. Il a vécu il y a près d’un siècle (décédé en 1933) en Lituanie dans la ville de Radin. Ce grand Tsadik et Talmid ‘Hakham avait fondé une Yechiva et avait placé un Roch Yechiva, le rav Naftali Trop zatsal à sa tête tandis que le rav s’occupait de parcourir les contrées afin de financer l’institution. Une fois, des élèves de la Yechiva ont voulu savoir comment le rav faisait pour apprendre le Moussar, la morale juive. Comme il était, déjà à cette époque, très âgé, il étudiait alors dans sa petite maison. Les élèves s’y rendirent et demandèrent à la rabbanith de s’approcher du rav. Il était dans la pièce à l’étage. Les élèves montèrent et restèrent derrière la porte. Ils pouvaient entendre le vénérable rav qui se parlait à haute voix, car il n’y avait personne d’autre dans sa petite pièce. Il disait : « Israël Meir Kagan… Israël Meir Kagan (c’est son nom) dis-moi, qu’est-ce que tu as fait hier entre 15h50 et 16 heures ? » Le rav faisait alors un monologue et se représentait d’une manière on ne peut plus claire la manière dont le tribunal céleste le jugerait dans le monde futur. Le rav ne répondit pas, puis sa voix se fit beaucoup plus forte : « Voleur que tu es ! Qu’est-ce que tu as fait durant ces 10 minutes ? Pourquoi tu les as gaspillées inutilement ? Tu sais bien que ce temps ne t’appartient pas et qu’il ne reviendra plus ! Comment as-tu pu gaspiller une chose si précieuse au monde ? Grâce à ces 10 minutes tu pouvais acquérir la vie éternelle, les délices du monde à venir. Or, à la place tu as tronqué ces délices par des plaisirs passagers. Tu sais bien que ce monde est très temporaire. La Michna (Traité des Pères) le dit : « Rien n’accompagnera l’homme le jour de sa mort ni l’argent, ni l’or ni les pierres précieuses, seulement la Tora et les bonnes actions ». Donc pourquoi voudrais-tu avoir une si grande déception dans le monde à venir, pour avoir perdu du temps inutilement ? » Lorsque le rav disait ces paroles il criait et on entendait au de-là de la fine porte qu’il éclatait en sanglots. Les élèves qui écoutaient ces pleurs furent secoués d’entendre ce si grand Tsadik pleurer pour ces 10 petites minutes perdues. Les élèves étaient bouleversés et prirent sur eux de se renforcer et de ne pas perdre leur temps pour un rien. Fin de l’histoire véridique.

Cette anecdote véritable nous fera réfléchir sur un bien qui n’a pas de prix et pourtant qui est gratuit : le temps. Car avec un peu de sagesse, on pourra faire de tous ces moments « perdus » un puits de sagesse et de bonnes actions. Petit exemple, ces derniers temps nous avons remonté la montre d’une heure. Donc la nuit, en Erets, tombe vers les 17h30. Chaque vendredi soir, on revient de la synagogue vers 16h15. On pourra finir son repas du soir aux alentours de 20h30. Pourquoi ne pas profiter de ces longues nuits d’hiver afin de faire une étude dans le texte de notre sainte Tora ? Et cette fois pas sur « YouTube » ni sur l’excellent feuillet « autour de la magnifique table du Shabbat » mais « in live » en ouvrant des livres et des Guemaroth. Peut-être est-ce l’occasion de se rendre au Beth Hamidrash (avec en premier lieu, l’assentissent de son épouse, bien sûr) pour étudier avec ses enfants ou une ‘Havrouta, si on a la chance, on demandera à un Avrekh si gracieusement il accepterait de fixer son étude avec lui, et d’étudier la paracha, ou du Michna Beroura (lois du Chabbath, rédigé par le rav Israël Méïr Kagan cité plus haut) ou un cours de Guemara, Pourquoi pas ? Qu’en dites-vous mes chers lecteurs ?

Coin Halakha : on versera un revi’it (15cl) d’eau sur les mains. Il faudra faire en sorte que l’eau se répande sur toute la main jusqu’au poignet. Il existe un avis plus flexible qui fixe que l’on peut verser l’eau jusqu’au niveau où les phalanges rejoignent la paume de la main (161.4).

On fera le nécessaire pour qu’il n’y ait aucune matière qui fasse obstacle, en langue sainte : ‘hatsitsa, entre l’eau versée et notre main. On fera donc attention qu’il n’y ait pas sur nos mains ni de la pâte à pain, ni un pansement ou une saleté ou même de la cire et même des bijoux.

Si la majorité de la surface de nos mains est recouverte, le Nétilat Yadaïm ne sera pas valable. Si, c’est une minorité de la surface tout dépendra si on est pointilleux ou pas. Dans le cas où l’on ne fait pas cas de cette ‘hatsitsa, alors notre ablution sera valable. Sinon, dans le cas où on ne supporte pas d’avoir une quelconque matière étrangère, même si cela ne recouvre qu’une surface minime, cela fera un obstacle et notre Netilath Yadaïm ne sera pas valable.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut   

David Gold

Je vous propose de belles Mezouzoth (15 cm) écriture Beth Yossef

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Une grande bénédiction à mon ami le rav Mordechaï Bismuth Chlita et son épouse, l’auteur du magnifique bulletin « La Daf Du Chabat », à l’occasion de la Bar Mitsva de son fils Hillel Nissim Néro Yaïr. Qu’il mérite de grandir dans la Tora et la crainte du Ciel et d’éclairer le Clall Israël de sa Tora avec toute la famille.

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