« Comme des Muselmann de la Shoah » : les réseaux sociaux s’enflamment face à l’apparence émaciée des otages
Des centaines de publications sur les réseaux sociaux établissent des comparaisons entre les otages libérés et les survivants de la Shoah qui ont enduré une famine extrême et ont été appelés Muselmann.
La libération des otages israéliens Or Levy, Ohad Ben Ami et Eli Sharabi, samedi matin, a déclenché une tempête de réactions sur Internet. De nombreux internautes établissent des comparaisons effrayantes entre la fragilité des otages et le terme Muselmann, utilisé pendant la Shoah pour décrire les prisonniers juifs des camps d’extermination nazis, affamés jusqu’à l’extrême limite de la mort.
Beaucoup sur les réseaux sociaux affirment que ces images ramènent l’histoire à la surface, évoquant l’apparence obsédante des déportés Muselmann.
La référence historique : qui étaient les Muselmann ?
Pendant la Shoah, le terme Muselmann (musulman) était utilisé dans les camps de concentration pour décrire les prisonniers souffrant de malnutrition extrême et d’épuisement physique et mental total. Les origines du terme sont incertaines, mais certains pensent qu’il provient de la posture voûtée des victimes, qui ressemblait à une position de prière musulmane.
Les prisonniers de Muselmann perdirent la volonté de survivre : leur corps était trop faible pour lutter plus longtemps. Ils se déplaçaient lentement, manifestaient peu d’émotions et ne réagissaient souvent pas à leur environnement. D’autres détenus les considéraient comme irrécupérables et, dans de nombreux cas, ils étaient envoyés directement dans les chambres à gaz.
La ressemblance entre le Muselmann de la Shoah et les otages libérés aujourd’hui est indéniable. Les photos les montrent dans un état d’émaciation extrême, le visage creusé, les clavicules exposées, une faiblesse extrême et un langage corporel qui traduit un épuisement total. Une telle inanition prolongée a considérablement réduit leur IMC, ce qui les expose à de graves risques pour leur santé à court et à long terme et nécessite une intervention médicale immédiate.
« L’histoire se répète »
Depuis ce matin, les réseaux sociaux sont inondés de messages soulignant les similitudes choquantes entre la condition des otages et celle des victimes de la Shoah. Nombreux sont ceux qui se demandent comment le monde peut à nouveau être témoin de telles horreurs et ne pas prendre des mesures immédiates pour obtenir la libération des captifs restants.
Le débat politique en Israël s’intensifie également. Les manifestants demandent au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui s’opposent à de nouveaux accords de prise d’otages et préfèrent poursuivre la guerre, d’agir immédiatement pour rapatrier les derniers prisonniers. Les critiques avertissent que si aucune mesure urgente n’est prise, l’opinion publique tiendra les dirigeants israéliens pour responsables, tout comme les dirigeants précédents ont été jugés pour leur inaction face aux crimes contre l’humanité.
Le prix physique de la famine
Les effets d’une famine sévère sont visibles chez les otages qui reviennent :
1. Pommettes prononcées
Dans des conditions normales, les joues sont recouvertes de graisse et de muscles. Une inanition prolongée épuise ces réserves, ce qui entraîne des traits du visage creusés et marqués.
2. Peau du visage et yeux enfoncés
Lorsque le corps perd de la graisse sous-cutanée, la peau perd son élasticité et son soutien, ce qui donne au visage un aspect creux et déshydraté. La peau délicate du contour des yeux s’enfonce dans des creux profonds, créant une apparence fatiguée et maladive.
3. Pomme d’Adam saillante
La malnutrition sévère entraîne une diminution de la masse musculaire autour du cou, ce qui rend la pomme d’Adam très proéminente. Le cou aminci et affaibli expose parfois les os sous-jacents.
4. Clavicules proéminentes
Chez les individus en bonne santé, la clavicule est recouverte de graisse et de muscles. La famine érode ces couches, ce qui donne aux clavicules un aspect anormalement pointu et saillant.
5. Atrophie musculaire généralisée
Un manque prolongé de protéines et de calories force le corps à décomposer sa propre masse musculaire pour obtenir de l’énergie. Cela entraîne une diminution importante des muscles des bras, des jambes, du visage et de la poitrine, donnant une apparence émaciée et squelettique.
Au-delà des apparences : les dangers cachés de la famine
La famine ne se limite pas à altérer l’apparence physique : elle entraîne de graves complications médicales. Le système immunitaire s’affaiblit, la température corporelle chute et les personnes atteintes souffrent d’une fatigue extrême et d’une dépression profonde. Dans les cas les plus graves, les dommages peuvent être irréversibles et entraîner des dommages à long terme au cœur, aux os et au système nerveux.
L’atrophie musculaire affecte également la fonction cardiaque, fragilisant le cœur et réduisant sa capacité à pomper le sang. Les muscles respiratoires situés entre les côtes se détériorent, entraînant des difficultés respiratoires. De plus, les muscles digestifs rétrécissent, rendant le processus de réintroduction des aliments extrêmement délicat.
Une course contre la montre : la réponse médicale
Les hôpitaux israéliens sont en état d’alerte maximale, déployant des équipes de nutritionnistes, de spécialistes des traumatismes et de psychologues pour fournir des soins médicaux complets aux otages libérés.
Le Dr Ronen Goldberg, médecin en chef au Sheba Medical Center, a décrit leur état comme « extrêmement préoccupant ». Il a noté qu’une inanition prolongée provoque une défaillance multisystémique, nécessitant un processus de réalimentation soigneusement surveillé pour éviter des complications potentiellement mortelles.
Syndrome de réalimentation : un risque silencieux mais mortel
L’un des risques médicaux les plus dangereux pour les otages libérés est le syndrome de réalimentation, une maladie potentiellement mortelle qui survient lorsque le corps, après une période prolongée de jeûne, est soudainement réintroduit dans un cycle nutritionnel. L’ingestion soudaine de nutriments peut provoquer des déséquilibres électrolytiques, une défaillance d’organes et un arrêt cardiaque.
Pour éviter cela, les médecins utilisent un plan de réadaptation nutritionnelle lent et hautement contrôlé, comprenant : de petits repas progressifs riches en vitamines et minéraux, une thérapie électrolytique pour stabiliser les niveaux de potassium, de magnésium et de phosphate, une surveillance cardiaque pour prévenir les complications cardiaques et un soutien psychologique pour traiter les troubles alimentaires induits par un traumatisme.
« Beaucoup de ces personnes auront besoin de plusieurs mois de soins médicaux pour retrouver leur force, tant physique que mentale », a déclaré le Dr Goldberg. « Il s’agit d’un processus de guérison qui ne peut être précipité. »
Le temps presse pour les otages toujours en captivité
Alors que les équipes médicales israéliennes se concentrent sur la réadaptation des otages libérés, le sort de ceux qui sont toujours captifs du Hamas reste inconnu. Les services de renseignements israéliens estiment qu’au-delà des 76 annoncés par le Hamas, plus de 100 otages sont toujours à Gaza, leur état s’aggravant de jour en jour.
« Les faits sont clairs : ces otages sont soumis à des conditions qui rappellent les pires atrocités de l’histoire de l’humanité », a déclaré un haut responsable des services de renseignements israéliens. « Nous ne savons pas combien de temps encore ils pourront survivre. »
Les appels à une action militaire pour contraindre le Hamas à libérer les otages restants se multiplient. Certains estiment que les négociations prolongées donnent plus de poids au Hamas, tandis que d’autres craignent qu’une intervention militaire ne mette les otages en plus grand danger.
Un moment de réflexion
La libération d’Or Levy, Ohad Ben Ami et Eli Sharabi a secoué Israël et le monde. Leurs corps fragiles racontent une histoire de souffrance, de cruauté et d’inhumanité, rappelant les chapitres les plus sombres de l’histoire juive.
Pour Israël, il ne s’agit pas seulement d’une crise humanitaire, mais d’une urgence morale et nationale. La question demeure : combien de temps le monde attendra-t-il avant de s’assurer qu’aucun autre otage ne subira ce sort ?
Rudolf Höss, chef du camp nazi d’Auschwitz a payé pour ses crimes. Il doit en aller de même pour chaque membre du Hamas et leurs supporters à Gaza et ailleurs.