L’Union européenne : « Cette législation va à l’encontre du droit international et aggrave la crise humanitaire » • Le chef de l’UNRWA : « Elle approfondira la souffrance des Palestiniens » • Les États-Unis expriment leur « profonde inquiétude » face à des lois qui limiteront l’activité de l’organisation à Jérusalem et Gaza
Le ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, a vivement condamné cette décision, avertissant des conséquences de ces lois : « Cette législation contredit fondamentalement le droit international et le principe humanitaire de base ». Selon lui, ces nouvelles lois « rendront de facto impossible l’activité de l’UNRWA à Gaza » et auront un impact sérieux sur l’accès aux services de santé, d’éducation et de bien-être.
Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a déclaré ce soir que le vote à la Knesset contre l’organisation est « sans précédent » et représente un « précédent dangereux ». Il a affirmé que cette décision enfreint les conventions de l’ONU et viole les engagements d’Israël en vertu du droit international.
Le haut responsable de l’agence a ajouté que cette législation est « la dernière étape d’une campagne visant à nuire à la réputation de l’UNRWA et à délégitimer son rôle dans l’aide humanitaire aux réfugiés palestiniens ». Selon lui, « ces initiatives législatives ne feront qu’aggraver la souffrance des Palestiniens – particulièrement dans la bande de Gaza – où les habitants vivent dans des conditions infernales depuis plus d’un an. L’accès à l’éducation sera refusé à plus de 650 000 jeunes, mettant en danger toute une génération. » Il a également affirmé que « ces lois constituent une punition collective, et la suppression des services de l’UNRWA ne modifiera pas le statut des réfugiés palestiniens. »
À Washington également, des préoccupations ont été exprimées. Des représentants du gouvernement américain ont indiqué que les États-Unis sont « profondément inquiets » de la nouvelle législation contre l’UNRWA.
Les lois approuvées, à l’initiative des députés Boaz Bismuth, Sharren Haskel, Yulia Malinovsky, Dan Illouz et Ron Katz, devraient entrer en vigueur dans 90 jours. La première loi interdira les activités de l’UNRWA dans le camp de réfugiés de Shuafat et Jérusalem-Est, tandis que la seconde interdira tout contact entre les fonctionnaires israéliens et les membres de l’organisation, ce qui pourrait empêcher le personnel de l’UNRWA d’opérer à Gaza.
Borrell a souligné que « l’UNRWA est le seul fournisseur de services essentiels et joue un rôle crucial dans l’aide humanitaire d’urgence pour des millions de réfugiés palestiniens ». Il a appelé Israël à « réexaminer la législation pour éviter des interruptions dans les services vitaux fournis par l’UNRWA et garantir un accès humanitaire continu sans entrave. »
Notre photo : le bâtiment de l’UNRWA à Gaza, bombardé après y avoir détecté la présence de terroristes. Photo : Reuters
L’Union européenne a réaffirmé son engagement envers le soutien à l’UNRWA et sa mission, en veillant à respecter les principes de neutralité et de responsabilité. Il convient de noter que l’UNRWA est active dans la région depuis sa création en 1948, mandatée par l’Assemblée générale de l’ONU.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré : « Les lois approuvées aujourd’hui à la Knesset pour restreindre l’UNRWA sont une grave erreur. »
Le Hamas a également condamné la décision de la Knesset : « Nous rejetons et condamnons fermement le vote de cette loi interdisant l’UNRWA dans les territoires palestiniens occupés. Nous considérons cela comme faisant partie de la guerre sioniste et de l’agression contre notre peuple, visant à effacer notre cause nationale et le droit des réfugiés palestiniens au retour dans leurs foyers, d’où ils ont été expulsés par des groupes sionistes. La communauté internationale et l’ONU doivent adopter des positions fermes contre l’entité sioniste, qui défie la volonté internationale et les institutions de l’ONU, et soutenir l’UNRWA afin de garantir la poursuite de son action en faveur de notre peuple, en particulier face au génocide sioniste actuel dans la bande de Gaza. »