Ce mercredi, la CIA a mis en ligne 470.000 fichiers saisis en mai 2011 lors de l’opération qui avait permis d’abattre Oussama Ben Laden au Pakistan.
La CIA a rendu publiques mercredi d’importantes archives d’Oussama Ben Laden, saisies lors du raid américain de 2011 au cours duquel le chef d’Al-Qaïda a été tué au Pakistan et susceptibles d’apporter de nouveaux éclairages sur le réseau extrémiste.
Parmi la masse de documents figurent des images de journaux intimes manuscrits du fondateur du réseau jihadiste responsable des attentats du 11 septembre 2011 aux Etats-Unis. Mais aussi une vidéo du mariage de son fils Hamza, souvent considéré comme le « prince héritier du jihad », dont on découvre les premières images à l’âge adulte. Cette publication « donne l’opportunité aux Américains d’en savoir plus sur les projets et le fonctionnement de cette organisation terroriste », a déclaré le directeur de l’agence de renseignement américaine Mike Pompeo.
Une relation Iran-Al-Qaïda sujette à caution
La CIA a mis en ligne 470.000 fichiers supplémentaires saisis en mai 2011 quand l’armée américaine a fait irruption dans un complexe d’Abbottabad, ville de garnison pakistanaise, et abattu Ben Laden, qui avait échappé dix ans plus tôt à l’intervention des Etats-Unis en Afghanistan. Selon des chercheurs du think tank américain Foundation for Defense of Democraties (FDD), Thomas Joscelyn et Bill Roggio, qui ont eu accès aux documents avant qu’ils soient déclassifiés, ces derniers fournissent notamment des informations sur les relations troubles entre Al-Qaïda, un réseau islamiste sunnite, et l’Iran chiite.
Des documents déjà dévoilés, dont des lettres révélées en mai 2015, montrent que Ben Laden destinait Hamza à lui succéder à la tête du jihad mondial anti-occidental. Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 27 ou 28 ans, se trouverait actuellement en Iran.
Et l’un des textes tout juste déclassifiés est une étude de 19 pages sur les liens entre Al-Qaïda et l’Iran, rédigée par un lieutenant de Ben Laden, rapportent dans un article les chercheurs du FDD. Elle montre que Téhéran a proposé entraînement, argent et armes à des « frères saoudiens » d’Al-Qaïda, à condition qu’ils attaquent les intérêts américains dans le Golfe, ajoutent-ils. La vraie nature de cette relation reste controversée pour les experts.