Le Sénat américain a entériné la nomination de Christopher Wray comme nouveau directeur du FBI, ce mardi. Le nouveau grand patron de la police fédérale américaine devra clore un feuilleton ouvert en mai dernier par le limogeage de James Comey, alors patron du « Bureau », par Donald Trump.
Christopher Wray va donc prendre en main les destinées du FBI. Il s’installe à la direction d’une institution américaine embourbée depuis trois mois dans la polémique depuis que Donald Trump a limogé le précédent directeur en titre, James Comey, en mai dernier. C’est le président des Etats-Unis qui a proposé son nom le 7 juin, et le Sénat a approuvé ce choix ce mardi à 92 votes contre cinq.
Une audition convaincante
Pourtant, lors de l’audition de confirmation que lui ont fait passer les sénateurs, comme c’est la règle aux Etats-Unis pour l’intronisation des pontes de l’administration, Christopher Wray était attendu au tournant, souligne The Atlantic.
Alors qu’une part de la classe politique s’alarme à l’idée que Donald Trump veuille s’immiscer dans les affaires du « Bureau », Christopher Wray a pris grand soin de souligner son attachement à l’indépendance du FBI durant ces rendez-vous. « Si j’ai l’honneur de diriger cette agence, je ne permettrai jamais que les travaux du FBI soient conduits par autre chose que les faits, la loi, et la recherche impartiale de la justice. Point barre. (…) Ma loyauté va à la Constitution et au règne de la loi », a-t-il notamment proclamé, évitant ainsi de mentionner le président des Etats-Unis.
Visiblement, sa profession de foi a fait son petit effet : Christopher Wray a reçu le soutien public de plusieurs sénateurs démocrates, chose rare pour un candidat à une haute fonction présenté par Donald Trump.
Un parcours prestigieux
Le 7 juin dernier, au moment d’annoncer son choix pour donner un nouveau visage au FBI, Donald Trump avait rendu hommage au « CV impeccable » de Christopher Wray. Sa trajectoire, que retrace ici RFI, l’a amené à occuper de nombreux postes prestigieux. Christopher Wray est un homme de 50 ans, issu d’une famille de juristes. Lui-même est diplômé de la grande université de Yale, spécialisé en droit pénal. Il a exercé la fonction de procureur fédéral à Atlanta, et a piloté la division criminelle du département de la Justice entre 2003 et 2005. Jusqu’à sa nomination, il travaillait dans un cabinet d’avocats prestigieux, King and Spading, dont l’un des clients est le groupe Trump.
Cette intronisation de Christopher Wray à sa tête sonne l’heure du soulagement pour le FBI, selon le New York Times qui relève que l’institution craignait de pâtir des mauvaises relations entre James Comey, quand il était son directeur, et le président Trump, ainsi que de la controverse qui avait suivi l’éviction du premier.
Christopher Wray va devoir traiter un premier dilemme. Il doit se charger de décider du sort d’Andrew McCabe au sein du FBI, qui assurait l’intérim depuis la fin précoce du bail de James Comey. Garder auprès de lui ce proche de James Comey, c’est prendre le risque de déplaire d’entrée à Donald Trump; acter son départ, c’est prendre le risque de laisser penser qu’il veut lui plaire.