C’est quoi la vraie bataille ?

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Autour de la table de Chabbath, n° 454 Ki-Tétsé

Ces paroles de Tora seront lues et étudiées pour Le-‘ilouï Nichmat Renée Malka bat Victoria Haïa tihié nichmata tsroura bitsror ha’Haim (Famille Hassoun/Ben David).

Pour Behor ben Gamila Famille Chéhowah

 La paracha commence par les lois de la guerre concernant la conquête d’Erets Israël : « Lorsque tu partiras en guerre et que tu fais des captifs etc…». Cependant, le Or Ha’Haïm donne un tout autre éclairage sur le verset puisqu’il explique qu’il s’agit de la guerre contre son Yétser Hara’/le mauvais penchant. On le sait, la Tora n’est pas comme toutes les autres « philosophies » qui circulent dans le vaste monde où le message général est : « Respire bien, soit en paix avec toi-même, fait le bien (comme tu l’entends), soit en harmonie avec toute la création et débrouille toi TOUT SEUL ! »

Ce message peut paraître attractif pour les âmes perdues qui sont avides de spiritualité. Cependant le fond est bien fade puisqu’il ne donne aucune règle (de conduite) ni de réponses satisfaisantes pour un esprit cartésien et rigoureux. De plus sur le terrain de la vie et de ses fameuses dunes et montagnes, la réclusion dans un monastère au fin fond du Tibet n’est généralement pas la solution adéquate pour résoudre ses problèmes familiaux et de couple, n’est-ce pas ?

De plus, si par la grande Grâce divine, notre « épris de spiritualité d’Extrême-Orient » trouve une autre âme égarée et qu’ils passent sous la Houppa (car comme vous ne le savez peut-être pas, dans ces endroits reculés il y a près d’un tiers des étrangers qui sont d’origine juive) lorsque naîtront des enfants, et que leur petit Mathieu demandera : « Papa, pourquoi je suis venu sur terre? Ou encore, Papa à quoi sert de grandir si, finalement, on va se retrouver allongé auprès de grand-père au cimetière ? » Ce sont de très bonnes questions auxquelles le meilleur des philosophes et gourou n’a pas de réponses. De plus, comment éduquer toute une génération si le message proposé est : « Fais ce que bon te semble (à condition de ne pas faire de mal à ton prochain…) » ? Or, la Tora, lehavdil, offre de véritables réponses à ces interrogations (pour ceux qui en ont le courage, la porte du Beth Hamidrach est grande ouverte). Et, elle donne un cheminement à l’homme dans sa vie de tous les jours pour faire pénétrer la vraie SPIRITUALITE dans sa vie séculaire.

Les lois de la Tora établissent un contact, plus encore, un lien avec notre Créateur. A ce moment, l’âme qui est fatiguée par toutes les tentations du monde va trouver son apaisement et se retrouver auprès d’une source d’eau pure. Seulement, pour accéder à ce bien ultime, la proximité avec D’, l’homme doit le mériter. C’est pourquoi Hachem a placé pour l’homme dans ce monde toutes sortes de situations qui l’écartent de toute spiritualité. Plus encore, chaque individu est un amalgame de chair et de sang avec une âme divine. Or, le corps pousse l’homme vers le bas : plus de matérialité, de plaisirs, de fainéantise alors que l’âme aspire à se rapprocher de son Créateur. Cet antagonisme s’appelle dans le lexique des Sages : le Yétser Hatov (le bon côté de la personne, personnifié par son âme) et le Yétser Hara’ (le mauvais penchant). Donc lorsque la Tora dit : « Tu partiras en guerre », c’est une allusion au fait que l’homme doit combattre son Yétser hara’. Par exemple, le dimanche matin, au lieu de passer la matinée au lit, quoi de mieux que de se rendre à un des cours de Tora dans un des Beth Hamidrach de Paris ? Ou encore, version made in Israël : avant mon boulot je vais étudier au Beth Hamidrach (soit dit en passant votre serviteur se trouve tous les matins dans un formidable Collel à Raanana re’hov Palma’h 15 sous la direction du rav Acher Bra’ha et se propose d’étudier de 9h15 à 10h15 avec qui bon le souhaiterait… Avis aux amateurs…).

Lorsque l’âme est descendue sur terre, elle a été prévenue de la grande bataille à venir. Car pour vaincre le Yétser Hara’, il faut s’armer de beaucoup de courage. Le ‘Hovoth Halevavot rapporte qu’une fois un Tsadik a rencontré un soldat de retour du champ de bataille encore tout heureux de sa victoire. L’homme pieux lui dira, c’est encore trop tôt pour jouir de ta réussite car c’est uniquement la petite bataille que tu as gagné mais il reste la grande guerre devant toi. Le soldat interrogea l’homme en disant : « De quelle guerre s’agit-il ?» Le Tsadik répondit : « C’est la guerre contre ton Yétser Hara » ! »

Le Yétser Hara’ est l’ennemi juré de l’homme. Il est présent dans toutes ses actions et il ne veut pas entendre parler ni de Tora ni de Mitsvoth. De plus, il met en doute toutes les bonnes résolutions de l’homme en lui faisant douter de TOUT, même de sa foi qu’il a construit au cours de sa vie. Terrible, non ?!

Seulement, il faut savoir que si l’homme part au combat alors il est sûr de le vaincre (son Yétser) ! Comme le Psaume le dit : « Le mécréant (Yétser) scrute les pas du Tsadik et cherche à le faire trébucher, cependant Hachem ne l’abandonneras pas ». Et si, avec l’aide divine l’homme réussi à repousser son Yétser alors il aura repoussé un peu de ténèbres et fait place à de la vraie lumière. Une preuve encore qu’il existe cette sempiternelle bataille au sein de l’homme c’est lorsque la personne décide d’aller à un cours de Tora et se dit, (dans son for intérieur) : « David, tu dois aller au cours… Ou tu dois faire telle Mitsva ». Mais lorsque la personne décide de manger de la glace ou de manger au restaurant, elle ira d’un pas léger. Elle n’aura pas besoin de dire : « David, va acheter cette glace, ou, « David, tu dois connaître ce restaurant ». C’est-à-dire que le Yétser Hatov parle à la personne suivante, à la 2ème personne, Tu, tandis que le Yetser hara’ parle à la PREMIERE PERSONNE.

C’est une belle preuve que le Yétser Hara’ siège dans le cœur de l’homme tandis que le Yétser Hatov est extérieur aux décisions de l’homme

Le Sippour,

Ou ne pas attendre soixante-dix…

Cette semaine notre histoire véridique rapportée par le Tsadik Harav rabbi Elimeleh Bidermann chlita est assez saisissante, je dois vous prévenir.

Il nous montrera avec force, qu’un homme doit poser des gardes fous dans sa vie afin de ne pas tomber dans de profondes crevasses…

Il s’agit d’un rav d’une ville en Arizona (USA), le rav Araham Aboulafiah chlita qui avait été appelé un vendredi à se rendre au Canada pour régler un guett (divorce). Rabbi Avraham prit donc l’avion pour aller au plus vite. Il prit place dans le jet, seulement juste à ses côtés, se tenait un immense gaillard afro-américain qui remplissait facilement sa place et entamait allégrement le siège à son coté. Le rav Avraham essayait de son mieux de se caler à gauche pour ne pas être dans la promiscuité. Et par sympathie le rav adressa un cordial  »Good Morning » à son voisin de vol et s’enquit de son prénom. Ce dernier n’était pas bavard et dit d’un ton assez tranchant : « Chakh' ». Le rav Avraham était assez interloqué par ce prénom qui n’est pas courant en Arizona. Cependant, comme son voisin n’était pas bavard, le rav préféra ouvrir son ‘Houmach sur la paracha de la semaine « ‘Houkat » (comme quoi il existe encore des hommes qui ne passent pas leur temps sur leur IPhone à regarder des films à deux sous pour ne pas dire autre chose, ou des jeux à trois sous…). L’avion prit son envol et puisque c’était la semaine de la paracha ‘Houkat (il y a tout juste deux mois) le rav Aboulafia commença l’étude de la section. Cependant il remarqua que son voisin dandinait à droite et à gauche toujours en pointant son regard sur la paracha. Chakh demanda au rav « qu’est-ce qui est marqué au début de la page (il ne savait pas lire en langue sainte) ? » Le rav répondit « Zoth ‘Houkat Hatora… ». Le géant découvrit alors sa manche de chemise et dévoila un tatouage marqué en noir (sur fond…) avec une écriture hébraïque : « Zoth Houkat Hatora ». Cette fois c’est le rav qui sursauta de voir l’inscription sur l’avant-bras de son voisin. Rav Avraham voulu en savoir un peu plus sur la signification de ce tatouage. Le géant dit : « C’est mon père qui l’a fait tatouer alors que j’étais petit (il y a une quarantaine d’années). Mon père m’a toujours dit que c’est un talisman chez les indiens d’Inde (ou peut-être ceux des tipis d’Amérique…) et que c’est une protection contre toutes les choses malfaisantes. » Le rav ne savait pas s’il devait rire ou pleurer. Mais une chose était sûre : dès son arrivée au Canada il prendra contact avec son père resté en Arizona. Le fils accepta de donner ses coordonnées et voilà que dès Motsaé Chabbat le rav appela le père de Chakh. Au bout du fil il entendra la voix d’un homme qui semblait bien âgé. Le rav déclina son identité et demanda la signification du tatouage de son fils. Le père était semble-t-il ému et commença par se défendre qu’il n’est pas du tout au courant de telles inscriptions sur son fils. Puis après quelques temps, la voix du père se transforma et il commença à pleurer à chaudes larmes au bout du fil. Le père tiendra ces propos : « Je suis juif ! Il y a bien longtemps de cela, j’étais Talmid/élève dans une Yechiva à Bené Brak puis au Collel. J’étais alors marié et père de tout jeunes enfants. Seulement le souci de la parnassa ne me laissait pas de repos, et j’ai dû quitter les bancs de l’étude pour ramener un salaire à la maison. Seulement à l’époque, cela remonte à 50 ans, je demandais à mon Roch Yechiva, le Gaon rav Cha’h zatsal, si je pouvais consacrer mes après-midis au travail tandis que les matins seraient consacrés à mon étude. Le rav examina en profondeur ma situation et conclut que je pouvais aller travailler (le salaire d’un Avrekh était loin d’être suffisant). J’ai commencé un travail dans une boulangerie l’après-midi et aussi en soirée. Seulement avec le temps je restais seul avec une employée afro/non juive à faire le dur travail d’enfournement. Je savais que ce n’était pas si clair (au point de vue de la Halakha) si je pouvais rester tardivement (seul) avec cette aide. Je suis retourné voir mon rav (le rav Cha’h) pour prendre son conseil. Le rav prendra un gros livre de sa bibliothèque (Choul’han ‘Aroukh) et me dit qu’il était interdit de s’isoler avec cette femme. Je lui répondis qu’elle était non-juive… Il me dit : « Zoth Houkat Hatora » c’est le décret de la Tora. La loi ne change pas, même si tu n’as aucune attirance ni de doutes qu’en à tes bonnes intentions : tu dois changer de travail ». Moi, tout jeune que j’étais, avec mon problème de parnassa, je n’acceptais pas de telles conclusions. J’étais sûr de moi, et je continuais mon traintrain de vie. J’étais souvent seul avec elle et on se soutenait mutuellement dans les difficiles tâches… Or, arriva ce qui devait arriver… La suite ne sera pas bien glorieuse puisque mon couple vacilla et j’ai dû, au final, donner le guet à ma femme. Le Yétser continua de plus belle puisque cette employée repartie vers ses parents qui habitaient le centre des USA et que je la suivais vers un chemin sans retour. Je fis connaissance alors avec mes futurs beaux-parents (ndlr : charmants d’ailleurs…) et je me mariais avec elle (sans ‘Houppa ni Kidouchin) Hachem yichmor ! Mon premier-né je l’ai appelé Chakh au nom de mon maître rabbi Eliezer Mena’hem Mann Chakh zatsal. Et lorsqu’il était encore jeune je lui fis un tatouage ou j’ai inscris dans sa chair les paroles de mon vénéré maître : « Voici les décrets de la Tora ». C’est-à-dire qu’avec les lois de la Tora on ne fait pas à sa guise… Toutes ces paroles saisissantes étaient dites alors qu’il était plein de sanglots. Il savait que sa vie avait pris une tournure impossible à remettre sur les rails…

Fin du témoignage véritable du rav Aboulafia d’il y a à peine deux mois.

A bien cogiter à l’approche des jours de jugements et surtout, ne pas attendre d’atteindre l’âge des séniors pour revenir de certaines impasses.

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

Tél : 00972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Une bénédiction à Ya’acov Hassoun et à son épouse (Raanana) dans ce qu’ils entreprennent et pour leur soutien à la parution de notre feuillet.

Un Zivoug Hagoun à Myriam Bat Cathy Sarah

Une bénédiction à mon gendre et à ma fille (famille Schwartser) à l’occasion de la naissance de leur fils, qu’ils aient le mérite de le voir grandir dans la Tora, les Mistvoth et les bonnes actions .

Une Réfoua Chléma à Myriam bath Rivka et Rivka bath Léah famille Hamon-Silberstein Malka parmi les malades du Clall Israël.

Une bénédiction à Dan Portuguais et à son épouse (Raanana) dans ce qu’ils entreprennent et une bonne éducation des enfants.

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