Ce bataillon mène des missions de sabotage jusqu’en Russie.
Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2022, des hélicoptères ukrainiens se sont enfoncés d’une trentaine de kilomètres à l’intérieur des frontières russes, et ont réussi à bombarder un dépôt de carburant de la ville de Belgorod.
Média spécialisé dans les conflits armés, The War Zone est parvenu à identifier le bataillon derrière cette dangereuse opération et à entrer en contact avec leur commandant, un militaire des forces spéciales surnommé «Shaman».
D’après le militaire, ce type de mission n’est pas nouveau pour l’armée ukrainienne, qui mène des opérations de sabotage depuis 2014, année de l’annexion par la Russie de la Crimée, une péninsule à majorité russophone du sud de l’Ukraine.
Après l’invasion de février 2022, les missions se sont intensifiées. L’unité, elle aussi surnommée «Shaman» d’après le nom de son commandant, est chargée de trouver des failles dans les lignes russes, où ses soldats peuvent s’infiltrer à pied ou par hélicoptère afin de mener des missions de sabotage.
Infiltration et sabotage
Shaman n’enregistre pas que des réussites. D’après The War Zone, elle était chargée de défendre l’aéroport Antonov à Hostomel, dans la région de Kiev. Aux premiers jours de la guerre, l’aéroport a fait partie des premières prises stratégiques de la Russie, avant d’être récupéré plus tard par les forces ukrainiennes. L’avion An-225, le plus gros avion cargo du monde, a été détruit pendant la bataille.
Si Shaman confirme à The War Zone que l’incendie de Belgorod a bien été causé par son unité, il n’a pas souhaité donner de précisions sur les différentes missions effectuées derrière les lignes ennemies. Il précise simplement qu’elles sont relativement classiques dans ce genre de conflit: «C’est une préparation ordinaire effectuée par toutes les unités de forces spéciales à travers le monde. Et les tactiques que nous utilisons sont les même tactiques.»
Étant donné la dangerosité de ces missions, le commandant de l’unité Shaman précise que tous ses membres sont volontaires, et que la motivation est un critère plus important que les compétences. L’interview de Shaman laisse même transparaitre une forme de quasi-fanatisme. En plus de son surnom à connotation ésotérique, le militaire explique à The War Zone que ses combattants «méritent d’aller au Valhalla s’ils tombent au combat» et décrit son combat comme celui «entre le bien et le mal».
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