Six mois après la descente au centre Zahra, l’existence de documents compromettants a été révélée.
Les faits
➣ Le 2 octobre 2018, 200 policiers sont mobilisés à Grande-Synthe pour procéder à des visites domiciliaires, un genre de perquisitions, dans le cadre d’une opération antiterroriste.
➣ Le centre Zahra est investi par les policiers dès 6 h du matin, tout comme les logements de plusieurs responsables du centre cultuel d’obédience chiite.
➣ De nombreux documents sont saisis pour être analysés par les services de renseignement.
➣ Six mois après cette opération d’envergure, la salle de prière du centre a été fermée et les associations qu’il héberge vont être dissoutes.
Cela faisait déjà de longs mois que le centre Zahra était dans le viseur des services de renseignement.
Pourtant particulièrement discrète, mais très implantée à Grande-Synthe, l’association Centre Zahra France et ses dirigeants n’ont jamais caché leurs positions antisionistes.
Encore aujourd’hui d’ailleurs, le drapeau israélien fait face à la grille d’entrée.
« Comme ça, quand on rentre ici, on piétine Israël », ironisait Yahia Gouasmi, dirigeant du centre, le 2 octobre 2018, alors que le centre venait d’être pris d’assaut par une centaine de policiers.
Mais cette attitude affichée et revendiquée, que ce soit sur les sites internet de l’association, sur les réseaux sociaux ou lors de prières collectives au centre sonne plutôt comme une provocation à la haine et à la discrimination pour l’État.
Une situation qui a conduit Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, à proposer, le 20 mars dernier, la dissolution des quatre associations liées au lieu de culte chiite : le Centre Zahra France, la Fédération chiite de France, le Parti antisioniste et France Marianne télé.
Documents antisémites et photos du salut hitlérien
Pour le ministère de l’Intérieur, « le centre Zahra légitime de façon régulière le djihad armé par les prêches dispensés au sein du lieu de culte ».
« Plusieurs symboles et documents antisémites, dont des photographies des membres du centre faisant le salut hitlérien. »
Lors de l’opération du 2 octobre, les policiers ont saisi de nombreux objets marquant un soutien au Hezbollah, classé sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne.
Mais les forces de l’ordre ont également découvert « plusieurs symboles et documents explicitement antisémites, dont des photographies des membres du centre Zahra faisant le salut hitlérien ou exprimant un soutien à des personnes condamnées pour des propos négationnistes », précise le décret.
Des armes avaient également été saisies lors de l’opération.
Des soupçons d’endoctrinement de la jeunesse
Autre crainte du ministère de l’Intérieur : que le centre ait une influence sur les jeunes qui le fréquentaient.
« Ces justifications du djihad armé, sans modération d’aucune sorte, s’accompagnent d’un endoctrinement de la jeunesse du centre Zahra dans la perspective de la guerre sainte et d’une apologie constante, notamment via internet, des actions d’organisations telles que le Hamas, le djihad islamique palestinien et la branche armée du Hezbollah », notait Christophe Castaner.
« D’autres photographies révèlent également la forte influence de la pensée antisémite relayée par le centre sur les enfants engagés dans le mouvement Jeunesse de Zahra ».
Autant d’éléments qui ont conduit le gouvernement, par le biais du décret, à prononcer la fin du centre de l’impasse Jean-Lebas de Grande-Synthe.
*Sollicités à plusieurs reprises, les responsables du centre Zahra n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Source www.nordlittoral.fr