La lecture de la paracha de Bil’am, celle qui porte le nom du roi Balak, nous a laissé avec un problème de fond : nous constatons que ce prophète émanant des Nations a eu droit à un niveau fantastique d’inspiration divine, lui permettant d’accéder à la prophétie à sa demande, quand il en a besoin ! Il est vrai que ce n’était que la nuit, dans la discrétion, avec une certaine distance, alors que Moché rabbénou y a droit le jour, directement, en face à face, mais malgré cela, le fait qu’un tel personnage ait droit à une telle faveur de la part de l’Eternel laisse songeur.
D’un autre côté, divers éléments quant à sa personnalité frappent également : sa fierté, son attachement aux valeurs – financières en particulier, son mauvais œil, entre autres défauts qui apparaissent au fur et à mesure que l’on découvre le personnage, ainsi que la Michna dans Avoth (Maxime de nos pères 5,19) : « Celui qui possède les trois caractéristiques suivantes compte parmi les disciples d’Abraham notre père et celui qui possède les trois caractéristiques opposées compte parmi les disciples de Bila’am l’impie. Les disciples d’Abraham notre père possèdent un œil désintéressé, un esprit humble et une âme modeste. Les disciples de Bila’am l’impie possèdent un œil envieux, un esprit hautain et une âme avide. »
Mais alors, va-t-on se demander, pourquoi l’Eternel S’est-Il abaissé à accorder une telle faveur à un tel homme, visiblement l’archétype du mal et des mauvaises conduites, cité à ce titre dans la Michna ?
Peut-être fallait-il donner pour une fois sa chance au monde, et accorder de manière exceptionnelle une telle possibilité à l’un d’entre eux (il y en a eu d’autres, c’est vrai, mais Bila’am était remarquable dans ses capacités). Mais il nous a semblé que la morale de cette histoire se place, pour nous, dans une autre direction : il ne faut pas se faire d’illusion, si une personne est douée d’une manière exceptionnelle, ayant des capacités d’esprit de très haut niveau et un quotient intellectuel supérieur, cela ne servira à rien si, en même temps, elle ne se forme pas sur le plan moral. C’est ce travail spécifique qui ouvre en fait les portes et permet de remplir sa vie comme le Maitre du monde l’entend, et, à défaut, toutes les dégradations sont possibles.
Comme le disent nos Sages (Chabbath 31) : « Quiconque a (des connaissances en) Tora, mais n’a pas la crainte du Ciel ressemble à un responsable auquel on aurait délivré les clefs (des portes) intérieures, mais pas celles extérieures – comment peut-il rentrer ? »
Nous n’avons cesse de vivre cela, d’une manière très aigüe, depuis quelques temps : des personnes préposées (de leur propre chef, c’est vrai, certainement pas de manière démocratique) aux lois du pays tombent très visiblement dans tous les défauts que l’on peut redouter, allant toujours, mais alors, à chaque coup, contre certaines parties du public (orthodoxe, par affinité idéologique avec les extrêmes libérales du peuple juif) et, surtout, contre l’actuel Premier ministre, et tout ce qu’il représente, sans se gêner, sans le moindre clignotement de l’œil !
Mendelblit vient d’ajouter à ce chapitre un élément assez fantastique : Netaniahou fait la demande d’être autorisé à recevoir une aide substantielle d’un riche de l’étranger pour parvenir à financer sa défense (ce genre d’avocats sait se faire bien payer), et se le voit refuser. Par qui ? Par le sieur Mendelblit, qui est le conseiller du gouvernement, mais aussi le procureur général, donc lui qui poursuit depuis des années Netaniahou, amenant la police et les tribunaux à investir d’énormes sommes dans les enquêtes et les poursuites, par monts et par vaux, dans le pays et à l’étranger, sans le moindre contrôle, bien entendu. Le chat qui poursuit la souris a également le pouvoir de l’empêcher de se défendre sur ce plan-là.
Quand les responsables du système juridique n’ont pas le moindre problème moral devant eux, le plus petit soupçon de crainte du Ciel et donc un manque de volonté d’arriver à des analyses objectives et honnêtes de la situation, alors ils n’ont pas de raison sérieuse de ne pas agir selon leur idéologie et leur volonté, et le tout va vers une catastrophe, vers une sorte de régime tyrannique absolutiste, se formant dans le cadre du système démocratique moderne.
Il est difficile de voir comment sortir de cette impasse, et il faut tirer le chapeau devant Netaniahou qui, pour intéressé qu’il est à défendre sa propre peau, a bien l’air de concevoir que l’enjeu est de loin plus large que sa propre personne : c’est l’ensemble du jeu politique local qui est remis en question, et qui semble bien dériver totalement. Un autre homme politique aurait depuis longtemps abdiqué.
De nouvelles élections ? Des réformes profondes dans le système juridique ? Remettre la cour suprême et tous ces gens à leur juste place, de traiter de problèmes juridiques proprement dit, mais pas des grandes questions politiques, et surtout de ne pas se présenter comme une instance qui peut se permettre d’annuler des lois du parlement et finalement d’être la haute instance en droit de tout changer dans le pays, selon ses propres critères et ses impressions du moment ? Ceci, quand d’un autre côté les média, mais alors tous, monteront sur les barricades et parleront bien entendu de révolution et d’enterrement de la vie démocratique !
Nous croyons que tant que le Machia’h ne viendra pas, nul n’est plus en mesure de mener réellement les réformes qui s’imposent.
C’est aussi dur que de ramener la crainte du Ciel en un amphithéâtre de personnes qui ne veulent que du pain et du cirque !
Que l’Eternel ait pitié de Son peuple, et effectivement nous mène à cette issue, la venue du Machia’h, rapidement et de nos jours !
amen
Oh combien d’accord ; cet Etat profond est insupportable .
Ce qui m’a frappé ce Chabbat , c’est la fin de Balak et début de Pinhas : la « maguéfa » , l’épidémie , le fléau …qui,faut bien l’avouer est en rapport avec la débauche sexuelle et l’idolâtrie . Or , plus que jamais , nous et le monde entier , sommes plongés dedans . Comme par hasard , le nombre de contaminés augmente de nouveau alors qu’on autorise les défilés gays la même semaine . Bizarre non ! De plus le monde entier nous tombe dessus pour l’histoire de » l’annexion » , Balak qui voulait nous maudire . Bizarre non !