Captivant : le correspondant militaire entre au sud du Liban – et revient avec 13 observations

Le correspondant militaire de Ynet et Yediot Aharonot, Yoav Zitun, a publié un état des lieux des combats contre le Hezbollah après une incursion au sud du Liban avec les soldats.

JDN

Les signes se multiplient quant à la possibilité d’élargir l’opération à une véritable manœuvre en profondeur dans le sud du Liban. Voici l’intégralité du post et des observations :

1. Les forces de Tsahal sont déjà sur la seconde ligne des villages, près d’un mois après le début de l’opération terrestre « limitée et ciblée » visant à éliminer la menace d’invasion de la force Radwan au nord d’Israël.
2. Les signes se multiplient quant à une possible expansion de l’opération en profondeur dans le sud du Liban, là où se concentrent l’essentiel des forces du Hezbollah – avec des milliers de militants et une grande partie de ses capacités de roquettes. C’est aussi de ces zones qu’il lance ses drones explosifs à partir de vallées dissimulées.
3. Cette option se base sur deux vecteurs : les négociations lentes pour une trêve ou un cessez-le-feu et la volonté du gouvernement de prolonger encore le conflit.
4. À cela s’ajoute une poussée naturelle de la part des commandants de bataillons et de brigades pour porter un coup plus fort au Hezbollah en prenant plus de villages chiites, preuve de leur efficacité au cours du premier mois de combats.
5. Selon les estimations du Commandement Nord, le Hezbollah dispose encore de deux tiers de ses missiles, roquettes et drones. Cela représente des dizaines de milliers de pièces, et des milliers de combattants, dont une grande partie fait partie de la force Radwan. Jusqu’à présent, environ 2 000 combattants ont été éliminés, y compris de nombreux commandants, ce qui a gravement affecté le Hezbollah.
6. Les soldats sur le terrain remportent des victoires quotidiennes, comme l’a déclaré un commandant dont les troupes ont récemment trouvé des armes israéliennes dans les bunkers du Hezbollah, notamment des mortiers et des mitrailleuses lourdes.
7. « L’objectif est de ramener les habitants dans le nord, mais aussi de veiller à leurs conditions de vie pour les mois et années à venir, et pas seulement les faire revenir pour le moment, » explique un commandant qui habite lui-même dans le nord.
8. Jusqu’à présent, dans chaque village, les forces ont en moyenne découvert entre 5 000 et 10 000 armes de différents types. Elles ont aussi mis au jour une base souterraine permettant l’attente de centaines de combattants pendant plusieurs mois avec 12 toilettes, des douches, et une cantine. Elle a été détruite hier, mais il en reste d’autres à trouver.
9. Chaque jour démontre à quel point la FINUL est inutile, voire nuisible : ce week-end, les forces ont trouvé des casques et des équipements personnels de la FINUL dans un dépôt d’armes du Hezbollah.
10. La discipline opérationnelle n’est pas parfaite : ils veillent à se déplacer principalement dans l’obscurité, mais des failles apparaissent, et des accidents de la route se produisent en territoire libanais. Après une période aussi intense, cela reste un défi pour les commandants.
11. L’incident difficile d’hier : environ 10 heures de combats dans un bâtiment du village, qui avait apparemment déjà été fouillé, mais trois combattants ennemis y ont accédé par un tunnel voisin. Un bulldozer D9 a fait s’effondrer une partie de la maison, et les grenades ainsi que les autres armes y ont déclenché un incendie, rendant le contrôle de la scène compliqué. Les officiers tués lors de cet incident sont un témoignage de leur courage, toujours en première ligne.
12. Malgré tout, il y a peu de confrontations au regard de l’ampleur des combats. Le Hezbollah a en quelque sorte abandonné ces villages de lancement en n’y laissant qu’entre 30 et 50 combattants dans chaque village, dans le meilleur des cas.

13. « Ce n’est pas ‘l’ennemi qui surgit et disparaît’ comme nous le pensions, mais un ennemi qui s’installe pour combattre », décrit un commandant de bataillon, « et c’est pourquoi nous sommes venus en force avec un important soutien de renseignement et des frappes disponibles dans toutes les dimensions. Nous ne pouvons pas trouver les dépôts et les bunkers du Hezbollah uniquement avec des frappes aériennes. Seules les forces terrestres peuvent fouiller, trouver et détruire cet énorme arsenal. Quiconque prétend le contraire est déconnecté de la réalité. »