La Haute Cour d’Israël annule la décision du grand rabbinat et permet à l’organisation Tsohar de certifier la cacherouth des produits importés
Une décision historique a été rendue par la Haute Cour d’Israël mercredi, annulant la décision du grand rabbinat qui empêchait l’organisation Tsohar de certifier la cacherouth des produits alimentaires importés en Israël depuis l’étranger. Cette décision remet en question le monopole du grand rabbinat sur la supervision de la cacherouth et ouvre la voie à une plus grande diversité et concurrence dans le domaine de la certification alimentaire.
Il y a environ deux ans, le comité des importations du grand rabbinat avait rejeté la demande initiale de Tsohar pour que sa certification puisse s’appliquer aux marchandises importées. Tsohar avait alors fait appel de cette décision devant la Haute Cour, qui a maintenant jugé en faveur de cet organisme fort critiqué.
Le grand rabbinat avait justifié son rejet initial en invoquant une prétendue « activité illégale » au sein du système de certification de cacherouth de Tsohar, ainsi que des « défaillances dans le fonctionnement du système de cacherouth ». Cependant, le tribunal a statué que le grand rabbinat devait mener une procédure complète et appropriée pour examiner l’éligibilité de la supervision casher de Tsohar.
La décision de la Haute Cour est un tournant majeur dans le paysage de la certification alimentaire en Israël. Elle remet en question le monopole du grand rabbinat sur la cacherouth et ouvre la possibilité d’une plus grande diversité dans les organismes de certification. Cela permettra aux consommateurs d’avoir plus de choix et d’élargir les options de produits alimentaires casher disponibles sur le marché. Il faut juste savoir combien il est possible de faire confiance à cet organisme…
L’avocat Assaf Benmelech, représentant de Tsohar, s’est exprimé après la décision de la Haute Cour, exprimant sa satisfaction et déclarant : « Nous sommes ravis de la décision du tribunal et nous sommes impatients de travailler ensemble pour l’amélioration de la certification de cacherouth israélienne. » Cette décision marque une victoire pour Tsohar et pour ceux qui soutiennent une plus grande ouverture et transparence dans le système de certification de cacherouth.
Le grand rabbinat a maintenant l’obligation de permettre à Tsohar de certifier la cacherouth des produits importés et devra également payer les frais de la procédure judiciaire. Cette décision pourrait également avoir des répercussions sur d’autres aspects du monopole du grand rabbinat, remettant potentiellement en cause d’autres restrictions imposées par l’organisme sur la certification de la cacherouth.
L’organisation Tsohar est une collaboration de plus de 800 membres lancée en 2018 dans le but de fournir une certification kasher plus moderne. Ils prêchent une approche non jugeante et non coercitive de la cacherouth (!), ce qui a abouti à ce que 10 % des établissements kasher de Jérusalem et de Tel Aviv – dont beaucoup n’avaient aucune supervision kasher auparavant – soient certifiés kasher par Tsohar.
JForum
NDLR : Certains, même émanant du monde sioniste-religieux, émettent de grandes critiques sur la cacherouth prodiguée par cet organisme. D’un autre côté, celle de la Rabbanouth, qui n’est pas acceptée toujours par le monde orthodoxe, vise tout de même à arriver à un niveau valable de surveillance – alors pourquoi ajouter cet organisme discuté sur la place publique ?