La justice israélienne ouvre une enquête sur les accusations de violences qui auraient été perpétrées par des soldats de Tsahal à l’encontre de Palestiniens.
Chouchou des médias et des gouvernements européens (qui la subventionnent depuis des années), l’organisation israélienne d’extrême gauche « Chovrim Chtika » (Breaking the Silence, en anglais) va devoir abattre ses cartes et fournir peut-être quelques explications sur ses méthodes de travail.
La justice israélienne vient en effet d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur les déclarations du porte-parole de l’organisation, Dean Issacharoff.
Dans une vidéo postée il y a deux mois sur le site de Chovrim Chitka, Dean Issacharoff affirmait avoir lui-même, lors de son service militaire à Hébron dans les années 2015, participé au passage à tabac d’un manifestant palestinien sur ordre de ses supérieurs.
« Mon officier est venu me voir et il m’a dit « occupe-toi de ce Palestinien ». Je ne savais pas quoi faire, mon officier me surveillait. Mes soldats me regardaient. Alors je l’ai pris par la nuque et j’ai commencé à le frapper à coups de genoux au visage et à la poitrine jusqu’à ce qu’il soit en sang et inconscient. »
L’organisation Chovrim Chtika s’est fait une spécialité de la dénonciation de violences et d’exactions qui auraient été commises par des soldats israéliens à l’encontre des Palestiniens. Son travail militant se résume le plus souvent à la diffusion de témoignages anonymes de soldats, rendant impossible toute vérification.
Pour rappel, l’ONG Chovrim Chtika/Breaking the Silence n’a de « non gouvernementale » que le label. Elle est en réalité largement financée par les gouvernements et les institutions européennes qui lui versent depuis des années de très larges subsides pour soutenir son travail de propagande anti-israélienne.
Il y a deux mois donc, c’est le porte-parole de l’association lui-même qui, à visage découvert cette fois, a livré ce témoignage lors d’un meeting de Chovrim Chtika.
Immédiatement, les soldats qui se trouvaient dans la même unité que Dean Issacharoff ont réagi en postant à leur tour cette vidéo pour dénoncer les mensonges de leur ex-camarade d’armes :
Tous les soldats démentent le récit d’Issacharoff
« La scène décrite par Issacharoff n’a jamais eu lieu, » déclare Tamir Abraham, le commandant de la patrouille. « Dean, j’étais ton commandant et tu es un menteur. »
Tanhum Donov: « Dean, j’étais ton soldat et tu es un menteur! »
Vicky Ozen, commandant d’équipe: « ça n’a jamais eu lieu, et ça n’aura jamais lieu. »
Samy Goldfeder: « Dean, j’ai été ton soldat et tu es un menteur ! »
La justice israélienne décide d’ouvrir une enquête
Face aux accusations publiques de Dean Issacharoff et aux versions contradictoires de ses ex-camarades, la justice israélienne a décidé de se saisir de cette affaire. L’ancien officier a été convoqué le jeudi 22 juin pour s’expliquer et donner des précisions.
Dans un communiqué, Chovrim Chtika a protesté contre ce qu’elle considère être une « persécution politique » à l’encontre de son porte-parole. Manifestement, l’organisation milite en faveur d’un système d’accusation où la preuve serait facultative, où l’on pourrait mettre en cause une institution comme l’armée israélienne sans avoir le moindre du monde à se justifier.
Des médias français présentent Issacharoff comme une victime
En France, quelques médias ont rendu compte de l’affaire. Pas beaucoup d’ailleurs. Car même dans les milieux de la bien-pensance anti-israélienne, on commence à comprendre que les campagnes de diffamation que mène Chovrim Chtika depuis des années n’ont jamais été étayées par des preuves tangibles.
L’Agence France-Presse s’est quand même fendue d’une dépêche a minima…
… dans laquelle elle estime que Breaking the Silence ainsi que d’autres organisations « sont soumises depuis des mois à de rudes attaques du gouvernement qui cherche à restreindre leurs activités. »
Pour Le Monde, « L’enquête inédite qui vise Dean Issacharoff s’inscrit dans le cadre d’une campagne de harcèlement déclenchée par la droite israélienne contre Breaking the Silence ».
Mais en Israël de nombreux responsables se félicitent de cette enquête
Naftali Benett, le ministre de l’Education, a posté ce tweet dimanche 25 juin :
« Un type de Chovrim Chtika arrive et affirme qu’il a commis de terribles de crimes de guerre.
Pourquoi ne pas ouvrir une enquête ?
Soit dit en passant, j’ai moi-même fait mon service à Jenine, Ramallah, Gaza… Nous n’avons jamais usé de violence inutile. »
Discutant sur sa page Facebook avec des internautes, Naftali Bennett a poursuivi son raisonnement :
« Et pourquoi n’ouvririons-nous pas une enquête ? Et si Elor Azaria (un soldat poursuivi et lourdement condamné pour avoir abattu un terroriste palestinien au sol qui venait de commettre un attentat, NDLR) s‘était appelé Dean Issacharoff et qu’il avait aussi été un membre de Chovrim Chtika, il aurait alors bénéficié d’une immunité le protégeant de toute enquête ? »
Avigdor Lieberman, le ministre de la Défense, réagit à son tour en estimant que l’ouverture d’une enquête est « inévitable. »
« Ou il a frappé un Palestinien innocent, ou il a menti pour mieux noircir l’image de l’Etat d’Israël et des soldats de Tsahal. Dans les deux cas, il doit supporter une enquête et il faut que justice passe. »
L’extrême gauche israélienne proteste, à l’unisson avec les Palestiniens
L’organisation d’extrême gauche B’Tselem a fait signer un texte par 18 organisations connues pour leurs positions très hostiles au gouvernement israélien.
Ce texte qualifie l’enquête contre Issacharoff de manoeuvre « d’intimidation » mais n’apporte aucun élément sur le fond du dossier qui permette de trancher la question : Dean Issacharoff a-t-il dit la vérité ou a-t-il diffamé ?
L’agence de presse palestinienne Ma’an relaye volontiers l’appel des organisations israéliennes (« Des groupes de défense des droits de l’homme dénoncent l’enquête ouverte contre le porte-parole de Breaking the Silence ») :
La presse israélienne a aussi rendu compte de l’affaire
La presse israélienne a largement rendu compte de cette affaire de manière claire, transparente et équilibrée (Yedioth Aharonoth, Jerusalem Post).
Dans l’ensemble, les grands journaux israéliens considèrent que l’enquête est justifiée et que Dean Issacharoff doit s’expliquer.
Commentaire
« L’affaire Issacharoff » a le mérite de remettre les pendules de la désinformation à l’heure. Depuis des années, c’est devenu tellement facile de diffamer Israël sans apporter l’ombre de la moindre preuve. On ne court pas de grand risque et en plus, ça rapporte. Subventionnés par des gouvernements étrangers, relayés par une presse européenne complaisante et malhonnête, des responsables d’ONG israéliennes avaient fini par s’habituer à dire n’importe quoi. C’était oublier que dans un état de droit comme Israël, et comme dans toutes les grandes démocraties, il faut quand même assumer la responsabilité de ses propos. Et de ses actes.
Source infoequitable.org