Lancé en 2011, le projet du mémorial passe à la vitesse supérieure. Les principaux aménagements sont définis et les travaux débuteront au printemps 2018, pour une ouverture au public courant 2019.
18 juillet 1943 : le premier convoi de déportés partait de la gare de Bobigny, direction le camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Près de 74 ans plus tard, les aménagements du futur mémorial sur le site de la friche ferroviaire de 3,5 ha, classé aux monuments historiques, prennent forme. Le projet lancé en 2011, chiffré à 2 millions d’euros, est cofinancé par la commune, la région Île-de-France, le ministère de la Défense et la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Dans les pas des déportés. Un parcours de visite entre les rails et les pavés grignotés par la végétation rendra hommage aux 22 453 femmes, hommes et enfants, qui ont embarqué dans des wagons bondés de juillet 1943 à août 1944 en gare de Bobigny. Un promontoire, aménagé en jardin paysager avec un point d’accueil pour le public, constituera le départ de la visite. L’ancienne voie d’accès aux rails sera symboliquement réhabilitée « par la mise en place d’une rampe de descente qu’empruntaient les déportés », décrit Bernard Saint-Jean, le chef de projet à la ville de Bobigny.
Tout le long du circuit, des bornes interactives permettront d’écouter des témoignages de survivants des camps de la mort. Une citation de Paul-Eluard sera gravée sur le mur en béton situé le long des rails : « Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons. »
Un site ouvert en permanence et gratuit. En dehors des visites guidées, l’ancienne gare de déportation demeure aujourd’hui inaccessible au public. « En 2019, l’objectif est que le site soit ouvert en permanence. L’entrée sera gratuite et accessible aux personnes à mobilité réduite », poursuit Bernard Saint-Jean. Vingt et un panneaux de bois, symbolisant les 21 convois partis de la gare de Bobigny, constitueront la façade de l’entrée principale le long de la RD 115. Un parking de douze places sera aménagé. Pour reconnecter la ville au lieu de mémoire, une promenade piétonne reliera la cité de l’Etoile à l’ancienne gare de déportation.
Un appel aux dons pour les vieux pavés. Recouverts en partie d’une couche de goudron et de mauvaises herbes, les pavés situés à côté des voies vont être rénovés grâce à un appel aux dons en ligne (*) lancé il y a un an par la fondation du patrimoine d’Ile-de-France. Bernard Saint-Jean rappelle que ces pavés « ont été foulés par les déportés avant de monter dans les convois. Il s’agissait de leurs derniers pas sur le sol français. »