Blague juive : « Peut-on être black et juif ? Oui, et aussi black et antisémite ! »

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Notre photo : Nissim Black, rappeur, converti au judaïsme

Vouloir être aveugle rend sourd

Le regain mondial d’antisémitisme ne surprend que ceux qui ne veulent surtout pas savoir qu’un « racisé » peut aussi être raciste.

Il y a bien longtemps que la majorité des innombrables actes antisémites de par le monde ne sont plus commis par des suppôts d’extrême-droite, mais par des islamistes, qui appliquent le Coran à la lettre, et par des palestinophiles, qui trouvent là un exutoire à leur haine des Juifs.

Après plus de sept décennies de paix et l’effondrement du régime soviétique, le continent européen est en mal de combats, d’ennemis et de martyrs. Les prolétaires ont été abandonnés par la gauche française lorsque Mitterrand a déconstruit l’industrie nationale, aussi le milliard et demi de musulmans les a-t-il remplacés. Parallèlement, les 13 millions de Juifs que compte la planète, après avoir été accusés par les Protocoles des Sages de Sion de fomenter le communisme, sont devenus le symbole du capitalisme, plus facile et moins risqué à abattre que le nouvel ordre nazislamiste en train de s’installer.

Rien de tel qu’un ennemi représentant 0,2 % de la population mondiale, pour que tous les aigris du monde se donnent la main. La situation est d’autant plus favorable à ces nouveaux humanistes, que la moitié de la population haïe est maintenant rassemblée dans un seul État et qu’il suffit d’isoler celui-ci sur la scène internationale pour que les « chancelleries » s’en fichent comme de l’an 40 et répètent leur performance de l’époque : détourner les yeux pendant qu’on les extermine. Quitte à leur élever ensuite des monuments, ce qui leur donnera du chagrin à coudre et des manifs à organiser, quand les street-artists les profaneront.

Wokes et wokosceptiques

Connaissez-vous le paradoxe de l’insatisfaction croissante, décrit par Alexis de Tocqueville ? En gros, cela se résume par

« plus une situation s’améliore (liberté, revenus…), plus l’écart avec la situation idéale (inégalités, pauvreté, corruption) est ressenti subjectivement comme intolérable par ceux-là même qui bénéficient de cette amélioration (Wikipédia). »

Cela se manifeste dans deux directions : le recul (objectif) de l’inégalité augmente la frustration (subjective) liée aux désirs d’égalité non satisfaits, et « en même temps », la frustration (subjective) augmente avec la progression (objective) dans l’échelle sociale.

Bien qu’il soit mort en 1859, Tocqueville est toujours ancré dans notre époque, car sa description correspond, point pour point, aux récriminations des intersectionnels de toutes origines, spécificités, sexes, genres, goûts et couleurs, qui font chanter le haut du pavé médiatique avec leurs caprices et leurs exigences colériques.

C’est à travers l’analyse tocquevillienne que l’on peut comprendre le mouvement « woke », dont le snobisme des zélites françaises les pousse à utiliser la VO, plutôt que la VF : « éveillés ». Éveillés à quoi ? Ils vous répondront

« aux injustices subies par tous les minoritaires du fait de la majorité. »

Préjudices réels ou fantasmés d’hier, qu’il convient de faire réparer par la majorité d’aujourd’hui vis-à-vis de ceux qui n’en ont jamais été victimes et dont les ancêtres l’ont peut-être été, par des coupables morts depuis longtemps.

Juifs de toutes les couleurs, coupables de tous les malheurs

Comment ça, « Juifs de toutes les couleurs » ? Les Juifs sont l’incarnation même du « privilège blanc », ils ne peuvent donc pas revendiquer un derme d’une autre teinte !

Mais si ! D’ailleurs, au siècle dernier, on leur reprochait « d’être partout » et de se fondre dans la masse, afin d’éviter l’extermination. Les salauds ! Les hypocrites !

C’est justement ce que les antisémites haïssent le plus chez les Juifs, cette similitude extérieure, qui dissimule des valeurs distinctives, intériorisées il y a 3 000 ans.

Depuis qu’il a été chassé de son pays par les Romains, en 135 de notre ère, le peuple juif a essaimé aux quatre points cardinaux et s’est mélangé là où il prenait racine. Il y a donc des communautés juives en Inde (celle de Cochin est la plus nombreuse – Wikipédia), en Chine, essentiellement à Kaifeng, dont les descendants se sont constitués en ONG (Sino Judaic Institute), et un peu partout en Afrique, sans oublier les ancêtres de Mahomet (horreur !) qui ont refusé sa pacifique proposition de conversion, mais qui sont, à l’œil nu, indécelables au milieu des vrais croyants.

Les mêmes délires qui attribuent aux Juifs une exclusivité de privilège blanc, exonèrent de tout racisme les Noirs. Entre boire et conduire, il n’y a plus besoin de choisir, surtout quand on a piqué le scooter, mais entre noir et raciste, le cumul est strictement interdit. Dixit les tenants du dogme, auprès desquels Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille faisaient figure de timides violettes.

Vous êtes juif, Israël ?

Ben oui. Ça défrise les tenants du racialement correct, mais c’est comme ça : les Juifs sont chez eux en Judée. Ils sont des Juifs (avec majuscule parce que c’est un peuple) et nombre d’entre eux se sentent aussi juifs (sans majuscule parce que c’est une religion), d’autres sont athées ou bouddhistes…

Jusqu’en 1948, il y avait un million de Juifs dans le Maghreb. Aujourd’hui, il n’y en a plus, mais il y a encore des Français juifs, des Américains juifs, des Congolais juifs… Ah, les Congolais juifs, ils sont noirs, mais ils sont en butte au racisme. Au racisme des Congolais noirs.

Moise Katumbi, par exemple, est un homme d’affaires devenu millionnaire, qui s’était lancé dans la politique avec le même succès : élu gouverneur de la province du Katanga, en 2007, il avait obtenu un bilan sans précédent. Pendant son mandat, les citoyens alimentés en eau potable étaient passés de 48 à 70 %, le prix de la tonne de farine de maïs était descendu de 2200 à 500 $, la dépendance à l’importation, elle, de 98 à 25 %, le nombre d’enfants scolarisés avait été décuplé de 300 000 à plus de 3 millions et un SMIC de 100 $ avait été mis en place (Wikipédia).

Du coup, quand il a voulu briguer la présidence en 2016, il avait été jugé si dangereux par le pouvoir en place, que celui-ci l’avait poursuivi et condamné pour des chefs d’accusations que ses avocats ont jugés politiques.

Pour les prochaines élections, programmées en 2023, ses opposants ont trouvé un autre angle. Ils ont découvert que, si la mère du futur candidat était une Congolaise pur sucre, son père était un Juif grec (qui avait fui l’Île de Rhodes occupée par l’Italie fasciste et s’était installé au Congo). Bingo !

Ils ont donc présenté un projet de loi, pour interdire la candidature à la présidence à ceux dont les deux parents n’étaient pas congolais. Un allié du président sortant, Felix Tshisekedi, lui-même candidat à sa propre succession, a présenté le projet au parlement le 15 juillet 2021 (Reuters). Certains mauvais esprits pensent que ce n’est pas une coïncidence.

Les Juifs, toujours en train de se plaindre…

C’est vrai, à peine Hitler a-t-il exterminé six millions d’entre eux, soit la moitié de la population juive mondiale de 1939, qu’ils veulent que le monde entier souscrive à leur vœu de « plus jamais ça ».

À côté de leurs récriminations qui nous gavent, il y a de vraies injustices et d’authentiques souffrances : celles des femmes transgenres obligées, dans certaines contrées sauvages, d’uriner dans les toilettes pour hommes et celles des hommes transgenres quand on parle de « femmes » au lieu de « personnes menstruées ».

Les Israélites n’ont pas raté l’occasion que leur offraient les futures élections au Congo : à peine un candidat à la présidence demi-juif est-il empêché de se présenter au motif de cosmopolitisme qu’ils crient au complot :

« Il est scandaleux qu’en 2021, une personne puisse être disqualifiée pour avoir un parent juif »,

a déclaré Menachem Margolin, rabbin et président de l’Association juive européenne (World Israel News).

Les opposants non juifs à ce projet de loi l’ont surnommé « congolité », qui est à « ivoirité » ce que « wokitude » est à « bravitude ». Cela dit, cette période de l’histoire de la Côte d’Ivoire a correspondu à une politique de plus en plus ethnique, qui a conduit à des guerres civiles en 2002 et 2010.

Si cela arrive à la République démocratique du Congo, on pourra toujours dire que Célafautojuifs !

Liliane MessikaMABATIM.INFO

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