Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a vigoureusement dénoncé ce qu’il a qualifié de « tsunami de fuites et une chasse à l’homme médiatique » concernant les enquêtes qui le concerne, depuis la nomination de Lior Horev comme porte-parole externe de la police. Ce dernier aurait fourni des informations au journaliste de la chaîne Aroutz 2 Moshé Nussbaum, spécialiste des affaires de la police, qui lors du journal télévisé samedi soir, a révélé le « scoop » que Binyamin Netanyahou allait être convoqué une nouvelle fois pour être entendu à propos de deux dossiers: les « cadeaux » et ses conversations avec Noni Moses, la patron de Yediot Aharonot.
Avec colère, le Premier ministre a rappelé que lors de son investiture à la tête de la police, Rony Alsheikh avait défini deux de ses missions prioritaires : mettre fin aux fuites incessantes à la presse, qui sont illégales, et ne plus procéder à des recommandations au Parquet quant à la mise en examen ou non d’une personne soumise à une enquête. « Ces deux promesses se sont évanouies me concernant », a accusé le Premier ministre.
Binyamin Netanyahou a notamment reproché à Lior Horev d’avoir des arrières-pensées politiques et s’est demandé pourquoi la police, qui avait déjà des portes-paroles, avait jugé utile d’embaucher un porte-parole externe, de surcroît pour un salaire de presque 70.000 shekels mensuels.
Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre avait dit: « La population du pays a depuis longtemps compris qu’il y a là une entreprise de chasse à l’homme médiatique absolument transparente contre le Premier ministre. Mais comme cela s’est toujours passé, tous les griefs contre lui s’avèreront faux, car il n’y a rien ».
Ces accusations ont entraîné une réaction de la police, qui a fait savoir « qu’elle ne se laissera pas entraîner par des attaques qui ont pour but de faire obstruction à son travail » et a assuré qu’elle « agit en conformité avec la loi et le sens de l’Etat ». L’opposition, en général très critique envers la police, est cette fois-ci accourue à son secours et a dénoncé les propos du Premier ministre, l’accusant de « mettre en péril l’Etat de droit » ou de « s’attaquer à l’une des institutions les plus importantes de l’Etat ». Les critiques les plus violentes sont une fois de plus venues de la part de l’ancien Premier ministre Ehoud Barak, qui ne rate pas une occasion de pourfendre Binyamin Netanyahou et qui est allé jusqu’à dire que « le Premier ministre est prêt à mettre le feu au pays pour sauver sa peau »!
Mais le Premier ministre a reçu un soutien de poids de celui qui était resté silencieux depuis samedi soir, et qui est le chef suprême de la police: le ministre de la Sécurité intérieure Guilad Erdan. Si ce dernier prend toujours la défense de cette institution, ce qui paraît normal, cette fois-ci il a pris en compte les accusations émises par le Premier ministre. Guilad Erdan a annoncé avoir saisi le conseiller juridique du gouvernement pour lui demander d’effectuer une vérification sur ce phénomène des fuites en direction de la presse, et voir si elles émanent effectivement de la police et de Lior Horev en particulier. Il a accusé ce dernier de partialité, au vu de ses nombreuses déclarations politiques par le passé qui ne laissent pas de doute sur ses orientations. Le ministre a aussi estimé que lors d’enquêtes qui concernent un Premier ministre, les responsables des investigations se doivent d’agir avec des standards déontologiques et éthiques particulièrement élevés.
Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman s’est également rangé du côté du Premier ministre, dénonçant « une mode nauséabonde de fuites qui est loin d’être innocente ». Il a également appelé à une investigation sur cette méthode illégale.
De son côté, le député David Amsallem (Likoud), président de la commission de l’Intérieur a annoncé son intention de convoquer une séance extraordinaire consacrée à ce problème, en y convoquant tous les acteurs concernés.
Source www.lphinfo.com