La lutte autour de la loi sur les « bénéfices bloqués » a atteint son paroxysme, menaçant la stabilité du gouvernement. Le vote, qui vise à débloquer 9 milliards de shekels pour le budget 2025, est devenu un affrontement personnel entre les membres de la coalition.
Le Premier ministre Netanyahou, alité à l’hôpital après une opération, a dû se rendre à la plénière de la Knesset pour garantir une majorité. Cela fait suite au refus catégorique du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d’accepter un compromis ou de s’accorder sur un calcul d’équilibre des votes, déclenchant une crise.
Parallèlement, le député Yits’hak Pindrous (Judaïsme unifié de la Tora) a prononcé un discours de plusieurs heures pour retarder le vote, tandis que le député Boaz Bismuth (Likoud) a été contraint de participer malgré la période de deuil pour sa mère.
Accusations contre Ben Gvir
Un haut responsable de la coalition a exprimé sa colère face à la conduite de Ben Gvir :
« Ce qu’Itamar Ben Gvir a fait aujourd’hui restera marqué d’infamie. Il a forcé le Premier ministre à quitter son lit d’hôpital, malgré l’avis contraire des médecins, pour des considérations politiques méprisables. Il a refusé d’accorder le moindre compromis au Premier ministre, même en le voyant en plénière. »
Le responsable a ajouté : « Ben Gvir est un accro aux gros titres, changeant constamment de justification pour son opposition. On lui a proposé d’innombrables compromis sur le budget 2025, mais il a tout rejeté. Les dégâts qu’il cause à la coalition et au gouvernement de droite sont de sa responsabilité. »
Réponse de Ben Gvir
Face aux critiques, Ben Gvir a déclaré que son opposition découle de son souci pour la sécurité d’Israël et des forces de sécurité.
« Le budget présenté par le ministère des Finances porte atteinte directement aux policiers, aux gardiens de prison, à la police israélienne, au service pénitentiaire et aux pompiers », a-t-il expliqué.
« Ce budget irresponsable entraînera une réduction du nombre de policiers, la fermeture de postes de police, l’arrêt des achats d’équipements de sécurité essentiels, l’annulation des formations pour les unités de réponse rapide, le gel de l’achat de véhicules de lutte contre les incendies et l’arrêt de la construction de cellules de prison. »
Ben Gvir a ajouté : « Cela viole un accord signé entre le ministère des Finances et nous. Ce sont les citoyens qui paieront le prix de cette négligence. »
Il a également critiqué le ministre des Finances, Bezalel Smotrich : « Cela m’a fait mal de voir Smotrich traîner le Premier ministre, que nous aimons tous, hors de son lit d’hôpital simplement à cause de son ego et de son refus de négocier avec moi malgré les demandes répétées des proches de Netanyahou. »
Il a conclu : « Je suis prêt à prendre les coups, même si ce n’est pas populaire et même si cela me coûte cher. Je le fais pour nos héros, sans peur ni hésitation. »
Appels au renvoi de Ben Gvir
D’autres députés de la coalition ont sévèrement critiqué Ben Gvir. Le député Eli Dallal (Likoud) a déclaré : « Ce qui se passe aujourd’hui est une honte. Faire sortir le Premier ministre de son lit d’hôpital pendant qu’il récupère d’une opération et amener un député en période de deuil à la Knesset est une disgrâce. »
Il a ajouté : « On attend des membres de la coalition qu’ils fassent preuve de maturité, de sensibilité et de responsabilité nationale. Le ministre Ben Gvir a choisi d’ignorer les besoins urgents de l’heure et de plonger la coalition dans une crise au détriment de l’intérêt national. Ce n’est pas le leadership que les citoyens de ce pays attendent. Il est temps de mettre fin à cette conduite puérile et de renvoyer Ben Gvir ! »