À deux mois des élections de mi-mandat, au terme desquelles les Démocrates espèrent reprendre le contrôle du Congrès, l’ancien président des États-Unis compte peser dans le scrutin.
Selon plusieurs médias américains, Barack Obama, qui s’est tenu scrupuleusement éloigné de la scène politique depuis l’élection de Donald Trump en novembre 2016, ne citant que rarement le nom de l’actuel locataire de la Maison Blanche, devrait faire son retour dans l’arène cette semaine. L’ancien président des États-Unis est attendu dès vendredi à l’Université de l’Illinois, État dont il fut sénateur, pour y recevoir un prix et y prononcer un discours qui sera diffusé sur Internet. Selon le site Axios, il est ensuite attendu dans les «prochaines semaines» en Californie, dans l’Ohio et en Pennsylvanie. Il doit également participer à une levée de fonds à New York dans le courant du mois.
Plus que sur des thèmes de campagne ciblés, le 44e président des États-Unis devrait inciter les électeurs démocrates à se rendre aux urnes pour les élections de mi-mandat (midterm élections), alors que l’abstention a coûté cher à son camp lors de la présidentielle de 2016, et que le scrutin de novembre est traditionnellement peu mobilisateur. Selon sa conseillère, Katie Hill, il devrait également appeler ses compatriotes à rejeter les politiques autoritaristes. Une manière comme une autre d’attaquer Trump sans le nommer. Comme il l’avait fait en rendant hommage samedi dernier au sénateur républicain de l’Arizona, John McCain: «Malgré nos réelles et profondes divergences, nous n’avons jamais douté que nous étions dans une même équipe», a-t-il déclaré à l’égard de celui qui fut son adversaire malheureux à la présidentielle de 2008.
En l’absence de figure charismatique à la tête du parti démocrate, Barack Obama est attendu par certains comme le messie pour un parti qui rêve de reprendre le contrôle du Congrès. Ainsi les sénateurs Bob Casey en Pennsylvanie, Debbie Stabenow dans le Michigan, et Sherrod Brown dans l’Ohio, ont appelé l’ancien président à les soutenir. Barack Obama a également apporté son soutien Stacey Abrams, qui pourrait devenir en novembre la première femme noire gouverneure de Géorgie, dans un État au lourd passé ségrégationniste. Celle-ci s’est dite «profondément honorée».
Mais d’autres craignent que la présence de l’homme le plus admiré des États-Unis, dont la cote auprès des minorités ne se dément pas, n’agisse comme un repoussoir auprès de l’électorat républicain dans certains États. C’est le cas du sénateur du Montana Jon Tester ou de Heidi Heitkamp dans le Dakota du Nord, qui ont décliné toute aide par avance. «Il n’y a rien dont Trump ait plus besoin qu’un ennemi. Il sait qu’il peut réveiller le camp adverse», confie à The Hill une source proche du camp Obama.
Source www.lefigaro.fr