Barack Obama condamne la déclaration Balfour !

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La chronique de Michèle MAZEL – Temps et Contre temps

          «La déclaration Balfour de 1917» écrit celui qui présida pendant huit ans aux destinées des États-Unis, a été publiée par les Anglais «qui occupaient alors la Palestine». C’est au chapitre 25 de son ouvrage, intitulé avec un brin d’emphase «Une Terre Promise, volume 1 des mémoires présidentielles» que Barack Obama présente sa vision bien personnelle des événements qui ont changé l’Histoire du Moyen-Orient. C’est que le 2 novembre 1917, lorsque Lord Balfour, ministre des Affaires étrangères du Royaume Uni, envoie une lettre officielle à Lord Rothschild, l’un des dirigeants de la communauté juive d’Angleterre, l’assurant que son «gouvernement envisage favorablement la création d’un foyer national juif en Palestine», les Anglais n’occupent pas encore la Palestine.

Des combats acharnés se poursuivent entre leurs armées et celles de l’Empire Ottoman entré en guerre aux côtés de l’Allemagne dans la Première guerre mondiale. Ce n’est que le 11 décembre que les forces du général Allenby firent leur entrée à Jérusalem. Mais Obama connait le poids du mot «Occupation» et l’emploie sciemment pour délégitimer d’emblée l’initiative anglaise. Venons-en au plan de partition voté par les Nations Unies en novembre 1947, prévoyant la division du pays entre un État juif et un État arabe – personne ne parle encore d’État palestinien. Selon Obama, «les dirigeants sionistes» l’acceptent tandis que les «Arabes palestiniens» là encore personne n’emploie encore ce terme – ainsi que les nations arabes d’alentour qui émergeaient à peine du joug colonial le rejettent.

De quel joug colonial parle-t-il ? De celui de l’empire ottoman qui a étouffé pendant quatre siècles toute velléité d’indépendance arabe ? Non bien sûr. Il parle des puissances alliées victorieuses qui ont conduit ces pays arabes à l’indépendance. Des pays qui ne se contentent pas de «rejeter» le plan : leurs armées lancent une attaque concertée contre l’État juif proclamé le 18 mai 1948. Seulement, raconte le sieur Obama, «les milices juives» l’emportent. Milices ? Il s’agit en fait de Tsahal – l’Armée de Défense d’Israël – créée le 28 mai, et comprenant les armées de terre, d’air et de mer.

Et l’ancien président d’enchaîner «durant les trois décennies qui suivent, Israël va se livrer à une succession de conflits avec ses voisins arabes». Le reste du chapitre est à l’avenant. Une présentation des faits qui a bien entendu été adoptée sur le champ par les Palestiniens, trop heureux de se découvrir un tel champion. Un groupe de citoyens concernés vient de porter plainte contre la Grande Bretagne du fait de la déclaration Balfour «qui a donné la Palestine comme foyer national aux Juifs et a permis aux gangs sionistes d’occuper la Palestine». Déposée devant une juridiction palestinienne, la plainte a été déclarée recevable.

Ces citoyens concernés ont sans doute oublié que lorsque la Grande Bretagne reçoit en 1920 le mandat de la Palestine, elle s’empresse d’en amputer les quatre-cinquièmes au profit d’un des fils de son vieil allié le shérif de la Mecque. Ainsi naquit l’Émirat de Transjordanie qui va profiter de la guerre d’indépendance d’Israël pour occuper la Judée-Samarie – c’est le nom qui figure dans le plan de partition – qui devait revenir à l’État arabe, et prendre le nom de Jordanie. Le jeune État d’Israël devra se contenter d’un dixième des territoires de la Palestine mandataire. Il est vrai que Barack Obama a passé sous silence ce détail qu’il juge sans doute dénué d’intérêt. Reste que cet amas d’inexactitudes et de falsifications délibérées, qui ferait honte à un étudiant d’histoire en première année, s’est vendu à un million d’exemplaires dès la première semaine et fera sans doute l’objet de multiples traductions avant de devenir l’ouvrage de référence pour des générations.

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