La banque pro-BDS à l’origine du plus gros blanchiment d’Europe

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La Banque danoise qui promeut BDS à l’origine du plus gros stratagème de blanchiment d’argent sale en Europe. 

De façon quelque peu surprenante, le Danemark offre un exemple rare d’organisme moralement corrompu faisant la promotion du BDS anti-israélien. Ceci alors qu’il était fortement improbable qu’une telle organisation ne soit exposée et mise en lumière, en Norvège ou en Suède, où il y a d’innombrables incitateurs à la haine anti-israélienne.

On vient d’apprendre très récemment que le plus grand groupe bancaire du Danemark, la Danske Bank est impliquée depuis des années dans un énorme scandale de blanchiment d’argent sale. Ces activités criminelles ont été menées par sa filiale en Estonie, entre 2007 et 2015. Le montant d’argent transféré à l’étranger et actuellement objet d’enquête s’échelonne sur environ 234 milliards de $. La banque estime qu’une proportion significative de ces versements est suspecte[1].

Quinze mille comptes bancaires ont été inventoriés. Parmi eux, 6.200 détiennent les plus hauts facteurs de risque. Les clients impliqués sont foncièrement des Russes et d’autres non-résidents d’Europe de l’Est en Estonie[2]. Pour mener son stratagème à bien, la filiale de Danske Bank a eu besoin de l’aide de correspondants bancaires importants à l’étranger.

Il n’a pas encore été vérifié jusqu’à quel point ces banques étrangères étaient au courant de ce qui se tramait. Pourtant, JP Morgan a mis un terme à ses relations de correspondance bancaire, en 2013, avec la Banque Estonienne, à cause de sérieux doutes sur ses activités. Elle a été remplacée par la Bank of America. La Deutsche Bank a aussi continué à faire des virements bancaires en dollars américains au nom de cette Banque estonienne[3].

En 2014, quand la Danske Bank avait déjà reçu des mises en garde sérieuses sur les activités dénuées de toute éthique, dans ses affaires commerciales estoniennes, elle a décidé d’ajouter la Banque Hapoalim à une liste de compagnies dans lesquelles elle devrait ne pas investir, du fait de ses règles comptables. Elle a publié que cette exclusion était fondée sur des “raisons légales et éthiques[4]“. Danske Bank a déclaré que la Banque Hapoalim était financée par des activités des implantations et u’elle était “active à l’encontre des règles humanitaires internationales”. Danske Bank a aussi retiré ses investissements dans les compagnies israéliennes Investissements Israël-Afrique, Elbit Systems, Aryt and Danya Cebus.[5] [6] [7] [8]

Le boycott de la Banque Hapoalim n’est pas restée sans conséquences pour la banque danoise. Plusieurs Etats aux Etats-Unis ont cessé de mener la moindre affaire avec la banque et/ou ont vendu leurs investissements. Parmi eux, on trouvait le Colorado et le New Jersey[9]. En 2016, la Danske Bank a annulé, mais un peu tard, sa décision concernant la Banque Hapoalim[10].

Il y a un an, le quotidien britannique le Guardian a révélé que, si on se fondait sur des données qui ont fait l’objet de fuites, les cercles dirigeants d’Azerbaïdjan ont employé cette banque pour financer leurs manigances secrètes à hauteur de 2, 9 milliards de $ à l’intention de personnalités européennes prédominantes, par l’intermédiaire d’un réseau de sociétés-écran britanniques. Le journal affirmait qu’entre 2012 et 2014, plus de 16.000 versements sous couverture ont fait l’objet d’une transaction par l’intermédiaire de la branche estonienne de la Danske Bank. Une partie de cet argent semble avoir été transmise à des hommes politiques et à des journalistes, dans le cadre d’une opération  de lobbying.

Cette cavalerie est surnommée “La laverie automatique azerbaïdjanaise[11]“. Parmi les bénéficiaires de ces cadeaux financiers illicites, on trouve d’anciens membres de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, ainsi qu’un membre éminent du Bureau de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD, dont Jacques Attali a été le 1er Président). Il n’est pas prouvé que tous les bénéficiaires connaissaient la source de cet argent, puisqu’il passait par des intermédiaires maquillant l’origine. Ce qui a alors été dévoilé était déjà extrêmement honteux. Dans le cadre de ce qui est actuellement devenu public ne matière de scandale de blanchiment, c’est cependant devenu très secondaire.

Récemment, le PDG de la Danske Bank, Thomas F. Borgen a présenté sa démission, mais a déclaré qu’il resterait jusqu’à ce qu’on trouve un successeur qui conviendrait[12]. Depuis lors, Borgen a été limogé par le Conseil d’Administration[13]. Un rapport sur ce scandale a été préparé par une société judiciaire danoise qui a, précédemment conseillé la banque. Du fait de leur relation antérieure, il y a aussi eu de vives critiques concernant ce choix.

Ce rapport souligne à quel point la direction de la Danske Bank a été incompétente et négligente. Le document déclare, entre autres, qu’aucun contrôle adéquat n’a été mis en place par la banque ni par sa succursale estonienne. Elle n’a pas plus réagi aux indicateurs graves de malfaisance au fil des années. Il y a aussi des soupçons que certains employés en Estonie aient assisté les opérations de blanchiment ou aient été de mêche avec des clients.

Le parquet danois a annoncé lundi le lancement d’une enquête criminelle visant Danske Bank à la suite d’accusations selon lesquelles la première banque du pays s’est rendue coupable de blanchiment d’argent via sa filiale estonienne. /Photo prise le 3 août 2018/REUTERS/Ints Kalnins

Bien que le scandale ait atteint des proportions gigantesques, ses répercussions totales n’ont pas encore été pleinement révélées. Beaucoup d’autres conséquences prendront plus de temps à faire l’objet de nouvelles enquêtes. L’Agence Nationale Britannique du Crime a annoncé qu’elle débutait une investigation sur l’utilisation d’entreprises britanniques par le groupe de la Danske Bank, impliquées dans les activités de blanchiment d’argent sale. Une organisation, l’Observatoire de la Corruption, a demandé qu’on prenne sérieusement en considération le retrait du permis d’exercer de la Banque au Royaume-Uni[14].

Les activités de blanchiment d’argent de la Danske Bank sont, probablement, les plus vastes de toute l’histoire européenne. Le Ministre danois du Commerce Rasmus Jarlov a déclaré qu’il s’attendait à ce que les autorités danoises infligent une amende à la banque danoise l’équivalent de plus de 600 millions de $. Les analystes prévoient que la banque pourrait aussi se voir infliger des milliards de $ par les régulateurs américains et européens[15]. Il y a déjà des voix qui exhortent le Bureau d’administration de la Banque  à évaluer si la direction a rompu ses responsabilités fiduciaires et éventuellement, si on peut la tenir pour responsable.  Si tel est le cas ses membres devraient être poursuivis[16].

Israël fait l’objet d’un barrage constant de propagande haineuse extrémiste et de discrimination par des individus et des organisations corrompues. Si Israël disposait, que elle le devrait, d’une agence de contre-propagande, le scandale de la Danske Bank pourrait être employé comme une illustration fondamentale d’éthique constamment frauduleuse. Ce dossier pourrait être d’autant plus utile que les révélations sur les enquêtes sur la mauvaise conduite de la banque vont, très probablement, résulter dans le cadre de dévoilements supplémentaires, dans les années à venir

Par Manfred Gerstenfeld

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