La résolution sur la “colonisation israélienne” discrédite l’ONU
par Gilles-William Goldnadel
Avec une jubilation à peine dissimulée, une bonne partie de la presse hexagonale, un quotidien national du soir en tête, s’est réjoui de cette résolution onusienne de Noël, comme d’un cadeau de fête.
Pensez donc, le rite était maintenu, l’État juif morigéné avant la fin de l’année.
Le même jour, l’armée turque bombardait un village en Syrie et plus de 90 civils y laissaient leurs vies. Pas de quoi en faire un drame.
400.000 morts en Syrie, Obama reconnaissant son échec flagrant, les Nations unies leur inutilité totale. Peu importe, ce qui comptait c’était de mettre Israël au ban des nations, pour sa politique de « colonisation ».
Oublions toutes les autres parties du monde dont le statut est largement aussi controversé : Tibet, Sahara occidental, Crimée, Kosovo, Chypre, Haut- Karabagh, Ossétie du Sud, etc. Oublions le caractère malveillant du mot « colonie » qui pourrait, dans ce cas, tout aussi bien convenir, sinon mieux, à ces territoires en France où sont implantées, souvent illégalement, en tout cas contre l’avis des autochtones, des populations étrangères aux mœurs bien différentes.
Il reste le principal : la crédibilité d’une organisation internationale décrédibilisée, le secrétaire général sortant Ban Ki-moon reconnaissait lui-même le 18 décembre que l’ONU s’était montrée trop injuste envers l’État d’Israël. Mais quel journal hexagonal aurait eu l’esprit de le relever ?
En août 2013, le même secrétaire général avait déjà expliqué qu’Israël n’était pas traité équitablement : « Malheureusement, en raison du conflit israélo-palestinien, Israël est accablé par la critique, il souffre de préjugés, et parfois même de discriminations ».
Entre 2006 et 2015, l’ONU a condamné Israël 61 fois, le reste du monde 56 fois…
Le 18 décembre dernier, devant le Conseil de sécurité qui a voté cette résolution israélienne, Ban déclarait que l’organisation avait voté un volume « disproportionné » de résolutions contre Israël, ce qu’il considérait comme ayant « anéanti la capacité de l’ONU à remplir efficacement son rôle ».
Ban ajoutait : « Durant les 10 années passées, j’ai soutenu que nous ne pouvons pas avoir un parti pris contre Israël à l’ONU ».
« Des décades de manœuvres politiques pour créer un nombre disproportionné de résolutions, de rapports de comité contre Israël » concluait le secrétaire général qui faisait le bilan de sa présidence à la tête de l’ONU. Toutes ces déclarations peuvent être vérifiées dans The Independent, un journal pourtant fort hostile à la politique israélienne. Vous ne le trouverez pas dans la presse française.
On peut penser ce que l’on veut du statut des territoires controversés en Judée. Au plan du droit international, et depuis le traité de San Remo de 1922, c’est une hérésie juridique d’évoquer des « territoires occupés ». Mais qui se soucie du droit international, lorsque la politique s’en mêle ? Il n’en demeure pas moins que la majorité des habitants qui s’y trouvent sont hostiles à la présence juive. Et même des Français qui ne s’y trouvent pas et qui réclament leur expulsion quel que soit leur statut à venir alors qu’ils seraient horrifiés de voir expulser des étrangers illégaux en France…
Il n’empêche, lorsque Ban Ki-moon considère que l’ONU, par son attitude pathologiquement injuste envers Israël a perdu toute crédibilité pour tenter de régler les conflits, il n’est pas interdit à ceux qui défendent Israël de le considérer aussi.
On a déjà récusé un juge déshonnête pour moins que ça.