Le taux de participation en hausse de la population arabe israélienne et le succès de la Liste arabe qui s’en est suivi – 3 sièges de plus – fait partie des grands enseignements de ces élections.
La joie était palpable parmi les députés arabes, moins du fait d’avoir obtenu trois sièges de plus à la Knesset que d’avoir empêché Binyamin Netanyahou de former un gouvernement de droite. « La chute de Binyamin Netanyahou est une priorité nationale (palestinienne) » avait récemment déclaré Ayman Oudeh à la télévision officielle de l’Autorité Palestinienne. Fier comme un paon après les résultats des élections, il s’est permis de s’adresser au Premier ministre avec la même insolence que lorsqu’il a voulu récemment le filmer « à bout portant » avec son téléphone portable: « L’incitation a un prix, Abou Yaïr ! »
Qu’il soit bien clair : dans une démocratie, il est bon qu’un maximum de citoyens se rendent aux urnes lors des échéances électorales. Mais en Israël, la problématique est différente : la population arabe se voit très majoritairement comme une minorité nationale faisant partie intégrante du « peuple palestinien » et qui prend fait et cause pour l’Autorité Palestinienne et le Hamas, c’est-à-dire : non à un Etat juif.
Il est d’usage de dire qu’il est dommage que cette population soit représentée par des députés aussi indignes et retors qui durant leur mandat passent plus de temps à être les porte-paroles des organisations terroristes que de traiter des problèmes de voirie, de délinquance ou de crimes d’honneur. Mais il est un fait : cette population réélit sans cesse ses représentants en connaissance de cause et en porte ainsi la responsabilité.
Le résultat des élections et la configuration politique qui en découlera probablement – un gouvernement d’union – vont créer une situation jamais vue en Israël et qui montre les limites d’une démocratie qui doit assurer sa survie : avec 13 sièges, la Liste arabe deviendra la première force politique de l’opposition, et dès lors, son chef, Ayman Oudeh risque fort de devenir le chef de l’opposition.
Il ne s’agit pas d’une simple fonction protocolaire, avec discours officiels et entretiens avec des dirigeants étrangers. Même cela est déjà trop pour ce député qui n’hésite pas à accuser les soldats de Tsahal d’être des ‘criminels de guerre’. Il s’agit de prérogatives liées à la sécurité nationale : le Premier ministre a l’obligation de tenir le chef de l’opposition au courant des informations sensibles liées à la sécurité de l’Etat et aux autres dossiers politiques ou diplomatiques importants! C’est là que nous voyons l’absurdité à laquelle l’hyper-démocratie israélienne ainsi que l’indulgence de la Cour suprême risquent de nous mener.
Cela fait longtemps que d’aucuns avertissent d’une utilisation de la démocratie par les députés arabes pour mieux attaquer l’Etat dont ils sont élus tout en souhaitant sa fin.
Mon maître rav Léon Ashkenazi zatsal (Manitou) nous enseignait que toute valeur, aussi noble soit-elle, devient dangereuse si elle est poussée à l’extrême de manière aveugle. On l’a vu avec la « paix » lors des Accords d’Oslo, c’est le cas aussi avec la démocratie. La survie de l’Etat du peuple juif passe avant ces valeurs.
La démocratie n’est pas un but en soi mais un moyen d’organiser une société de la moins mauvaise manière qui soit et assurer un vivre-ensemble raisonnable. Dès lors qu’elle permet à des individus ou groupes malintentionnés et rusés de l’utiliser cyniquement pour attaquer l’Etat dont ils sont citoyens, cette démocratie, si elle ne se défend pas, trahit ses objectifs et risque de se détruire de l’intérieur.
Et les résultats de ces élections ruinent pour un moment l’espoir d’une réforme indispensable de la Cour suprême, ultime et régulière salvatrice de ces ennemis de l’intérieur.
Source lphinfo.com