Autour de la table de Chabbat, 332 Emor
(Ndlr : en Israël la פaracha est « Béhar »)
Ces paroles de Tora seront étudiées le’ilouï Nichmat des trois Kedochim, que D’ venge leur sang, qui sont morts à Elad (Israël) parce que juifs, lors d’une action des plus ignobles par des tueurs qui dévalorisent grandement la nation arabe…
Et aussi pour la refoua cheléma de ‘Haïm ben Sarah, Chaï ben Ilana, Chimon ben Gamla (les autres victimes blessées lors de cet attentat) parmi les malades du Clall Israël.
Avoir son propre enseignant…
Notre paracha traite au début, de nombreuses lois propres aux Cohanim. On le sait, le Clall Israël est divisé en trois grands groupes : Cohen, Lévy et Israël. Les Cohen (au pluriel les Cohanim) avaient pour fonction d’officier au Temple (Beth haMikdach) de Jérusalem et d’offrir les sacrifices sur l’autel. Les Lévy gardaient le Mikdach et chantaient les psaumes accompagnant le service divin. Enfin le gros du peuple, Israël. De nos jours cette distinction n’a plus beaucoup d’importance car, à cause de nombreuses fautes (en particulier de la haine gratuite, Yoma 9), le Mikdach a été détruit. Et même si une bonne partie de la communauté se trouve déjà en terre de Tsion, tout le temps où la Présence divine ne revient pas sur terre (par la construction du 3ème Temple), nous vivons un grand exil. Seulement certaines lois sont encore en vigueur, vis-à-vis des Cohanim, en particulier l’interdit de se marier avec une femme divorcée ou de se rendre impur au contact d’un mort. Consécutivement, on devra leur rendre des honneurs (dans le cas où le Cohen est lui-même pratiquant).
Dans la suite, la Tora enseigne les différentes fêtes du calendrier : Pessa’h, Chavou’oth, Souccoth, etc. On s’attardera sur la Mitsva du ‘Omer. Le verset nous apprend que le lendemain de Pessa’h (Hol Hamo’éd) le peuple devait amener au Temple une offrande végétale faite de deux pains d’orge. Il est dit : « Le lendemain du Chabbath, le Cohen opéra un balancement des pains » (23.11). Ce verset n’indique pas de quel Chabbath il s’agit. S’il s’agit du premier Chabbath qui suit la fête de Pessa’h ou du premier Chabbath de l’année. Les Sages de mémoire bénies, enseignent que ce n’est aucun des deux ! Le Chabbath qui est évoqué dans le verset c’est Yom Tov, car Yom Tov (jour de fête) s’appelle aussi « Chabbath » (un jour chômé). Donc le décompte du ‘Omer commencera le lendemain du premier jour de Pessa’h. L’incidence est assez fondamentale puisque d’après notre décompte, le 50ème jour c’est la fête de Chavou’oth (la fête des sept semaines, en français la Pentecôte) qui tombe 50 jours après Pessa’h. Tandis que lehavdil – toutes les sectes qui ont dans un passé lointain refusé l’enseignement des Sages (peut-être parce que ces derniers (les Sages) étaient trop religieux à leur goût… Habillés de noir et de chemises blanches…) ne feront pas Chavou’oth à la bonne date ! Dommage ! Autre conséquence, la Tora enseigne que la nouvelle récolte, des céréales, le ‘Hadach n’est permise à la consommation que le lendemain de l’offrande du Omer, ces galettes d’orge apportées le lendemain de Pessa’h. Par conséquent, nous ne pourrons consommer de la nouvelle récolte que le lendemain du premier jour de Pessa’h.
De suite après l’offrande du Omer d’orge, il est indiqué la Mitsva de compter 50 jours (7 semaines). Le 50ème jour, le peuple apportait une nouvelle offrande, cette fois constituée deux pains de blé.
Le Keli Yakar fait remarquer que la Tora n’indique pas un jour particulier pour la fête de Chavou’oth (le don de la Tora). Il n’est pas dit, par exemple, que le 6ème jour du 3ème mois de l’année (6 Sivan) sera fêté (comme c’est indiqué pour les autres solennités). Il est dit uniquement que le 50ème jour est chômé. Le Kéli Yakar enseigne que cela sous-entend que le don de la Tora n’a pas de date fixe. On devra veiller, uniquement, à l’intervalle de 50 jours entre Pessa’h et Chavou’oth car la Tora doit être vécue aux yeux du Collelman (et de tout celui qui étudie) comme si chaque jour de son étude, il recevait la Tora des Mains saintes de D’ ! Intéressant, n’est-ce pas ?
Une autre allégorie propre à la fête, c’est la particularité de son sacrifice. A Chavou’oth on offrait deux pains de blé. Or, au début du décompte, les Cohanim apportaient deux galettes d’orge. Ce n’est qu’à la fin qu’il s’agissait de pains de blé. Cela nous apprend qu’un homme sans Tora n’est pas bien loin du monde animal… En effet l’orge est l’aliment préféré de la bassecour tandis que le blé est mangé par l’homme. Au début du décompte, on n’a pas reçu la Tora. Donc on ressemble, un peu, à l’animal (l’homme boit, mange et se reproduit comme les animaux). A Chavou’oth on reçoit la Tora qui vient nous élever. Dorénavant l’homme prie son Créateur, étudie la Tora. La volonté du Créateur s’accomplit ainsi que Ses commandements. De plus, le saint Zohar (paracha Kedochim) enseigne que celui qui ne fait pas d’efforts dans l’étude de la Tora est loin de la vraie Foi en D’, car son étude amène la connaissance du Maître du monde.
De plus, il faut savoir que toutes les offrandes végétales au Temple (Min’ha) sont faites de Matsa (pain qui n’a pas levé). Toutefois, à Chavou’oth, il s’agissait de pain (‘Hamets). C’est une autre allusion au fait que la Tora est l’antidote au mauvais penchant. En effet l’homme est fait de deux penchants. L’un qui le porte à faire le bien et le droit (pas de truanderies, de duperies, de vexations) tandis que l’autre le pousse à la recherche des plaisirs (sans but particulier…) jalousie, haine etc… C’est uniquement la Tora qui permet à l’homme de vivre une vie en harmonie avec tous ces différents penchants contradictoires. Pour preuve, la Tora n’a jamais indiqué que la voie à suivre est de rester dans le célibat et la méditation dans un monastère au fin fonds des Landes… Au contraire, la Tora dit qu’un homme à partir de 18/20 ans, doit sérieusement chercher son âme sœur (Chidoukh) afin de faire route commune et d’élever des enfants dans l’harmonie familiale, et autour de la magnifique Table du Shabbat….
Je finirai par une courte anecdote. Il s’agit d’un rav qui donnait des cours de Tora (Daf Hayomi) à Herzlia (Terre sainte). Dans son cours il y avait un homme qui était en phase de conversion. Ce dernier venait d’une manière assidue mais ne disait pas mot tout le long du cours. La chose se répétait et au bout de nombreux mois cette personne demanda une entrevue au rav. Il lui déclara : « Je ne veux plus devenir juif ! J’arrête la Guérout ! ». Le rav lui demanda de s’expliquer. « Cela fait des mois que je viens à ton cours, mais je ne comprends absolument rien. Or tu sais que j’ai fait des hautes études, mais rien n’y fait. » Il continua, « le pire c’est lorsque je vois des enfants qui viennent se joindre à ton cours et qui posent des questions alors que moi je n’y arrive pas. Je suis sûr que la Tora n’est pas pour moi, car à quoi sert une pratique si je ne peux pas étudier la volonté de D’ sur terre ? » Le rav dit « viens avec moi à Bené Braq voir un grand rav, rabbi Haïm Kanievski (zatsal) ». Le rav exposa le problème à rabbi Haïm qui sourit (il est dommage que mes lecteurs n’ont pas vu son visage rayonnant). Il répondit : « C’est normal, il n’a pas d’enseignant ! » Le rav s’étonna et dit : »Mais je suis son maitre ? ». Rabbi Haïm continua : « Ah… Vraiment ? Le Clall Israël a un enseignant. Moché rabénou est monté sur le Mont Sinaï et a reçu la Tora de D’. Depuis, c’est à chaque génération que Hachem Se dévoile à chacun de nous. C’est l’explication de la bénédiction que l’on fait (le matin), « Béni soit Hachem Qui apprend la Tora au Clall Israël ! » Car c’est Lui, Hachem, l’Enseignant. Mais à qui ? A la communauté. Celui qui n’en fait pas partie, Hachem ne lui enseigne rien. Donc ce n’est pas un mystère ce que dit ton élève. A partir du moment où il fera la Guérout et fera partie du Clall Israël, il aura un enseignant (D’) et il comprendra ! »
Etincelant de simplicité n’est-ce pas ?
Notre sippour.
Le rav Yits’hak Fanger rapporte cette véritable histoire. Lors d’un de ses déplacements en outre-Atlantique, il rencontra un homme de la communauté. Il lui raconta sa propre histoire : « Je suis originaire de Boukhara et je suis arrivé en Amérique il y a 30 ans alors que je ne connaissais pas un mot d’anglais. J’ai commencé à travailler en tant que taximan. Mon travail principal était d’amener des employés à Manhattan. Parmi tous mes clients il y avait un broker de change qui, tous les matins venait de sa maison jusqu’à Wall Street. Pendant tout le long du trajet, 40 minutes, il passait de nombreux coups de fils à sa banque, ses clients et il effectuait différentes opérations de change. J’étais à l’écoute de toutes ses paroles. Pour moi, c’était 40 minutes de cours particuliers dans le domaine de la bourse, gratuit. « Pendant 6 mois, tous les jours je faisais le même trajet. Aux bouts de ce temps je me suis tourné vers lui : « Tu sais, j’ai une grande envie de travailler avec toi… J’ai appris énormément durant ces déplacements et je suis sûr de réussir dans le domaine des agents de change. Tu peux me faire passer un examen pour contrôler mes connaissances. Le businessman fut très étonné mais dit qu’il recherchait justement quelqu’un pour le seconder… Et effectivement, j’ai passé un examen que je réussis d’une manière spectaculaire… Il me dit que je pouvais commencer à travailler à son bureau. La semaine suivante, de taximan je devins broker à Manhattan. Béni soit D’ ! J’ai eu de grandes réussites. Mon patron était très content de mes résultats et la chance me sourit. Pendant 10 années je travaillais d’arrache-pied dans sa compagnie. Au bureau j’avais un collègue de travail, pas de la communauté, qui avait lui aussi de la réussite. Seulement au bout de ce temps, la boite commença à péricliter et un beau jour mon collègue de travail reçu une offre très alléchante d’un concurrent qui lui demanda de réunir une trentaine d’employés pour ouvrir une nouvelle succursale à Manhattan dans le domaine du change de monnaies. Mon collègue et ami démarcha les meilleures têtes de notre compagnie en leur proposant des salaires mirobolants. J’étais sûr, en mon for intérieur, qu’il m’appellerait bientôt (car on travaillait côte à côte depuis 10 ans…). Les semaines passèrent, les meilleurs de mes collègues furent sollicités. Pourtant je restais sans aucun appel de sa part. J’étais très déprimé… Puis vint le moment où le concurrent ouvrit sa nouvelle succursale de traders. Au final, je n’étais pas sur la liste dorée. C’était pour moi un véritable couteau planté dans mon cœur… Ma boite avait déposé son bilan, je n’avais pas de travail… Je fus dans un état dépressif durant six mois, pourtant, j’avais déjà fait Techouva et j’avais dépensé beaucoup d’argent en tsedaka.… Je restais dans l’obscurité par rapport à ma parnassa (car semble-t-il, il n’étudiait pas la Tora voir Zohar précédemment cité). Seulement, au bout de quelque temps, l’effroyable se déroula. Le crash des avions sur les tours jumelles. Le bureau de mon concurrent était au 96ème étage de la première tour. C’est justement à ce niveau que le premier gros porteur se crasha… Toute la boite concurrente s’est volatilisée en un instant ! Les employés sont morts sur le coup ! C’est sûr que si j’avais été engagé par mon collègue j’aurai fini en cendres dans l’immeuble ! J’ai alors compris le grand bien qu’à fait Hachem de ne pas avoir été engagé par ce collègue. J’ai vu combien le mal, sur le moment, est difficile à avaler, mais Hachem m’a donné une leçon de émouna, croyance et confiance en D’. C’est grâce à la foi qu’on peut surmonter l’épreuve est de savoir que c’est la volonté de D’ qui s’exerce et qui m’a protégé d’une manière prodigieuse. »
Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.
David Gold
Une bénédiction à Israël Gold et à son épouse (Beth-Shemech) pour une grande réussite dans la parnassa et le ‘hinou’h des enfants « Nah’at dekedoucha », tranquillité dans la sainteté.
Une bénédiction à Avraham David (Laurent) Benamou et son épouse (Paris) pour une bonne éducation des enfants « Nah’at dekedoucha »