Pour Netanyahu, il n’est pas bon que Maoz soit juste membre de la Knesset. Bien que le gouvernement s’appuie sur soixante-quatre députés et ne soit pas un gouvernement dépendant d’une seule voix, si Maoz n’est que membre de la Knesset, il aura un poids significatif et peut causer des problèmes plus que s’il fait partie du gouvernement…
JDN – Yo’haï Danino – Photo : Wikipédia
Seulement deux mois se sont écoulés depuis la prestation de serment du gouvernement et il semble que la situation est de moins en moins claire, et que le gouvernement risque de s’effondrer beaucoup plus tôt que prévu.
Lorsque le gouvernement a prêté serment, ses dirigeants ont promis quatre ans de stabilité politique, mais alors que tout le monde parle ces derniers jours de la situation sécuritaire précaire, et d’un gouvernement qui est censé fonctionner comme un gouvernement de droite à part entière et pour une raison ou pour une autre ne le fait pas, la nuit dernière, la première brique est tombée du mur, lorsque le président du parti « Noam », membre de la Knesset Avi Maoz, a annoncé sa démission du gouvernement.
La décision d’Avi Maoz ne vient pas de l’extérieur, ni du contexte sécuritaire, mais du fait du défaut de Netanyahu de toutes ces années : il sait ne pas respecter les accords. Maoz a envoyé à Netanyahu une lettre de démission ponctuelle, mais pleine de critiques.
Avi Maoz, celui qui a une grande expérience de la vie, a gardé un axe ouvert avec Netanyahu tout le temps, même quand ses amis du sionisme religieux Smotrich et Ben Gvir ont accumulé les difficultés, et pourtant, il est le premier à se retirer. Maoz, qui a déclaré à plusieurs reprises qu’il était venu pour changer l’état de l’identité juive dans le pays, a conclu des accords de coalition que même un parti avec 11 mandats accepterait, mais les résultats ne sont pas là.
Il n’y a pas si longtemps, l’État a soumis sa position à la Haute Cour sur la question du mur Occidental. Là, Maoz s’est rendu compte que Netanyahu était non seulement paresseux, mais en plus qu’il refusait également d’honorer les accords avec lui. Si au départ, Maoz pensait que le temps ferait que les choses s’arrangeraient, la position de l’État concernant le Kotel hama’aravi va à l’encontre de ce qui avait été conclu avec Maoz, ce qui a allumé un feu rouge à ses yeux. Là, il a constaté aussi que la question de l’Autorité de l’identité juive, à travers laquelle Maoz était censé provoquer un certain nombre de changements qui ont été convenus lors de la formation du gouvernement et qui n’ont toujours pas été mis en route, et c ela lui a fait comprendre qu’il n’avait rien à faire dans ce gouvernement.
Les soixante-quatre députés des partis de droite ont exigé un changement systémique de la part de Netanyahu lors des élections. Un changement dans le système légal, un changement dans la situation sécuritaire et un changement dans la situation juive aussi. En attendant, la situation sécuritaire est mauvaise, la réforme judiciaire avance non pas à cause de Netanyahu, mais plutôt à son grand dam, et l’identité juive ? C’est la dernière de ses priorités.
Certains diront que la démission d’Avi Maoz du gouvernement est une bénédiction pour Netanyahu, mais la vérité est que c’est le début de la désintégration du gouvernement actuel. Si quelqu’un imaginait que les manifestations contre la protestation légale pourraient influencer son avenir, c’est au contraire la question de l’identité juive et la situation sécuritaire qui menacent véritablement son intégrité.
Avec la formation du gouvernement, et bien avant l’introduction de la réforme législative, les vents de l’opposition s’agitent. L’accent a été mis sur la nomination de Maoz en tant que superviseur de l’unité des contenus externes au ministère de l’Éducation. Quoi qu’ils aient dit au sujet de la nomination, les gros titres en Israël et dans le monde parlaient déjà de ténèbres et de tristesse et de la fin de la démocratie. Depuis, bien sûr, beaucoup d’eau a coulé dans la rivière et la tempête de Maoz a été oubliée.
Malgré cela, et malgré le temps qui s’est écoulé, et même si les cris de crise sur le sujet se sont éteints, l’administration qui devait être mise en place sous Maoz n’a pas été mise en place, et l’unité qui a été officiellement transférée sous son autorité, est restée dans la pratique incapable de prendre des mesures, en raison, entre autres, du fait que le ministre de l’Éducation a rejeté à maintes reprises ses obligations à ce sujet.
La conduite contre Maoz est également due à la peur de Netanyahu des manifestations contre le premier et de l’image publique qui a été injustement construite pour Maoz, mais Netanyahu refuse d’admettre une chose : Maoz n’est que l’excuse des manifestations contre Netanyahu et les excuses sont tout le temps en train de changer. Parfois c’est à cause de tel problème, parfois c’est à cause du coût de la vie, parfois c’est la réforme juridique et parfois c’est à cause des troubles que les Juifs ont provoqués à ‘Howara.
La gauche a un objectif clair : renverser Netanyahu à tout prix. Le refus de Netanyahu du bastion ne profitera pas à ce dernier, et il le sait aussi. Netanyahu sait également qu’après la chute d’une brique, d’autres pierres peuvent tomber. Les membres d’Otzma Yehudit ont déjà boycotté le vote du plénum de la Knesset hier et il n’y a aucune raison pour qu’ils ne le fassent pas à nouveau.
Pour Netanyahu, il n’est pas bon que Maoz soit membre de la Knesset. Bien que le gouvernement s’appuie sur soixante-quatre membres de la Knesset et ne soit pas un gouvernement qui dépend du doigt d’une personne, mais en tant que membre de la Knesset, il aura un poids significatif. C’est la raison pour laquelle, bien qu’il soit probable que de nombreux libéraux du Likud aient applaudi la publication de la lettre de démission envoyée par Maoz, Netanyahu fait pression pour que Maoz ne quitte pas le gouvernement, sachant que cette démission ne le desservira pas, bien au contraire.
Oui, il refuse d’admettre que Maoz n’est pas le problème, mais c’est lui, Netaniahou, qui l’est. Mais il comprend très bien qu’en politique, tout petit choc peut aboutir à un résultat qui n’est pas bon pour lui, et il n’est donc pas impossible que dans les quarante-huit heures jusqu’à ce que la démission prenne effet, Netanyahou fera tout, y compris tout, pour ramener Maoz au bureau du Premier ministre. Seulement cette fois, il devra payer en espèces. Les vérificateurs de crédit sont déjà bloqués.