Les habitants musulmans d’Autriche sont deux fois plus susceptibles d’approuver des déclarations antisémites que les non-musulmans, selon une enquête commandée par le gouvernement autrichien.
Lorsqu’on leur a demandé s’ils étaient d’accord avec une déclaration accusant les Juifs eux-mêmes d’être responsables, par leur comportement, de l’antisémitisme, 19% des non-musulmans étaient d’accord. Dans le groupe musulman, 45% des répondants ont approuvé la déclaration.
Les répondants arabes, qui constituent la moitié du groupe musulman, étaient légèrement plus susceptibles que les turcs, qui constituent l’autre moitié, d’être d’accord avec cette affirmation.
Wolfgang Sobotka, président de la chambre basse du parlement autrichien, a présenté les résultats de l’enquête « Antisémitisme en Autriche en 2018 » à Vienne la semaine dernière. Elle a interrogé 2 731 personnes de plus de 16 ans, dont 604 musulmans.
Dans le groupe turc, 28% ont convenu que « les Juifs doivent encore répondre du meurtre de Jésus. » Le chiffre était de 17% parmi les arabes et 13% parmi les non-musulmans.
10% des non-musulmans sont d’accord avec l’énoncé selon lequel « beaucoup de choses sont exagérées dans les nouvelles sur les camps de concentration » de l’Holocauste. Ce chiffre était de 41% chez les turcs et 35% chez les arabes.
Invités à réagir à la déclaration selon laquelle « les Juifs contrôlent le commerce international », 39% des non-musulmans sont d’accord. Les chiffres étaient de 63% et 64% parmi les groupes turcs et arabes.
Les gouvernement européens commandent rarement de telles enquêtes agrégées, que certains perçoivent comme discriminatoires et qui sont illégales dans certains pays européens.
Karoline Edtstadler, secrétaire d’état au ministère de l’intérieur, a déclaré dans un communiqué à propos du rapport : « Nous allons concentrer les efforts anti-racistes sur les enfants d’immigrants », a rapporté l’agence de presse turque TRT.
Source www.juif.org