Autour de la table du Chabbath : ‘Hol Hamo’èd Souccoth

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Par rav David Gold

Ces paroles de Tora seront lues et étudiées leylouï nichmath Devora bat Sonia, de la famille

תנצבה Kossman

Ce lundi à venir (et aussi le lendemain dans la Gola) on fêtera le dernier jour de Souccoth : Chemini ‘Atséret (traduction littérale: le 8° jour de clôture). C’est aussi le jour qui a été choisi par les Sages pour célébrer Sim’hath Tora. En France cela tombera mardi où l’on dansera avec tous les Sifré Tora en l’honneur de la conclusion de toute sa lecture.

Il existe une intéressante discussion entre le Choul’han Arou’h et le Rama (Or Ha’Haim 668) pour savoir si on doit mentionner le mot « ‘Hag/la fête » à la mention de Chemini Atséret. En effet d’une manière générale, tous les jours de fêtes on intercale dans la prière quotidienne la mention du jour saint. Par exemple à Souccoth on dira « ‘Hag Hasouccoth », pour Pessa’h : »‘Hag Hapessa’h ». Seulement pour Chemini Atséret qui est pourtant un jour férié, d’après le Rama on ne dira pas ‘Hag Chemini Atséret seulement « Chemini Atséret »(sans la précision que c’est ‘Hag, jour de fête). Tandis que d’après le Choul’han Arou’h on dira « Chemini ‘Hag Hatséret ». Qu’elle est le sens de cette discussion?

En fait, Chemini Atséret n’est pas une fête comme les trois autres fêtes du calendrier (Pessa’h, Chavou’oth et Souccoth). Il est vrai que c’est un jour férié, un Yom Tov, mais ce n’est pas une fête de pèlerinage comme les autres. Par exemple, lors des trois fêtes, les Juifs avaient Mitsva de monter à Jérusalem, pour le Temple et y apporter leurs sacrifices. Chaque juif avait la Mitsva d’apporter plusieurs offrandes (Korban reiah, sim’ha) et ce, durant les 6 jours de Hol Hamo’éd. Mais pour le dernier jour de Souccoth (Chemini Atséret) il ne restait aucune Mitsva de monter à Jérusalem ni d’apporter un sacrifice. Donc notre pèlerin par exemple qui est venu à Jérusalem pour Souccoth pouvait tranquillement retourner chez lui et finir le dernier jour de fête à la maison. On aura donc compris la raison du Rama qui ne mentionne pas « ‘Hag » dans la prière. Tandis que d’après le Choul’han Arou’h, il est d’accord avec le Rama que Chemini Atséret n’est pas une fête de pèlerinage, seulement puisque ce jour est saint et en plus clôture la fête de Souccoth: on pourra dire la mention de ‘Hag à son sujet.

Le Sfat Emet (un des premiers Rabbi de la ‘Hassidout Gour) donne une intéressante explication sur Chemini Atséret (Souccoth année 662). Chaque fête du calendrier dévoile un peu de la présence divine sur terre ! Lorsque le pèlerin arrivait à Jérusalem et apportait les sacrifices de la fête, il accédait à un plus grand niveau de crainte du ciel ! Le fait de voir les Cohanim au service, les sacrifices brûlés à l’autel du Beth Hamikdach, cela éveillait des sentiments de crainte et de révérence vis avis de Celui qui réside dans ces lieux. De plus, chaque Juif devait apporter deux sacrifices (Korban reihya et sim’ha) à la vue du Beth Hamikdach. Or la vue, « reyha », c’est le même mot (à l’envers) que Yirah/la crainte. Explique le Sefat Emet, que chaque Juif qui arrivait au Temple, par le biais des sacrifices accédait à la crainte du Ciel ! D’autre part, chaque fête avait son influence particulière. En effet, chaque fête était liée avec le service particulier de nos patriarches. On sait qu’Avraham (lié avec Pessa’h) a fait découvrir Hachem à travers l’amour et la générosité, tandis que Yts’hak (fête de Chavou’oth) a servi D’ par la grande crainte (prière) et Ya’akov (fête de Souccoth) au travers du Emet/la vérité. Explique le rav, lorsqu’un Juif arrivait au Temple à Pessa’h il était imprégné par la crainte au travers du prisme de l’amour qu’a inauguré Avraham. A Chavou’oth, le Juif percevait la crainte au travers de la peur de Yits’hak tandis que Souccoth était lié avec le service de vérité de Ya’akov. (A vrai dire ce sont des notions difficiles à appréhender, mais c’est toujours intéressant d’en avoir connaissance)

Or, pour Chemini Atséret il n’existait pas d’obligation d’apporter de sacrifice « reiyha » car ce n’était pas une fête de pèlerinage. Explique le rav, Chemini Atséret est liée avec notre maitre Moché Rabbénou ! C’est Moché qui a fait descendre la Tora sur terre et c’est d’elle, la Tora, que chaque Juif puise sa crainte du Ciel ! Or, cette Tora n’est pas l’apanage d’un endroit particulier sur terre ! Et celui qui l’étudie lichma/pour elle-même, dévoilera la présence divine sur terre ! Donc on aura bien compris la raison pour laquelle le jour de Sim’hat Tora on danse avec les Sifré Tora: pour accéder au même niveau de crainte que si on avait offert un sacrifice au Temple ! Intéressant, non ?

SUR SIM’HATH TORA

Cette fois notre sipour se déroule voilà près de 70 années en Amérique à Boston. Là-bas siège une cour ‘hassidique auprès d’un Tsadik, l’Admour de Boston, le rav Elièzer Halévy Horowits zatsal. Pour les fêtes de fin de Souccoth alors dans son Bet Hamidrach tous ses ‘Hassidim viennent pour fêter Sim’hath Tora. La joie est très grande, tout le monde bondit, danse et chante avec les Sifré Tora de la choule. Jusqu’au moment où l’un des ‘Hassidim interrompt la grande allégresse. Il demande au public si c’est vraiment le moment d’être joyeux au moment où nos frères qui sont en Europe sont massacrés et envoyés dans les camps de concentrations ? La question est tellement forte que tout le monde s’interrompt et se tait. Il y a silence. C’est alors que l’Admour répond d’une manière formidable ! Il rapporte oralement le Rambam à la fin des Halachoth de Soucca : ‘La joie qu’un homme a lors de l’accomplissement des Mitsvoth et l’amour qu’il porte à Hachem (…) c’est une grande ‘Avodath Hachem (…). Et celui qui se comporte avec légèreté dans ces moments est véritablement digne de louanges car il sert Hachem par amour. Car il n’y a pas de plus grand niveau pour un homme que de se réjouir vis à vis de Hachem! Comme on le voit avec le roi David pour lequel est dit qu’il danse et bondit DEVANT Hachem.’ Fin du Rambam, et l’Admour rajouta que puisque la joie c’est une ‘Avoda, alors elle n’est pas liée aux conditions historiques ni aux difficultés du moment ! Après de telles paroles la joie de la Mitsva a pu reprendre avec encore plus de force ! Et ces paroles de l’Admour résonnent encore de nos jours au-delà du temps et de l’espace!

‘Hag Saméa’h à tous nos lecteurs et au Clall Israël ! A la semaine prochaine, si D’ veut.

 David Gold rav et soffer écriture askhénaze , écriture sépharade

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