Auschwitz-Birkenau : 80 ans après sa libération

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Auschwitz-Birkenau : 80 ans après sa libération, une mémoire collective à préserver

Ce lundi, le monde se réunira pour commémorer le 80ème anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, l’un des symboles les plus sombres de l’histoire humaine. Ce camp de la mort nazi, où environ 1,1 million de personnes ont péri, devient le théâtre d’une cérémonie qui pourrait bien être la dernière à accueillir des survivants de l’Holocauste, ces témoins vivants d’une barbarie sans équivalent.

Une cérémonie d’ampleur internationale

Des dignitaires de haut rang, parmi lesquels le président polonais Andrzej Duda, le roi Charles III, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, se joindront à des survivants et à des représentants de diverses organisations. Cependant, dans le contexte tendu de l’invasion de l’Ukraine, aucune délégation russe ne sera présente, soulignant l’impact de l’actualité géopolitique sur cet événement historique.

Les participants se recueilleront devant le wagon de marchandises, un témoin silencieux de l’horreur. Ce même wagon a transporté des milliers de personnes vers Auschwitz, souvent condamnées à une mort quasi immédiate dans les chambres à gaz. Le président du musée d’Auschwitz, Piotr Cywinski, rappelle que ce lieu est à la fois un mémorial et un avertissement contre l’oubli.

Des histoires poignantes à transmettre
Parmi les objets exposés, on trouve la voiture ayant transporté Hugo Lowy, un Juif roumain battu à mort par des SS en 1944. Son fils, Frank Lowy, a joué un rôle essentiel dans la préservation de cet artefact, symbole de l’héritage familial et collectif. Pour les visiteurs, ces témoignages matériels renforcent l’importance de perpétuer la mémoire.

Simon Gronowski, survivant ayant échappé à la déportation à l’âge de 11 ans, souligne la responsabilité des jeunes générations à préserver cette histoire. Âgé aujourd’hui de 93 ans, il affirme : « Raconter les horreurs d’hier, c’est protéger la démocratie aujourd’hui. » Michael Bornstein, un autre survivant, lance un appel similaire : « Nous sommes ici, mais qui portera ce flambeau demain ? »

En Pologne, des efforts continus sont déployés pour préserver l’héritage juif, notamment à travers le Musée juif d’Oshpitzin et la seule synagogue encore debout à Oświęcim. « Nous devons rester vigilants face aux menaces pesant sur la mémoire collective », ajoute Simony.

Un rappel à l’histoire
Le programme commémoratif inclut des discours, des prières et des témoignages. La télévision polonaise TVP diffusera l’événement en direct, donnant la parole à des figures marquantes comme Stanisław Zalewski, survivant de 99 ans, ou Jonathan Glazer, réalisateur du film « The Zone of Interest », qui dépeint la vie glaçante des responsables du camp, explorant à nouveau le concept de « banalité du mal ».

À mesure que les survivants disparaissent, la responsabilité de transmettre leur histoire incombe à chaque génération. Auschwitz-Birkenau n’est pas seulement un lieu de mémoire : c’est un avertissement, un appel à préserver l’humanité contre les dérives les plus sombres.

Jforum.fr

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